Arbre de connaissances

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Un arbre de connaissances est une représentation imagée et structurée de la somme des richesses que chaque membre apporte à une communauté, selon diverses réalités (connaissances, compétences, opinions, événements, projets, besoins etc.) vécues par un groupe de personnes.

Sommaire

[modifier] Origines

L'idée des Arbres de connaissances a émergé, entre novembre 1991 et février 1992, à l'occasion des travaux de la mission pour l'université de France pilotée par Michel Serres, dont les deux auteurs (Michel Authier et Pierre Lévy) ont été membres.

L’Université de France que Michel Serres avait pour mission de préparer, avait pour objectif de permettre l’acquisition de compétences évaluées de façon incontestable, en priorité pour les jeunes qui n’ont pu atteindre le niveau moyen requis pour accéder à un diplôme et (pour) toutes les personnes diplômées auxquelles l’évolution des techniques impose d’acquérir des savoirs complémentaires[1].


L'idée des arbres de connaissances apparaît pour la première fois dans un article intitulé « La cosmopédie : une utopie hypervisuelle » écrit par Michel Authier et Pierre Lévy, publié dans « Culture Technique » n°24 en 1992. Les auteurs aboutissent ensemble au concept de cosmopédie : une encyclopédie en forme de mondes virtuels interactifs qui s'enrichissent des explorations et participations des lecteurs/auteurs et se réorganisent automatiquement à partir des liens ainsi générés. Un système de cartographie dynamique permet au « navigateur » de se repérer dans des espaces de connaissances, en donnant une vision globale des réseaux hypertextuels et hypericoniques correspondants.

Toutes sortes d'images et de simulations interactives ouvrent des accès concrets et immédiats aux connaissances disponibles. Chaque accès est doublé de lieux de discussion et d'élaboration collective. Cartes et schémas permettent à tout moment des vues globales de savoirs collectifs en construction. Ces représentations visuelles sont générées selon l'angle de vue de l'utilisateur. Plutôt qu'une organisation figée en disciplines discrètes et hiérarchisées, chaque carte matérialise une topologie continue et dynamique de l'espace des savoirs.

D'après Michel Authier et Pierre Lévy, les cosmopédies ne formeront un corpus véritablement dynamique que si leurs principes de fonctionnement valorisent aussi bien socialement que financièrement les contributeurs à leurs enrichissements.


[modifier] Extraits de Principes théoriques des Arbres de connaissances... (Michel Authier)

Le concept des Arbres de connaissances a été élaboré en novembre et décembre 1991. Les principes sous-jacents à cette élaboration sont à la fois mathématiques, philosophiques et sociologiques. Il n’y a aucune raison de penser que l’une de ces trois dimensions a été plus importante que les deux autres. Chaque évolution dans l’une a permis ou suscité des avancées dans les autres. Face au développement de plus en plus sophistiqué des techniques d'analyse de données, cette démarche met en avant la nécessité d'une technique de synthèse de données pour faire émerger de la connaissance, du sens, d'un ensemble d'informations complexes. Cette démarche, qui vise à instrumentaliser la maîtrise de la complexité, nécessite l'implication de l'utilisateur (théorie moderne de l'observateur). A l'opposé d'une démarche analytique, cherchant à dévoiler les arcanes d'une complication extrême, qui tente de privilégier l'indépendance du résultat par rapport au manipulateur (théorie classique de l'objectivité) [2].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Les Arbres de connaissances : objet de controverse et expérimentations à suivre... Josiane Teissier - Publication du Céreq - juillet 1998
  2. Extraits de Principes Théoriques des Arbres de connaissances... Michel Authier.

Les Arbres de connaissances, par Michel Authier et Pierre Lévy, La Découverte, Paris, 1992