Bataille de Guinegate

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La bataille de Guinegate s'est déroulée le 7 août 1479 à Enguinegatte. Elle vit la victoire de Maximilien d'Autriche sur Philippe de Crèvecœur d'Esquerdes à la tête des troupes françaises.

À la mort du duc de Bourgogne (1477) et comte de Flandre Charles le Téméraire, le roi Louis XI lance ses troupes à l'assaut des possessions bourguignones. Le duché de Bourgogne et le comté d'Artois sont occupés, les comtés de Bourgogne, de Flandre et de Hainaut sont attaqués. L'héritière de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne épouse en hâte l'archiduc Maximilien d'Autriche qui mène dès lors la contre-offensive.

À la mi-juillet 1479 il concentre l'armée bourguignonne à Saint-Omer. Elle regroupe 27 300 hommes environ. Elle est notamment constituée des milices communales des principales villes de Flandre et de la milice rurale du même comté, placée sous le commandement de Jean de Dadizeele. Elle comprend 3 000 arquebusiers allemands et 500 archers anglais. Les Français commandés par Philippe de Crèvecœur d'Esquerdes, ancien chevalier de l'ordre de la Toison d'Or passé à l'ennemi, le roi Louis XI, occupent le reste de l'Artois, moins Aire.

Le 25 juillet Maximilien ébranle son armée en direction de Thérouanne. Les Bourguignons passent la Lys le 7 août et se trouvent en présence des Français au pied de la colline de Guinegate. La bataille, commencée par un duel d'artillerie, est très confuse. Les lances françaises de Crêvecœur bousculent la cavalerie bourguignonne commandée par Philippe de Ravenstein et se ruent à leur poursuite. Les francs-archers français en profitent pour dépouiller les morts. Trop tôt: le comte de Nassau les extermine. Le comte de Romont plonge alors les milices dans la bataille, bientôt suivies par Maximilien lui-même. C'est un long corps-à-corps à pied, où même Romont, Dadizeele et Maximilien combattent, descendus de cheval. Au bout de cinq heures de combat au cours desquelles Romont est tué, Crêvecœur revient sur le champ de bataille, constate la situation et ordonne le repli. Le terrain est laissé à Maximilien, vainqueur de la bataille.

Pour l'archiduc, c'est une victoire à la Pyrrhus puisqu'il a perdu plus d'hommes que le vaincu, et qu'il ne peut l'exploiter: Maximilien, à cours d'argent et à la merci de la mauvaise volonté des milices bourgeoises flamandes, ne prend en effet pas le risque d'occuper Thérouanne, pourtant privée de ses défenses, ni Arras.

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