Bon sauvage

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Détail de la mort du général Wolfe par Benjamin West montrant un amérindien d'Amérique du Nord assistant à la scène
Détail de la mort du général Wolfe par Benjamin West montrant un amérindien d'Amérique du Nord assistant à la scène

Le mythe du bon sauvage est l'idéalisation des hommes vivant en contact avec la nature.

[modifier] Origine du mythe

Le mythe du Bon sauvage provient de l'idéalisation de la vie des Indiens proposée par Montaigne au XVIè siècle, à partir des récits qu'il a pu entendre ou lire.

La description qu'il propose des hommes vivant "naturellement", dans le 30e chapitre des Essais, a pour fin de mettre un terme à la volonté civilisatrice et à l'action destructrice des Européens à leur égard. Montaigne prône le relativisme culturel, allant jusqu'à tolérer l'anthropophagie de ces hommes. En effet, ces pratiques symboliques exprimant la vengeance ont une signification sociale. Ce qui n'est pas le cas des actions cruelles accomplies sous prétexte de 'pitié et de religion' en Europe.


[modifier] Un mythe erroné

Il est erroné d'attribuer ce mythe à Jean-Jacques Rousseau. En effet, s'il affirme que : « La nature a fait l'homme heureux et bon, mais la société le déprave et le rend misérable », c'est uniquement dans l'objectif de critiquer la société du XVIIIe siècle. Il écrit par ailleurs dans le discours sur l'origine sur l'inégalité... qu'à l'état de nature l'homme est un animal stupide et borné. Après avoir précisément distingué les caractéristiques de l'homme "naturel" de celles de "l'homme social", Rousseau conclut qu'il faudrait se féliciter du développement des facultés humaines grâce à la vie en société, si cette dernière n'était pas dépravée. D'où la nécessité de s'interroger sur de nouvelles conditions de vie en société sur la base du contrat social...

Rousseau propose donc une pédagogie qui répondrait, selon lui, aux besoins réels de l'enfant en suivant l'exemple de la Nature. Dans un premier temps, l'enfant doit être retiré de la société afin de préserver sa curiosité, ses talents et sa libre (et bonne) pensée. Vers douze ans, l'enfant pourra apprendre à faire progresser sa réflexion et commencer son apprentissage des sciences. Vers quinze ans ensuite, l'enfant pourra s'adonner à la lecture, afin de découvrir les hommes par le biais de l'histoire et de la philosophie. Enfin, vers dix-huit ans, l'existence de Dieu lui sera révélée et il pourra retourner au contact des hommes afin de découvrir l'amitié, la pitié et la reconnaissance. Par l'éducation, on pourrait donc changer les hommes et le monde. Mais, si la nature fait partie de l'éducation de l'enfant, le citoyen doit également être éduqué par les lois. Or, les meilleures institutions sont celles qui savent le mieux dénaturer l'homme, lui ôter son existence absolue pour lui en donner une relative (au tout social).

Autrement dit, le projet de Rousseau est avant tout politique.

[modifier] Voir aussi