Augustin Darthé

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Augustin Darthé, né le 1er octobre 1765 à Saint-Pol-sur-Ternoise et guillotiné à Paris le 8 prairial an V, soit le 27 mai 1797, est un révolutionnaire français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Le père d'Augustin est chirurgien juré, et sa modeste fortune permet à son fils d'entreprendre des études de droit à Paris, où il se trouve en 1789. Augustin Darthé participe ainsi à toutes les journées révolutionnaires.

Revenu dans le Pas-de-Calais, il est élu officier municipal en novembre 1790. Il est ensuite nommé secrétaire greffier du département, le 16 septembre 1792, puis commissaire aux frontières. Il multiplie alors les ateliers d'armes pour armer les volontaires. Il est élu membre du directoire départemental. En mars 1793, il est nommé commissaire aux levées d'hommes et doit faire face à un mouvement d'insurrection mené par des déserteurs et des contre-révolutionnaires. On appellera cette insurrection la « petite Vendée de Pernes ». Sous l'autorité de Darthé, six mille hommes matent le mouvement et procèdent à trois cents arrestations, lesquelles sont suivies de dix-neuf condamnations à mort [1].

Les haines durables que lui valent cette organisation de la répression aboutissent à son arrestation en 1794 au lendemain du 9 Thermidor. Il reste quatorze mois en prison, jusqu'en septembre 1795.

C'est en prison qu'il rencontre Gracchus Babeuf et Philippe Buonarroti, avec qui il va participer à ce qu'on a appelé la « Conjuration des Égaux ». Le réseau des « Égaux » recouvre tous les arrondissements de Paris et de nombreuses villes de province. À sa tête, un « Directoire secret de salut public », dirigé par Babeuf, coordonne la lutte.

Le but est de continuer la révolution, et d'aboutir à la collectivisation des terres et des moyens de production, pour obtenir « la parfaite égalité » et « le bonheur commun ».

Grâce aux informations d'un indicateur, Georges Grisel, la police arrête Babeuf, Buonaroti, Darthé, et les principaux meneurs des Égaux le 10 mai 1796 (19 floréal an IV). Pour éviter les tentatives d'évasion, les Égaux sont transférés à Vendôme (Loir-et-Cher).

Une haute cour est constituée, et le procès s'ouvre à Vendôme le 20 février 1797 en présence de deux ministres. Le 16 avril, Lazare Carnot avait fait voté une loi qui punissait de mort l'apologie de la Constitution de 1793 et les appels à la dissolution du Directoire. Babeuf, à qui on reproche l'initiative du complot et Darthé, qui s'est enfermé lors des débats dans le mutisme le plus total et à qui l'on reproche la rédaction de l'ordre d'exécution des Directeurs, sont condamnés à mort [1]. Babeuf et Darthé tentent de se suicider et sont guillotinés le 8 prairial an V (27 mai 1797). Buonaroti, Germain et cinq autres accusés sont condamnés à la déportation. 56 autres accusés, dont Jean-Baptiste-André Amar sont acquittés.

[modifier] Source

  • Article Babeuf de F.Wartelle, in Dictionnaire historique de la Révolution française dirigé par Albert Soboul, PUF, 1989.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. ab article Babeuf de F.Wartelle, in Dictionnaire historique de la Révolution française dirigé par Albert Soboul, PUF, 1989
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