André Rousselet

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André Rousselet, né le 1er octobre 1922, à Nancy (Meurthe-et-Moselle), fut sous-préfet, entrepreneur en taxis et télévision (Canal +).

Sommaire

[modifier] Origine

Premier président de la cour d'appel de Paris, son père Marcel Rousselet fut mis à la retraite d'office en 1962 pour un acte d'indépendance, par Jean Foyer alors ministre de la Justice. En effet, à l'ouverture du procès de Raoul Salan, coauteur du putsch d'Alger d'avril 1961, Marcel Rousselet avait descendu, en robe de fonction, le grand escalier du Palais de justice, pour protester contre le dispositif de sécurité prévu pour la circonstance, et de nature, selon lui, à troubler le fonctionnement de la justice.

[modifier] Parcours

Repéré par l'entourage de François Mitterrand en tant que "talentueux sous-préfet", il devient chef de cabinet de celui-ci, nommé ministre de l'intérieur du gouvernement Mendès France (juillet 1954-février 1955). C'est le premier pas d'une longue fidélité au futur président. Il le suit au ministère de la justice, comme chef de cabinet, sous le gouvernement Guy Mollet. Il est élu député FGDS de la Haute-Garonne le 12 mars 1967 et siège à l'Assemblée nationale jusqu'à sa défaite le 30 juin 1968.

À l'arrivée du général de Gaulle, il démissionne de l'administration, et entre au service des relations extérieures chez Simca. Ensuite, il devient propriétaire de la G7, l'une des toutes premières compagnies de taxis parisiens, et l'une des trois sociétés autorisées à assurer, pour cause de mise en fourrière, le déménagement des autos ventouses de la capitale.

À chaque campagne présidentielle de François Mitterrand, il se charge de rassembler les financements nécessaires à son organisation. En 1981, il reste une année à L'Élysée en tant que directeur de cabinet.

[modifier] Canal +

Le 4 novembre 1984, avec l'appui de François Mitterrand qui a la conviction que le paysage audiovisuel est "fermé" - notamment depuis la privatisation de TF1 en 1987 -, il fonde Canal +. La grande liberté de ton alliée au succès progressif de cette première chaîne à péage du paysage audiovisuel français agace rapidement le monde politique, et surtout la droite dira-t-il.

En 1994, il est évincé de la présidence de Canal+. Il criera à la trahison, et à la manœuvre politique menée par Édouard Balladur, alors premier ministre de François Mitterrand, par un article vengeur dans Le Monde intitulé Édouard m'a tuer (par référence à l'affaire Marchal et au graffiti « Omar m'a tuer »). Il a retracé la création de Canal+ dans un entretien publié dans l'ouvrage de Josepha Laroche et Alexandre Bohas, Canal+ et les majors américaines : une vision désenchantée du cinéma-monde, Paris, Pepper, Collection Chaos international, 2005.

[modifier] Lien interne