Aqueducs de Lugdunum

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L’approvisionnement en eau de la partie haute de Lugdunum sur la colline de Fourvière, atteignant la côte de 300 mètres contre 160 mètres pour la basse ville sur les berges de la Saône, a obligé les Romains à mettre en œuvre un système d’aqueducs.

Sommaire

[modifier] Les aqueducs de Lugdunum

Quatre aqueducs ont approvisionné la ville en eau. Ce sont, du plus court au plus long :

  • L'aqueduc des Monts d'Or :
    • longueur : 26 km, dont 22 km en tranchée couverte.
    • Altitude départ : 370m, altitude arrivée : 260m.
    • Débit estimé 10 000 m³ / jour
  • L'aqueduc de l’Yzeron :
    • Longueur : environ 30 km.
    • Altitude départ : 715m, altitude arrivée : 280m.
    • Débit estimé 13 000 m³ / jour
  • L'aqueduc de la Brévenne :
    • Longueur : 66 km, dont 59 km en tranchée couverte.
    • Altitude départ : 630m, altitude arrivée : 280m.
    • Débit estimé 28 000 m³ / jour
  • L'aqueduc du Gier :
    • Longueur : 85 km, dont 73 km en tranchée couverte.
    • Altitude départ : 410m, altitude arrivée : 300m.
    • Débit estimé 25 000 m³ / jour

[modifier] Datations

La datation et la chronologie de construction de ces ouvrages sont incertaines. Certains archéologues proposent de considérer les plus courts comme les plus anciens, et l’aqueduc du Gier comme construit probablement au Ier siècle de l'ère chrétienne, mais ceci reste hypothétique. Par ailleurs, toutes les parties hors sol de l’aqueduc du Gier sont en opus reticulatum, qu'on sait avoir été en usage au Ier siècle et IIe siècle, ce qui n’est pas très précis. Enfin, on ignore si tous les aqueducs ont été opérationnels à la même époque, ou si les derniers sont venus en remplacement des premiers.

La date de fin d’usage de ces aqueducs est tout aussi problématique. L’archéologie a permis de constater dès le IIIe siècle le recul de l’habitat sur la colline de Fourvière. Au Ve siècle siècle, Lugdunum se réduisait aux rives de la Saône, les habitants pouvaient donc se passer des aqueducs. Se sont-ils interrompus faute d’entretien, ou en raison du pillage des conduites en plomb (la récupération a du être systématique, aucun fragment ne subsiste), et à quelle époque ?

[modifier] Observations diverses

On notera que seul l’aqueduc du Gier parvenait à 300m, hauteur du sommet de la colline de Fourvière.

L’aqueduc de l’Yzeron suit une dénivellation importante, qui a obligé les constructeurs romains à une solution astucieuse, dont on a trouvé les vestiges près du village de Grézieu-la-Varenne. À cet endroit, pour descendre de 70m sur un parcours de 1 km, le canal est construit en escalier, chaque décrochement formant une chute de 2,5m. Pour amortir l’effet des turbulences au pied des chutes d’eau, les Romains aménagèrent un puits à l’aplomb de chaque chute, où l’eau pouvait tourbillonner sans éroder le canal.

[modifier] Sources

  • Ouvrage collectif, "Les aqueducs romains de Lyon", L’Araire, Lyon, 1988

[modifier] Liens