Bernard Moitessier

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Bernard Moitessier
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Naissance 10 avril 1925
à Hanoï
Décès 16 juin 1994 (à 69 ans)
Nationalité Française
Occupation Navigateur

Bernard Moitessier, navigateur français (10 avril 1925 - 16 juin 1994), auteur de plusieurs livres relatant ses voyages.

Bernard Moitessier appartient à la légende de la mer. En 1968, il participe à la première course autour du monde, en solitaire et sans escale, le Golden Globe. Mais, alors qu'il est en tête, il renonce à couper la ligne d'arrivée, abandonne la course, et entame, toujours sans escale, un nouveau tour du monde. Une décision insensée. Pourtant, il ne cherchait ni à battre un record, ni à devenir un héros. Simplement la mer l'avait changé. Après dix mois de navigation, son périple s'arrêtera en Polynésie, où il choisira de vivre avec Ileana, rencontrée là-bas et dont il aura un enfant (Stephan, 1971).

Au cours de sa vie, ce « vagabond des mers » (titre de son premier livre) a parcouru aussi bien l'Atlantique que le Pacifique, fait escale aux Antilles et en Polynésie, passé le cap Horn. Il a vécu une douzaine d'années entre Tahiti et les Tuamotu et milité contre la nucléarisation du Pacifique sud et la pollution des océans. Il est mort d'un cancer en 1994. Il repose dans le cimetière du Bono.(Morbihan)

[modifier] Biographie

Bernard Moitessier naît en 1925 à Hanoï (Indochine) mais il passe son enfance à Saigon. La mer l'attire depuis toujours, après des années de navigation locale, il rachète en 1952 un vieux bateau qu'il baptise Marie-Thérèse et part enfin en solitaire. Il fait naufrage à l'île Maurice trois ans plus tard, il repart avec un nouveau bateau, Marie-Thérèse II, construit de ses mains et sans plan.

En 1958, Bernard réalise son rêve, visiter les Antilles. Il y laissera l'épave de son bateau, échoué sur une plage... Il rentre en France et, sur les conseils du journaliste Jean-Michel Barrault, il décrit ses aventures dans le Vagabond des mers du sud. Le livre publié en 1960 chez Flammarion dans la collection « l'Aventure vécue » aura des milliers de lecteurs.

Grâce à l'argent gagné et au courant de sympathie qu'il suscite, il fait construire en 1961 son nouveau bateau, un ketch en acier de 12 mètres, qu'il baptise « Joshua » en hommage au grand navigateur Joshua Slocum, premier homme à boucler le tour du monde en solitaire. En 1963, avec sa femme Françoise, il met le cap sur Tahiti via Panama. Ils rentrent en France par le cap Horn, le plus long trajet jamais réalisé jusqu'alors sans escale. Dès son retour en France en 1966, il écrit Cap Horn à la voile, nouveau succès.

En 1968, arrive l'épisode de sa participation au Golden Globe qui le fait entrer dans la légende et transforme définitivement sa vie. Parti en solitaire de Plymouth, il descend l'Atlantique, traverse l'Océan Indien puis le Pacifique. Au moment de commencer la remontée de l'Atlantique, il décide d'abandonner la course et de poursuivre jusqu'à Tahiti où il ne mettra les pieds à terre qu'après dix mois de mer (et un tour et demi de la planète). Parti sans moyen de communication avec le monde extérieur, il communique sa décision par un message lancé au lance-pierres sur un cargo qu'il croise : « Je continue sans escale vers les îles du Pacifique, parce que je suis heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver mon âme. » Il s'installe durablement en Polynésie. Cette longue navigation autour du monde donnera l'un des plus beaux livres de mer jamais écrits : La longue route.

Le 8 décembre 1982, Joshua est arraché de son mouillage et jeté à la côte par un cyclone. Il donna la coque de Joshua à deux jeunes "parce qu'il les trouvait sympathiques": ceux- ci l'ont remis en état et navigué avec lui quelques années, puis cédé à une navigatrice américaine. Le voilier mythique a été ensuite racheté et restauré récemment par le Musée Maritime de La Rochelle et est désormais, avec quelques autres bateaux remarquables, classé monument historique.

En 1983, sa notoriété permet à Bernard Moitessier de construire son cinquième bateau (après « Le Snark »(1951), « Marie Thérèse »(1952), « Marie Thérèse II » et « Joshua »(1961)) « Tamata » (« Essayer » en polynésien). Il part vers Hawaii, à l'âge de 58 ans. Il y reste dix mois à œuvrer pour la désescalade nucléaire. Jusqu’en 1985, il navigue et visite la Polynésie et ses lagons. En 1986, Moitessier rentre en France et commence à écrire Tamata et l'alliance, son dernier livre, empreint d'une philosophie écologique et qui sera terminé en juillet 1993. Il s'éteint en 1994.

En 2004, une biographie Moitessier, le long sillage d'un homme libre par Jean-Michel Barrault est parue aux Editions du Seuil.

Bernard Moitessier aura eu, avec Marcel Bardiaux et Éric Tabarly, une influence considérable, par son exemple et ses livres, sur toute une génération de marins qui participent aujourd'hui au rayonnement du sport nautique français dans le monde. La longue route deviendra rapidement le livre de chevet d'une génération de rêveurs, d'amoureux de mers lointaines et autres jeunes navigateurs qui ont pour noms : Loïc Peyron, Philippe Jeantot, Titouan Lamazou, Philippe Poupon ou encore Olivier de Kersauson.

[modifier] Livres écrits par Bernard Moitessier

  • Le Vagabond des mers du sud, Flammarion (1960), Arthaud, (2001).
  • Cap Horn à la voile, (1966), Arthaud, (1982).
  • La longue route : seul entre mers et ciels..., Paris : Arthaud, 1971
    • Réédition en fac-similé, Paris : Arthaud, coll. « Mer », *2005. 315 p.-[16] p. de pl., 20 cm. ISBN 2-700-39654-5.
    • "J'ai Lu" 1995 isbn 2-277-23738-8
  • Tamata et l'alliance, (1993) Arthaud, (2001).

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