Archipel des Bijagos

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11° 16′ N 16° 06′ W / 11.27, -16.10

[modifier] Géographie

Archipel des Bijagos

Carte de la Guinée Bissau montrant les îles Bijagos

Administration
Pays Guinée Bissau
Statut politique Partie de la région de Bolama
Capitale {{{capitale}}}
Géographie
Localisation Océan Atlantique
Superficie  ? km²
Nombres d'îles 88
Île(s) principale(s) Bolama, Bubaque, Caravela, Formosa, Orango, Roxa
Côtes km
Altitude maximale m
Baie principale {{{baie}}}
Plus grand lac {{{lac}}}
Glacier principal {{{glacier}}}
Démographie
Population (2006) Env. 20 000 hab.
Densité  ? hab./km2
Autres informations
Fuseau horaire UTC +0
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Site Internet {{{site web}}}
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L'Archipel des Bijagos, aussi appelé Archipel des Bissagos est un groupe de quatre-vingt huit îles et îlots, dont seulement une dizaine est habitée de façon permanente. Cet archipel se situe dans l'Océan Atlantique en face de la capitale de Guinée-Bissau à l'embouchure du Rio Géba.

Les îles sud sont aujourd'hui une réserve naturelle de l'UNESCO et abritent une faune et flore marine considérables (notamment des tortues marines), et terrestre dont le fameux hippopotame marin. Certaines îles sont couvertes de forêts alors que d'autres le sont de savane de type soudanaise. D'immenses mangroves couvrent une partie importante des espaces entre océan et terre ferme. Certaines îles sont peuplées par plusieurs espèces de singes rares. Les îles de Bubaque, Bolama et Caravela sont les plus peuplées et les plus touristiques alors que l'île de Canhabaque est certainement la plus "authentique" et la plus secrète. L'archipel des Bijagos est un haut lieu de la pêche sportive.

[modifier] Démographie

Les habitants de l'archipel se disent "Bijogos" (ou Bidjogo). Ils sont au nombre d'environ 20 000, divisés en peuples d'origines différentes, non encore vraiment étudiés. Le peuple le plus important d'un point de vue "politique" et "culturel" est le peuple Onhaki (se prononce oniaki - anhaki au pluriel) de l'île de Canhabaque (ou île de Conha). Ce peuple originaire du Mali et descendant des actuels Coniagui (installés à cheval entre le Sénégal oriental et la Guinée Conakry) est apparenté aux Nalus et aux Biafadas, tous deux situés sur la côte de Guinée-Bissau. Dans l'archipel des Bijagos, les villages (Tabanca) sont situés à l'intérieur des terres et non sur la côte.

Combien de peuples forme de peuplement de l’archipel ? La question peut avoir un début de réponse dans l’histoire secrète Anhaki. Les Anhaki commencent toutes leurs cérémonies secrètes par un message frappé sur le Bambolon sacré (tambour de communication taillé dans un tronc d'arbre), ce message rappelle que "ce que nous allons faire aujourd'hui et ici n'est pas de cette terre, elle est de notre terre (d'origine), de la terre de Conha". L'île de Canhabaque est elle-même rebaptisée "nouvelle terre de Conha". C'est pour cela que c'est sur l'île de Canhabaque qu'on lieu les grandes cérémonies sacrées et secrètes et sur les îlots appartenant aux villages de Canhabaque. Les anciens décrivent l'arrivée des Anhaki sur la nouvelle terre de Conha comme ceci: Il n'y avait pas d'humains sur la nouvelle terre de Conha, ni sur les terres proches (île de Bubaque , de Rubane, îles de Sud, Formosa et Orangozinho). Nous avons rencontré des humains sur la grande île d'Orango. Nous ne connaissions pas ces humains, ils n'appartiennent pas aux peuples que nous connaissions (sur le continent). Sur l'île de Caravela, il y avait des Pepels qui venaient de temps en temps et qui disaient que c'était leur terre, nous connaissions les Pepels (rencontré sur le continent). Par la suite, les "purs" sont resté sur Canhabaque, les renégats (ceux qui ont fuit l'initiation) sont parti sur les îles proches (Bubaque, formosa,...). Nous (les Anhaki) avons abandonné Orangozinho lorsque les habitants d'Orango ont fuit leur roi et sont venus se mélanger à nous sur cette île. Sur Uno, il y a des habitants d'Orango, et maintenant à Formosa, il y a un mélange de peuples du continent et de renégats. Telle est la vision/explication de la répartition des peuplements de l'archipel vu par les Anhaki. Il en ressort que selon eux, sur l'île de Caravela, nous aurions des descendants de Pepels, sur Orangozinho un mélange d'Anhaki et du peuple d'origine d'Orango, Sur Formosa un vaste mélange de personnes sans véritable appartenance ethnique, sur les îles proches de Canhabaque des Anhaki "renégats"selon leur vision des choses et enfin des "purs" Anhaki sur Canhabaque, la nouvelle terre de Conha. S'il est donc possible de trouver des origines à ces différents peuples ou ethnies, il semble difficile de trouver une origine au peuple premier d'Orango, la grande île qui donne sur l'océan. Les Anhaki incitent bien sur le fait que ce peuple était sur Orango à leur arrivée sur l'archipel et qu'il ne l'on jamais rencontré sur le continent. Chaque île parle une version de la langue Bijogo. Tous sont d'accord pour déclarer que c'est la langue parlée sur Canhabaque qui est la plus ancienne et la "pure". Les différences entre deux "parlés" peuvent êtres assez importantes pour qu'ils passent par le créole pour ce comprendre. Il semble donc acceptable que ce langage porté par les Anhaki ait été progressivement utilisé par les autres peuples de l'archipel. Ce langage est lui-même assez différent de la langue d'origine des Anhaki pour qu'un ancien raconte qu'il y a plus d'un siècle, un grand "prêtre" est retourné en terre de Conha pour y cacher un fétiche très important, qu'il a pu communiquer avec les grands prêtres Conhaki (Coniagui actuels) par le savoir (cérémonies), qui n'avait pas changer, mais pas par la langue qui était devenue trop différente.

