Augustin Ngirabatware

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Augustin Ngirabatware est un ancien ministre rwandais, accusé de génocide.

Sommaire

[modifier] Carrière ministérielle

Augustin Ngirabatware est membre du MRND, originaire de Gisenyi. Docteur en sciences économiques de l'université de Fribourg (Suisse), Ngirabatware a été enseignant à l'Université nationale du Rwanda (1986-1994) et ministre du Plan (1990-1994).

Il est un des 50 fondateurs de la radio RTLM qui a appelé aux massacres [1]. Augustin Ngirabatware était un proche des autorités françaises : « jouissant de la confiance du Président Juvénal Habyarimana [...], il était apprécié en raison de ses compétences et de sa connaissance des dossiers.»[2]

[modifier] Pendant le génocide

Augustin Ngirabatware se réfugie avec sa famille à l'ambassade de France à Kigali entre le 7 (ou le 8) et le 12 avril 1994. Il garde son portefeuille de ministre du plan dans le Gouvernement intérimaire rwandais, formé le 8 avril.

Le 4 juillet 1994, devant l'ambassadeur Marlaud qui s'entretient avec lui, Augustin Ngirabatware accuse les Hutus modérés d'être complices du Front Patriotique Rwandais (FPR) et celui-ci de vouloir « liquider » les partisans du gouvernement. Marlaud lui précise ce que la France attend du gouvernement intérimaire dans la « zone de sécurité ». « J'ai aussi attiré son attention », rapporte Marlaud « sur le caractère inadmissible des émissions de la radio de Mille Collines. Il s'est borné à dénoncer l'indulgence de la communauté internationale envers le FPR, qui massacre lui aussi, et sa radio (Radio Muhabura).» [3]

[modifier] Accusé de génocide, il dénonce le TPIR

Il séjourne en France et a pour avocat Michel Aurillac, ancien Ministre de la Coopération du Gouvernement Jacques Chirac (2) de 1986 à 1988. Michel Aurillac est également l'avocat de la famille de Félicien Kabuga.

Il est accusé de génocide par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), soupçonné d'avoir financé les milices et d'avoir participé à la création de la RTLM. L'acte d'accusation n'est pas publié.

Le 12 novembre 1999, alors que le TPIR le réclame à la France, les policiers français se présentent à son domicile, mais l'homme s'est volatilisé la veille[4]. Augustin Ngirabatware aurait fui grâce à un passeport gabonais.[réf. nécessaire]

Quoique recherché, il publie en septembre 2006 un livre Rwanda: Le faîte du mensonge et de l'injustice aux Editions Sources du Nil, à Paris. Il y écrit que le TPIR a été "mis sur pied par l'ONU sur de fausses prémisses" et "ne peut pas rendre justice".

Il est arrêté lundi 17 septembre 2007 par la police criminelle allemande, à la demande du TPIR, dans la région de Francfort.

[modifier] Notes et références

  1. Jean-Pierre Chrétien (dir.) Rwanda : Les médias du génocide, Karthala, 1995, p. 388
  2. Jean-Michel Marlaud, ambassadeur de France au Rwanda, Min. des Aff. Etr. N° 1810/DAM, 5 juillet 1994
  3. Assemblée nationale, Enquête sur la tragédie rwandaise 1990-1994, Tome II, Annexes, p. 438
  4. Catherine Ninin, émission Reporteurs, RFI, 19/12/2001
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