Arcadi Gaydamak

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Arcadi Gaydamak
Arcadi Gaydamak
Arcadi Gaydamak
Arcadi Gaydamak

Arcadi Gaydamak (ou Arkadi Gaydamak ; en russe : Аркадий Александрович Гайдамак) est un homme d'affaires et financier angolo-canado-franco-israélien d'origine russe et de religion juive (né le 8 avril 1952 à Moscou).

Après une enfance passée à Moscou dans une famille fortunée, Arcadi Gaydamak part dans sa jeunesse pour Israël avant de s'établir en France en 1972. Il y devient, dans les années précédant la chute du mur de Berlin, interprète auprès de personnalités soviétiques, se constituant ainsi un premier réseau de relations qu'il va mettre à profit quand il débute dans les affaires, à la fin des années 1980.

Arkadi Gaydamak possède quatre nationalités : angolaise, canadienne, française et israélienne. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt en France dans le cadre des l'Angolagate (Affaire des ventes d'armes à l'Angola) et a une lourde dette envers le fisc français.

Sommaire

[modifier] Affaire des ventes d'armes vers l'Angola

Gaydamak se livre dans les années 1990 à de fructueuses affaires entre la Russie, la France, Israël et l'Afrique dans l'ombre de Pierre Falcone. À ce titre, il est impliqué dans l'affaire des ventes d'armes à l'Angola (Angolagate).

Il reprend, à très bon compte, la dette de l'Angola envers l'URSS et sert d'intermédiaire pour 500 millions de dollars de livraisons d'armes russes. (Affaire de la dette angolaise).

Récemment, Arcadi Gaydamak a affirmé disposer de « preuves matérielles » démontrant que l'ancien président français Jacques Chirac aurait « donné des ordres pour créer de toutes pièces l'Angolagate ». L'objectif de cette manœuvre aurait été de « ternir la réputation de Charles Pasqua »[1].

En 2008, Paul-Loup Sulitzer publie un thriller, Le Roi Rouge, largement inspiré d'Arcadi Gaydamak et de l'affaire des ventes d'armes à l'Angola, dans laquelle l'écrivain a été cité.

Le procès aura lieu à l'automne 2008.

[modifier] Les réseaux

[modifier] Arcadi Gaydamak et la nébuleuse Tchernoï

Arkadi Gaydamak figurait aux côtés des frères Tchernoï, dès le début des années 1990, dans les affaires dites des avisos, qui leur ont permis de voler des dizaines de millions de dollars à la Banque centrale de Russie. Gaydamak fut aussi lié au groupe Tchernoï par ses activités financières, notamment avec les banques Menatep et Rossiïski Kredit et le groupe aluminier Rusal.

Arcadi Gaydamak fut associé à Lev Leviev dans la société Africa-Israel. La société Africa-Israel prit pied en Angola et tenta de briser le quasi-monopole de la De Beers dans le commerce mondial des diamants. Arcadi Gaydamak finança Alimzhan Tokhtakhounov, dit le Taïwanais, émissaire en Europe du principal chef mafieux russe Viatcheslav Ivankov, emprisonné aux États-Unis.

[modifier] Jean-Charles Marchiani et le RPF

Il aurait joué un rôle dans la libération d'otages français en Bosnie en 1995 et en Russie en 1998 et a reçu l'ordre national du Mérite de Jean-Charles Marchiani, élu du Rassemblement pour la France (RPF) de Charles Pasqua, sur le contingent de la Présidence de la République.

[modifier] Refuge en Israël

En 2000, encourant le plus gros redressement fiscal jamais exigé en France (près de 500 millions de francs), Arcadi Gaydamak est visé par un mandat d'arrêt international depuis le 6 décembre 2000.

Il a evité de justesse une arrestation en se réfugiant à Londres puis en Israël et en Russie. Dans un premier temps, il s'agissait pour lui d'effectuer sa « période de réserve » dans l'armée israélienne. Cette période, d'une durée de trois mois, a pris fin le 1er mars 2001.

