Archipel des Ebihens

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L'archipel des Ebihens prolongeant la presqu'île de Saint-Jacut-de-la-Mer, dont le rocher principal est d'une superficie de 20 hectares, est une des quelques îles privées de Bretagne, occupée en été par de rares résidents secondaires.

Plage sud des Ehbiens
Plage sud des Ehbiens

La légende voudrait que son isolement date du raz-de-marée qui aurait détruit la forêt de Scissy ( forêt mythique, située d'après cette légende dans la baie du Mont Saint-Michel) en 709 et que les plages qui l'entourent étaient alors également recouvertes d'arbres et d'herbus ... Le sous-sol des plages recèle peut-être des trésors insoupçonnés, définitivement enterrés dans les oubliettes de l'histoire ... et des marées. En réalité, d'après les historiens et les scientifiques, cet épisode catastrophique n'a pas eu lieu en 709. La montée des eaux remonte à plus de 10000 ans à la fin de la dernière glaciation.

Le chapelet formant l'actuel archipel fut occupé dès avant notre ère et des fouilles entreprises sur son sol ont mis au jour des vestiges attestant d'une occupation gallo-romaine. Un petit village coriosolite y fut érigé.

En vous dirigeant vers l'archipel, vous aborderez un premier massif rocheux, La Loge, traversé par une faille où le sable va et vient au gré des marées. Elle mène à un plateau dunaire couvert à marée haute et menant à l'île principale.

C'est à cet endroit que des fouilles archéologiques permirent de découvrir les traces d'un atelier dont l'activité était très particulière : la fabrication de pains de sel. Une technique lucrative avait permis à nos ancêtres, les Celtes, de transformer une matière abondante, l'eau de mer, en un produit obtenu par évaporation forcée.

Les hommes qui vécurent là étaient de véritables "bouilleurs d'eau de mer" !

Utilisant des fours circulaires pour l'évaporation forcée, l'artisan saunier versait dans des récipients une saumure concentrée qu'il faisait bouillir au dessus de la braise de façon à récupérer les cristaux de sel et en faire des pains. L'atelier des Ebihens produisait des pains pesant jusqu'à 3 kg.

C'est à l'extrémité nord de l'archipel que vécurent quelques familles coriosolites. Là, une série d'îlots, Les Hâches, prolongent l'île principale. C'est le plus important d'entre ceux-ci qui abrita un hameau formé de quelques habitations. En ce temps-là, ces rochers désormais battus par des vagues violentes étaient accessibles à pied : la transgression marine les a définitivement coupé du continent.

On comprend certaines des raisons de l'établissement des hommes à cet endroit : on ne peut en effet rester insensible à la beauté du paysage environnant. Il est probable, aussi, que cette petite communauté pouvait retirer de la mer, toute proche, l'essentiel de ses besoins en nourriture, complétée sans doute par une culture maraîchère sur des herbus aujourd'hui devenus plages sablonneuses.

Mentionnons aussi que Vauban donna ordre qu'une tour soit édifiée sur l'îlot principal, ce qui fut fait, de 1694 à 1696, par le comte Louis de Pontbriand qui était capitaine garde-côte du littoral de Saint-Malo et propriétaire de l'îlot. Cette tour fut notamment financée par un impôt particulier perçu en fonction des prises de maquereaux effectuées lors de certains jours de fêtes chômés.

Un autre vestige intéressant est la chapelle de l'"Ange gardien", construite en 1699, qui fut un lieu de culte fréquenté par les divers habitants qui se succédèrent sur l'îlot.

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