Bonne ville

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Le terme bonne ville est au Moyen Âge bien plus qu'une simple expression : c'est un véritable concept juridique, spécifique à la France, qui prend une importance croissante à la fin du Moyen Âge, à tel point que les villes qui ne bénéficient pas de cette qualité se battent pour l'obtenir. Elles sont très nombreuses, mais aucune liste officielle n'en est vraiment établie.

[modifier] Homonymie

Le concept (juridique) de "bonne ville" en France n'a aucun rapport avec celui des Bonnes Villes de la Principauté de Liège. Elles y constituaient une branche du pouvoir législatif du pays.

[modifier] Concept

Le concept est bien connu par les historiens notamment depuis un livre de Bernard Chevalier de 1982 : Les Bonnes villes de France du XIVème au XVIème siècle, Paris : Aubier-Montaigne, 1982.

Le cœur du concept de bonne ville est la relation privilégiée avec le roi, ce qui implique un degré minimal d'indépendance par rapport à d'autres seigneurs. Les relations entre le roi et une bonne ville peuvent prendre, entre autres, les formes suivantes:

  • Dépendance administrative : le roi contrôle le gouvernement de la ville en vérifiant les magistrats et conseillers choisis. Il n'est pas dans son intérêt d'imposer un contrôle trop fort, et les bonnes villes sont trop nombreuses pour qu'il puisse le faire, mais il a intérêt à ce que les villes soient bien gouvernées et lui restent fidèles.
  • Fiscalité : en cas de besoin (guerres...), les bonnes villes sont tenues de contribuer à l'effort public.
  • Dépendance financière: les finances urbaines étant souvent fragiles, le roi contrôle les comptes des villes pour éviter les crises. Une économie urbaine prospère est dans son intérêt.
  • Aides royales : en cas de besoin précis, le roi peut apporter son aide; c'est notamment le cas pendant la guerre de Cent ans, où le roi finance souvent les fortifications des villes les plus menacées par les combats.