[modifier] Demande d'extradition

Le 5 mars 2001, les juges français ont lancé un nouveau mandat d'arrêt détaillant plus largement les charges pesant sur l'homme d'affaires, notamment poursuivi pour « blanchiment d'argent, blanchiment aggravé, abus de biens sociaux, abus de confiance, fraude fiscale, commerce d'armes illicite ».

Dans un courrier du 23 avril 2001, les juges d'instruction se sont étonnés de n'avoir reçu aucune réponse de l'État d'Israël concernant l'exécution du mandat d'arrêt visant Arcadi Gaydamak, et ont demandé au parquet de Paris de les aider à « résoudre les obstacles éventuels à l'exécution de ce mandat » et que M. Gaydamak est « parfaitement localisable et localisé ».

À défaut d'extrader Arcadi Gaydamak, la justice israélienne aurait dû l'interroger sur les faits qui lui sont reprochés, ce qui n'a pas été le cas. Le ministère de la justice israélien a simplement adressé au parquet et aux juges, le 2 mai 2001, une série d'observations: les faits de « trafic d'armes » ne sont pas poursuivis en Israël et le délit de « blanchiment » n'existait pas au moment des faits visés par l'enquête. Les autorités judiciaires israéliennes affirment également que les mandats d'arrêt délivrés par les juges comportent des imprécisions qu'elles souhaitent voir levées.

[modifier] Politique en Israêl

Arcady Gaydamak est une nouvelle figure de la politique israélienne depuis la création de son parti "Justice sociale" en juillet 2007 avec lequel il s'est lancé dans la course à la mairie de Jérusalem[2] Cette élection n'est selon lui « qu'une formalité administrative ».

[modifier] Retour à Moscou

Il vit depuis 2002 à Moscou. Le 10 juillet 2005, il a annoncé qu'il se lançait dans le sport, devenant le sponsor officiel de l'équipe de basket-ball israélienne Hapoel Jerusalem. Un mois plus tard, il donnait 400 000 dollars au club de football Hapoël Bnei Sakhnin avant d'acquérir le Betar Jérusalem.

Arcadi Gaydamak dirige aussi plusieurs associations juives de bienfaisance et est le président du Congrès des organisations et des communautés juives religieuses de Russie (KEROOR), doyenne des organisations de défenses des Juifs religieux en Russie.

Gaydamak disposerait de quatre passeports, en tant que citoyen de France, d'Israël, du Canada et d'Angola. Sa fortune est estimée à 800 millions de dollars, voire à plus d'un milliard de dollars. Son fils, Alexandre Gaydamak, né en 1976, est aussi un homme d'affaires d'envergure internationale, qui vient de prendre 50 % du club de foot de Portsmouth.

[modifier] Rachat de France Soir

Le 14 mars 2006, Arcadi Gaydamak a annoncé sa reprise du quotidien France Soir par l'intermédiaire de sa société Moscow News. Le 28 mars 2006, l'homme d'affaires franco-égyptien Raymond Lakah, propriétaire de Montaigne Press, la holding qui détient France Soir, a annoncé un accord avec Moscow News pour la reprise du quotidien et la poursuite de sa parution.

[modifier] Références

  • Cinq acteurs de l'économie de l'ombre : Arkadi Gaydamak, Le Monde, 27 novembre 2002
  • Natalia Kotliarov, une femme soupçonnée d'avoir transporté des fonds pour le RPF, mise en examen, Le Monde, 5 mai 2001
  • Arcadi Gaydamak, l'"Ange d'Israël", Le Monde, 10 juillet 2007
  • Le milliardaire Arcady Gaydamak lance son parti politique en Israël, Le Monde, 9 juillet 2007
  • "Maxi-procès" en vue pour les ventes d'armes à l'Angola, Le Monde, 28 mars 2007
  • Angolagate : Arcady Gaydamak se dit victime d'une machination orchestrée par Jacques Chirac, Le Monde, 3 août 2007

[modifier] Lien externe