Bombe (météorologie)

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Bombe le long de la côte Est américaine en 2006
Bombe le long de la côte Est américaine en 2006

Une bombe[1] en météorologie désigne un cyclone extratropical à développement rapide. Pour entrer dans cette catégorie, la pression centrale d'une dépression des latitudes moyennes doit baisser de 24 hPa ou plus en 24 heures. On retrouve ce genre de développement en saison froide lorsque l'air très froid venant du continent passe au-dessus des océans, accompagné de forte dynamique atmosphérique. Cela crée une instabilité baroclinique extrême.

Bien que leur cyclogénèse soit totalement différente de celle des cyclones tropicaux, ils vont produire des vents du même ordre que les premières catégories de l'échelle de Saffir-Simpson. Ils vont également donner de fortes précipitations. Certaines de ces tempêtes ont causés des dommages importants le long des côtes de tous les continents.

Sommaire

[modifier] Cyclogénèse

Icône de détail Article détaillé : Cyclogénèse.

Le développement des cyclones extratropicaux a lieu le long de fronts météorologiques où on retrouve un cisaillement vertical important des vents. Ils sont donc classés comme des cyclones barocliniques. Ce cisaillement crée en altitude le courant-jet autour duquel on retrouve des zones de subsidence et d'ascendance de l'air. En effet, les vents au cœur du courant-jet sont plus forts qu'autour de celui-ci. Lorsqu'il se déplace, on a une accumulation d'air dans la zone d'où il s'approche et une perte dans celle qu'il délaisse. Dans les quadrants de divergence, on a une perte d'air en altitude ce qui crée un appel d'air des couches inférieures et génère une convergence en surface pour compenser.

Ce processus donne deux choses: une diminution de la pression à la surface, car la masse de la colonne d'air à cet endroit est moindre, et la rotation cyclonique de l'air, à cause de la déviation par la force de Coriolis. Le passage du courant-jet au-dessus d'une zone frontale plus ou moins stationnaire est donc l'initiateur de ce type de dépressions météorologiques.

Une rapide chute de la pression atmosphérique dans les cyclones extratropicaux est due à des forces importantes exercées par le courant-jet. Lorsque les pressions descendent de plus d'un millibar par heure, on nomme un tel cyclone une bombe[2][3]. Ces bombes font rapidement chuter la pression à moins de 980 hPa lorsque les conditions leur sont favorables, par exemple à proximité de gradients de température naturels comme le Gulf Stream qui s'ajoutent à une zone frontale déjà présente dans l'atmosphère. Plus la divergence dans les hautes couches est importante, plus le cyclone se renforce. Ces cyclones extratropicaux ont une puissance comparable à celle d'un ouragan et se forment le plus souvent sur l'Atlantique Nord et le Pacifique Nord entre la mi-novembre et la fin de février.[4]

La pression la plus basse, mesurée aux États-Unis, lors d'un cyclone extratropical fut de 951,7 millibars le 1er mars 1914 à Bridgehampton (New York). Entre le 4 et le 5 janvier 1989, un cyclone extratropical au Canada fit chuter la pression à 928 millibars, ce qui équivaut à un ouragan de classe 4.[5]

[modifier] Bibliographie

  • (en) Frederick Sanders et John R. Gyakum, Synoptic-dynamic climatology of the "bomb", Monthly Weather Review, pages 1589–1606, Volume 108, no. 10, (Octobre 1980).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. (fr) Glossaire, Cours météorologique, Météo-France et Bureau of Meteorology. Consulté le 2007-03-10
  2. (en)Jack Williams, « Bomb cyclones ravage northwestern Atlantic », 2005, USA Today. Consulté le 2006-10-06
  3. (en)American Meteorological Society Glossary - Bomb, 2000, Allen Press Inc.. Consulté le 2006-10-03
  4. (en)Joseph M. Sienkiewicz, Joan M. Von Ahn, and G. M. McFadden, « Hurricane Force Extratropical Cyclones », 2005, American Meteorology Society. Consulté le 2006-10-12
  5. (en)JeffMasters, « Flying into a record Nor'easter », 2006, JeffMasters' Blog on Wunderground.Com. Consulté le 2006-10-04

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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