Boîte à musique

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Une boîte à musique est un instrument de musique mécanique qui produit des sons en faisant tourner un rouleau qui possède des broches sur sa surface. La rotation du cylindre fait osciller des lamelles de fer à leur contact. Inventée en 1796 à Genève par Antoine Favre, c'est un instrument typique du XIXe siècle.

Les boîtes à musique peuvent comprendre d'autres éléments tels que des clochettes ou des tambours. Les plus complexes (boîtes du genre harmonie céleste) possèdent aussi un jeu de tuyaux d'orgues. Ces boîtes à musique sont quelquefois agrémentées de figurines qui dansent pendant que la musique est jouée. L'énergie nécessaire aux boîtes à musique est fournie par un ressort qui doit être remonté manuellement.

Un mécanisme de boite à musique.

Sommaire

[modifier] Histoire

Les premières boîtes à musique étaient contenues dans des tabatières, c’est-à-dire qu'il s'agissait de petites boîtes pouvant se ranger dans la poche intérieure d'une veste. Les boîtes à musique peuvent avoir n'importe quelle taille, depuis celle d'une boîte à chapeau à un gros meuble. La plupart d'entre elles sont d'ailleurs destinées à être posées sur table. Elles sont habituellement mues par un mouvement d'horlogerie car produites à l'origine par des artisans horlogers.

Durant la majeure partie du XIXe siècle, la production de boite à musique a été concentrée en Suisse, dans le Jura, contribuant à bâtir une forte tradition horlogère. Les premières fabriques de boites à musique ont été ouvertes en 1815 par Jérémie Recordon et Samuel Junod. Il y avait aussi quelques fabriquants en Bohème et en Allemagne. À la fin du XIXe siècle quelques fabriquants européens ouvrirent des usines aux États-Unis.

Les cylindres sont normalement faits en métal et mus par un ressort. Sur quelques-uns des modèles les plus onéreux, le cylindre peut être remplacé par un autre pour faire changer la mélodie, grâce une invention de la firme Paillard en 1862, qui fut perfectionnée par la suite par Metert, de Genève en 1879. Sur quelques modèles exceptionnels, on compte jusqu'à quatre ressorts qui permettent ainsi à l'instrument de jouer pendant trois heures en continu. En 1865 Charles Reuge, un horloger du Val-de-Travers, ouvre à Sainte-Croix la manufacture Reuge et commence la production de montres de poche munies d'une boîte à musique.

Les toutes premières boites à la fin du XVIIIe siècle utilisaient des disques métalliques. Le remplacement par des cylindres semble avoir eu lieu après les guerres napoléoniennes. Toutefois, dans la seconde partie du XIXe siècle, des instruments produits en masse comme le Polyphon utilisaient des disques métalliques interchangeables en lieu et place des cylindres. À cette époque les machines à cylindres devinrent rapidement minorité.

Le terme "boîte à musique" s'applique aussi à certains appareils à mouvement d'horlogerie où un disque métallique est utilisé uniquement dans un but de "programmation" sans produire de son directement au moyen des pics et d'une lamelle. À la place, le cylindre (ou le disque) travaille en déplaçant des clapets et leviers qui alimentent et ouvrent des valves pneumatiques qui à leur tour soufflent ou bien pincent les cordes d'instruments modifiés. Quelques appareils peuvent faire les deux simultanément, en étant bien souvent déjà basés sur un piano mécanique ou une boîte à musique telle que l'Orchestrion.

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe les boîtes à musique furent progressivement remplacées par les pianos mécaniques, plus évolutifs et à la puissance sonore plus élevée. L'apparition des gramophones, plus petits, permettant de reproduire les voix, entraina aussi le déclin des boîtes à musique. À cette même époque, l'augmentation du coût du travail augmenta le prix des boîtes. Actuellement certaines tâches de fabrication des boîtes ont été automatisées (telles que le piquage des cylindres) ce qui a permis d'abaisser un peu leur prix.

Les collectionneurs recherchent plus particulièrement les boîtes à musique du XIXe siècle et du début du XXe siècle, mais certains apprécient aussi les boîtes modernes, encore fabriquées de nos jours dans certains pays (voir "évolution de la production", ci dessous). Les petits mouvements bon marché permettent aussi d'ajouter un peu de musique aux coffrets à bijoux produits en série dans des pays à bas coût de main d'œuvre.

