Bagne de Biribi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le terme Biribi désigne, non un lieu réel, mais l'ensemble des bataillons disciplinaires stationnés en Afrique du Nord et destinés à recevoir les militaires réfractaires ou indisciplinés jusqu'au début du vingtième siècle. Dans ces véritables bagnes, les soldats effectuaient divers travaux de force soumis à un régime très dur.

Biribi a notamment été rendu célèbre par le livre de Georges Darien (Biribi, discipline militaire, 1890), la chanson que lui consacra Aristide Bruant et le reportage plus tardif qu'y fit Albert Londres. Publié en 1924 dans Le Petit Parisien (puis en volume sous le titre Dante n'avait rien vu), celui-ci contribua à attirer l'attention du grand public sur cette institution et participa ainsi à la réforme des pénitenciers militaires.


En ouverture de son livre, Albert Londres, définit Biribi comme suit:

« Il s’agit des pénitenciers militaires. C’est là que vont "payer" les condamnés des conseils de guerre. Les bataillons d’Afrique fournissent la majorité de cette clientèle. Le reste provient des corps de France, de l’armée du Rhin, de l’armée de Syrie, du régiment de Chine. Désertion, bris d’armes, destruction d’effets militaires, vols, attentats sur des personnes, refus d’obéissance, outrage à des supérieurs pendant le service. Tels sont les crimes ou les délits. Ces condamnés sont au moins trois mille cinq cents. On les appelle les pègres, voire les pégriots.

Biribi a plusieurs maisons mères.

Au Maroc : Dar-Bel-Hamrit.

En Algérie : Bossuet, Orléansville, Douéra, Bougie, Aïn-Beïda.

En Tunisie : Téboursouk. »


[modifier] Références

  • Albert Londres, Dante n’avait rien vu, Paris, Le Serpent à plumes, coll. « Motifs », 1999. [Première édition : Paris, Albin Michel, 1924]
  • Georges Darien, Biribi, discipline militaire, Paris, Le Serpent à plumes, coll. « Motifs », 1998. [Première édition : Paris, Savine, 1890]
  • Aristide Bruant, « À Biribi », in Dans la rue. Chansons et monologues vol. 2, Paris, 1889-1895. [Il existe différents enregistrements de cette chanson dont un par Les Quatre Barbus dans leur disque Chansons Anarchistes]
  • Biribi : L'Assiette au beurre n° 227 du 5 août 1905 - dessins de Bernard Naudin.