Les habitants d'Orango semblent admettre ne pas être du même peuple que ceux de Canhabaque sans pouvoir donner une origine vérifiable à leur peuplement... ils déclarent seulement être venu de la mer.


Les Bijogos sont des animistes qui ont conservé une grande partie de leur très complexe culture. Chaque île a sa version de la culture. Ces différences peuvent rapprocher un peuple de l'archipel avec un autre du continent (c'est le cas des Anhaki avec les Nalu) aloirs qu'ils vont se considéré comme "éloignés" culturellement d'un autre peuple de l'archipel. Leur monde est peuplé d'Irans (esprits). Les initiations assez dures (le Fanado) sont encore pratiquées par une partie des jeunes pour accéder au statut d'adulte. Elles se déroulent en brousse (dans le "mato") et durent de trois à six mois. Ces initiations tendent à disparaître et des classes d'âge entières refusent de s'y soumettre. Cet abandon a pour conséquence la perte des connaissances portés par les anciens.

Les Homi Grande (Homme Grand - ou Femme Grande) encadrent la vie sociale, économique et culturelle du monde Bijogo. Chaque village est autonome, chaque île aussi mais tous se disent descendants de l'un des quatre "clans" d'origine. Le pouvoir des femmes y est important sans pour autant représenter un véritable pouvoir matriarcal. Il faudrait plutôt parler de pouvoir de la lignée matriarcale. On appartient à une lignée matriarcale, à un clan, à un village, puis à une île et pour finir au peuple Bijogo.

[modifier] Histoire

Au temps précolonial les îles Bijagos étaient importantes pour le commerce sur la côte ouest de l'Afrique et leurs habitants construisirent une grande flotte. En 1535 cela leur permit de mettre en déroute les Portugais lorsqu'ils arrivèrent pour conquérir l'archipel. Chaque île étant politiquement autonome, c'est une par une qu'elles établirent des relations amicales ou non avec les forces européennes en présence, dont les Anglais basés à Bolama, les Français et les Portugais, ces derniers devenant les colonisateurs de la partie coloniale faisant face à l'archipel qui allait devenir la Guinée-Bissau. L'île rebelle de Canhabaque ne fut jamais vraiment soumise. Même si, suite à la dernière guerre de 1936, elle finit par accepter une certaine présence portugaise... sans toutefois se considérer comme colonisée.

Aujourd'hui des émigrés sénégalais, guinéens, gambiens et sierra-léonais viennent s'installer sur les îles pour y pratiquer la pêche professionnelle. Cette nouvelle intrusion pose de nombreux problèmes car si les Bijogos gèrent au mieux leurs ressources, ce n'est pas le cas de ces pêcheurs saisonniers qui calent des filets dans les bolons et coupent les palétuviers qui retiennent les plages. Certaines îles se trouvent alors sans protection face aux assauts de l'océan et s'effondrent dans l'eau.