Antonin Nompar de Caumont

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Antonin Nompar de Caumont, duc de Lauzun
Antonin Nompar de Caumont, duc de Lauzun

Antonin Nompar de Caumont, premier duc de Lauzun (1692), marquis de Puyguilhem, comte de Saint-Fargeau, capitaine des Gardes du corps du Roi, colonel général des dragons, est un militaire et courtisan du XVIIe siècle né en 1633 à Lauzun (Lot-et-Garonne) et mort en 1723.

Il est envoyé par son père auprès de son cousin le maréchal de Gramont qui le fait inscrire dans une des nombreuses académies militaires de Paris comme simple cadet de Gascogne.

Il devint rapidement le favori de Louis XIV, qui l'avait remarqué chez la comtesse de Soissons et le nomma successivement gouverneur du Berry, maréchal de camp et colonel général des dragons. En 1669, le Roi avait promis à Lauzun la charge de Grand maître de l'artillerie de France, mais Lauzun eut la maladresse de se vanter de cette promesse. Louis XIV la révoqua. S'ensuivit une scène épouvantable, où Lauzun brisa son épée devant le roi qui jeta lui-même sa canne par la fenêtre pour ne pas frapper un gentilhomme. Cet épisode valut à Lauzun de séjourner quelques jours à la Bastille. De retour à la Cour, il retrouva la faveur et fut nommé capitaine des gardes. Créé lieutenant général en 1670, il commanda l'armée qui accompagna le roi en Flandre.

Séducteur invétéré, Lauzun accumulait les conquêtes féminines. Mlle de Montpensier (la Grande Mademoiselle, cousine du roi) le demanda en mariage. Louis XIV y consentit mais, sans doute sur les représentations de la reine Marie-Thérèse et des princes du sang, se ravisa après trois jours (1670).

Peu après (1er décembre 1671), Lauzun fut arrêté sur ordre du roi par d'Artagnan, soit parce qu'il avait épousé secrètement Mlle de Montpensier, soit sur l'intervention de Mme de Montespan sur qui il avait tenu des propos outrageants, et emprisonné à Pignerol où il retrouva Nicolas Fouquet et séjourna en même temps que l'Homme au masque de fer, sous la garde de Bénigne Dauvergne de Saint-Mars. Il y demeura jusqu'en 1681. Mlle de Montpensier obtient sa libération contre la promesse de céder au duc du Maine, bâtard légitimé de Louis XIV, le comté d'Eu et la principauté de Dombes. Il est probable que les deux amants se marièrent, mais ils se séparèrent dès 1684.

Après la Glorieuse Révolution anglaise de 1688, c'est à Lauzun qu'incomba la mission de ramener à Saint-Germain-en-Laye la famille du roi Jacques II Stuart, qui le décora de l'ordre de la Jarretière. En 1689-1690, il commanda l'infructueuse expédition d'Irlande qui tenta de le rétablir sur son trône.

Il fut créé duc de Lauzun en 1692. En 1695, il épousa Geneviève-Marie de Durfort dite Mlle de Quintin, fille du duc de Lorges et nièce du duc de Duras, âgée de 15 ans. Il s'éteignit à 90 ans, sans succession, le 10 novembre 1723.

[modifier] Biblographie

  • Jean-Christian Petitfils, Lauzun ou l'insolente séduction, Perrin (ISBN 2-262-00450-1)
  • Daniel des Brosses, Lauzun : L'insolent témoin du Grand Siècle, AKR, 2005 (ISBN 978-2913451292)
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