Bon Cop, Bad Cop

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Bon Cop, bad cop est un film d'action québécois sorti en 2006 au cinéma.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Un cadavre est découvert à la frontière du Québec et de l'Ontario. Pour trouver le tueur, deux policiers, l'un Ontarien, l'autre Québécois, doivent travailler ensemble, malgré tous les traits de caractère qui les opposent.

[modifier] Analyse

En complément de son contenu d'action et de son intrigue policière, le film aborde avec humour et ironie le thème de la dualité culturelle canadienne. La dynamique et les ressorts humoristiques de l'interaction entre les deux protagonistes, partenaires involontaires au début mais se découvrant graduellement et apprenant à s'estimer, repose donc sur ce fait que l'un est Ontarien et l'autre est Québécois. On joue à fond le contraste entre le francophone en jeans et blouson de cuir, truculent, direct, un brin populacier et à la conscience professionnelle ne pesant pas trop lourd et l'anglophone en costard et cravate, strict, flegmatique, classe, élégant mais aussi un peu à cheval sur la procédure.

Fait intéressant et hautement inhabituel au Canada comme dans le reste de la culture occidentale, il s'agit ici d'un film totalement bilingue, avec sous-titrage croisé intégral (systématiquement les lignes en anglais sont sous-titrées en français et les lignes en français sont sous-titrées en anglais). Les deux protagonistes sont eux mêmes parfaitement bilingues et alternent les deux langues très rapidement tout au long de leur interaction, ce qui donne un résultat particulièrment réaliste et riche en ressorts comiques. Certaines des ressources du comique de situation reposent en fait directement sur les questions linguistiques, le fond du problème étant alors que l'enquêteur anglophone connait parfaitement le français international (qu'il parle avec un petit accent anglais bien chic) mais souffre de carences cruciales en joual, idiome dans lequel son partenaire québécois est évidemment un spécialiste naturel... On peut citer en exemple de ce type d'humour à base linguistique cette extraordinaire leçon de grammaire des sacres québécois que l'enquêteur francophone donne à son collègue anglophone tout en tabassant un suspect dans une valise de char ("coffre de voiture") ou encore l'explication railleuse que l'enquêteur anglophone "fournit" au directeur de la Sûreté du Québec de sa connaissance du francais: il se serait fait implanter une puce électronique lui permettant de décoder cette langue impossible (allusion directe au roman torontois L'Assimilande écrit en 2006 et paru en France en 2007).

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

[modifier] Recettes

Les producteurs ont pour objectif de battre le record de Porky's, film canadien sorti en 1982 et d'ainsi relancer le cinéma national. En 2006, le film est un succès au Québec, où il récolte quatre millions CAD en 10 jours [1] et plus d'un million en une fin de semaine, fait jusqu'alors inégalés.

Lancé deux semaines plus tard au Canada anglais, le 18 août, il reçoit une bonne critique à Toronto[2] et y récolte plus d'un million de dollars.

Le 26 septembre, il devient le plus grand succès commercial de l'histoire du cinéma québécois, fracassant le record de Séraphin: un homme et son péché ­[3] avec 9,4 millions de recettes.

Le 11 octobre, il franchit le cap de Porky's (11,2 M$) en rapportant 11 355 487 $, devenant le film le plus lucratif de l'histoire cinématographique canadienne [4].

Même si le film était conçu pour les deux plus grands marchés régionaux du Canada, il fut beaucoup plus populaire au Québec, ce qui a fait dire à certains observateurs que les deux solitudes sont plus éloignées qu'on ne le croit. D'autres y ont vu la confirmation d'une tendance de marché qui indique que les Québécois sont plus intéressés par leur propre cinéma que les autres Canadiens.

Le titre de film le plus lucratif est rapidement contesté par plusieurs commentateurs anglo-canadiens, qui insistent sur l'effet de l'inflation et le succès international de Porky's, qui aurait gagné 100 millions de dollars dans le box-office américain. [5] Des chroniqueurs ontariens faisaient valoir que le film Trailer Park Boys détrônerait Bon Cop, vu que l'industrie du cinéma canadien se réveille progressivement [6].

Par ailleurs, un nombre impressionnant de DVD a été vendu et précommandé après la fin des projections dans les salles de cinéma.

[modifier] Prix

[modifier] Lien externe

[modifier] Sources

  1. Anabelle Nicoud : Bon Cop Bad Cop continue à rapporter gros | Cinéma | Cyberpresse
  2. (en) Guns, bon mots bridge two solitudes, Toronto Star, 2006-08-18
  3. Bon Cop, bad cop fracasse les records
  4. «Bon Cop Bad Cop» devient le film le plus lucratif de l'histoire cinématographique canadienne
  5. (en) Article défendant le record de Porky's
  6. L'industrie canadienne du cinéma reçoit un élan, The Star Phoenix
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