De nombreux types de mouvements de boîtes à musique sont disponibles pour les bricoleurs, que ce soit dans les grandes surfaces spécialisées ou en ligne.

[modifier] Boîtes à monnayeur

En Suisse des boîtes à musique à monnayeur, souvent à plusieurs airs, furent installées dans les gares ou des parcs publics. Quelques-uns de ces modèles comportaient un mécanisme de changement des disques en métal, mais la plupart étaient à rouleaux. Ces machines étaient dans un certain sens les précurseurs des jukebox. Cependant, depuis que l'on peut rediffuser de la musique, en incluant la voix, plutôt que d'en jouer, ces boîtes "publiques" ont tendance à disparaître, remplacées par des jukebox.

Grâce à la construction très robuste de ces boîtes à monnayeur, faites pour supporter un dur traitement (tel que les coups d'un utilisateur mécontent) beaucoup ont survécu jusqu'au XXIe siècle, malgré le nombre relativement restreint d'unités produites. Elles sont une pièce de choix pour les collectionneurs qui disposent de la place pour leurs grandes boîtes, qui tiennent d'ailleurs souvent plus du meuble.

[modifier] Éléments d'une boîte à musique

Le levier [1] fait tourner le cylindre [2], les picots entrainent les lamelles du clavier [3] qui produit la musique. Tout le reste constitue le sommier[4].
Le levier [1] fait tourner le cylindre [2], les picots entrainent les lamelles du clavier [3] qui produit la musique. Tout le reste constitue le sommier[4].
  • Le sommier (ou châssis) est une pièce en métal relativement lourde sur laquelle tout le mécanisme vient prendre place, habituellement au moyen de vis.
  • Le levier à cliquet, ou remontoir, est utilisé de façon à compresser le ressort.
  • Le moteur à ressort met le cylindre en rotation en se détendant. Il founit de quelques minutes à une heure de jeu.
  • Le clavier est une pièce de métal comportant des dents de différentes longueurs. Chacune des dents est accordées à une note de la boite en limant les masselottes qui se trouvent à leur extrémité.
  • Le cylindre est l'objet où est "programmée" la mélodie, à la manière d'une carte perforée. Dans le cas de la carte, des trous permettent de décrire un programme, alors que dans le cas du cylindre ce sont de petites broches. En heurtant une lamelle du clavier à instant précis ces broches permettent à l'instrument de jouer une mélodie.
  • Le disque est une variante du cylindre. Dans une boite à musique à disques, ceux ci comportent des trous ou des aspérités qui se prennent dans des roues dentées, provoquant sa rotation. La rotation de cette roue provoque sur une de ses autres dents l'abaissement et le relâchage brutal d'une ou de plusieurs lamelles.

Comment ça marche : Un levier fait tourner le cylindre, les picots de ce cylindre entrainent les lamelles du clavier qui produit la musique.

[modifier] Évolutions de la production des boîtes

Boîte musicale avec la ballerine dansante
Boîte musicale avec la ballerine dansante

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  • Bahl, Gilbert. Music Boxes: The Collector's Guide to Selecting, Restoring and Enjoying New and Vintage Music Boxes. Philadelphia, Pennsylvania: Running Press, 1993.
  • Diagram Group. Musical Instruments of the World. New York : Facts on File, 1976.
  • Ganske, Sharon. Making Marvelous Music Boxes. New York : Sterling Publishing Company, 1997.
  • Greenhow, Jean. Making Musical Miniatures. London: B T Batsford, 1979.
  • Reblitz, Arthur A., Q. David Bowers. Treasures of Mechanical Music. ISBN 0911572201. New York: The Vestal Press, 1981.
  • Sadie, Stanley. ed. Musical Box. The New Grove Dictionary of Music and Musicians. ISBN 1561591742. MacMillan. 1980. Vol 12. P. 814.
  • Smithsonian Institution. History of Music Machines. ISBN 0877497559. New York: Drake Publishers, 1975.
  • Templeton, Alec, as told to Rachael Bail Baumel. Alec Templeton's Music Boxes. New York: Wilfred Funk, 1958.