Appel d'Heidelberg

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L'Appel d'Heidelberg, composé pour le Sommet de la Terre 1992 par Michel Salomon et signé par de nombreux scientifiques, est une déclaration prétendant s’attaquer à cette « idéologie irrationnelle qui s’oppose au progrès scientifique et technique et nuit au développement scientifique et social ».

Il fut signé à l’époque par plus de 70 récipiendaires du prix Nobel.


Sommaire

[modifier] Texte de l’Appel d’Heidelberg

L’Appel d’Heidelberg

Adressé aux chefs d’États et aux gouvernements

Heidelberg, 14 avril 1992

« Nous souhaitons apporter notre pleine contribution à la préservation de notre héritage commun, la Terre.

À l’aube du vingt et unième siècle, nous sommes toutefois inquiets de la naissance d’une idéologie irrationnelle qui s’oppose au progrès scientifique et industriel, et qui entrave le développement économique et social.

Nous soutenons qu’un État Naturel, quelquefois idéalisé par les mouvements qui ont tendance à se tourner vers le passé, n’existe pas et n’a probablement jamais existé depuis l’apparition de l’homme dans la biosphère, dans la mesure où l’humanité a toujours progressé par l’exploitation constante de la Nature pour ses besoins et non le contraire.

Nous adhérons pleinement aux objectifs d’une écologie scientifique pour un univers dont les ressources doivent être inventoriées, contrôlées et préservées. Toutefois, nous exigeons que cet inventaire, ce contrôle et cette préservation soient basés sur des critères scientifiques et non sur des préconceptions irrationnelles.

Nous soulignons que bon nombre d’activités humaines essentielles sont effectuées soit dans la manipulation de substances dangereuses, soit dans la proximité de ces substances, et que le progrès et le développement ont toujours nécessité de plus en plus de contrôle contre les forces hostiles, et ce, dans l’intérêt de l’humanité. Nous considérons donc que l’écologie scientifique n’est rien de plus que le prolongement du progrès continuel à l’égard d’une vie meilleure pour les générations futures. Nous avons l’intention de faire valoir les responsabilités et obligations de la science à l’égard de la société. Nous prévenons toutefois les autorités en charge de la destinée de notre planète contre les décisions soutenues par des arguments pseudo-scientifiques ou des données fausses et non-pertinentes.

Nous attirons l’attention de tous à la nécessitée absolue d’aider les pays pauvres à atteindre un niveau de développement durable qui équivaut à celui du reste de la planète, de les protéger contre les problèmes et dangers engendrés par les pays développés, et de leur éviter de s’empêtrer dans un dédale d’engagements irréalistes qui pourraient compromettre à la fois leur indépendance et leur dignité.

Les plus grands maux qui accablent notre Terre sont l’ignorance et l’oppression, et non la Science, la Technologie et l’Industrie dont les instruments, lorsqu’ils sont adéquatement gérés, deviennent les outils indispensables à un futur façonné par l’Humanité, par elle-même et pour elle-même, lui permettant ainsi de surmonter les problèmes majeurs tels que la surpopulation, la famine et les maladies répandues à travers le monde. »[1]

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Traduction réalisée par Caroline Crevier, Québec, Canada, 7 mars 2008

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[modifier] Articles connexes

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