Amphitryon 38

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Amphitryon 38 est une pièce de théâtre de Jean Giraudoux, écrite en 1929 et représentée pour la première fois le 8 novembre 1929 à la Comédie des Champs-Élysées. Giraudoux prétendait fournir la 38e et dernière version du mythe d'Amphitryon, d'où le titre de la pièce.

C'est une version à la fois moderne et comique où le vocabulaire fin et soutenu est mêlé au vocabulaire courant et actuel.

Cette pièce est une tragi-comédie car il s’y trouve des dieux, des héros, des scènes mythologiques, mais aussi des esclaves, des situations cocasses (souvent des quiproquos).

[modifier] Résumé

« Détournez-moi de la faveur de Jupiter »

La ravissante Alcmène, reine de Thébes, épouse fidèle à son mari, Amphitrion, reçoit la visite de Mercure. Celui-ci lui explique que le grand Jupiter est amoureux d'elle et qu'il la rejoindra le soir même, pour passer la nuit avec elle et ainsi lui donner un fils, Hercule, demi-dieu.

Au nom de sa fidélité à Amphitryon, Alcmène refuse : Mercure lui propose l'immortalité, elle refuse. Il propose un avenir exempt de catastrophe pour sa ville, Thèbes, elle refuse. Il tente un chantage, elle refuse. Elle essaye alors de se dévaloriser. Mais Mercure ne l'écoute pas et annonce qu'il retourne chez Jupiter, lui annoncer son accord, qu'elle ne peut pas changer sa destinée, que Hercule doit naître.

Informée, toute la ville se presse aux portes du palais, pour se réjouir de la bonne nouvelle. C'est alors qu'Alcmène, désespérée, reçoit la visite de Léda, qui a été, elle aussi, une élue de Jupiter. Léda, que Jupiter n'a vue qu'une seule fois, fait part à Alcmène de son désir de le revoir. Cette dernière se détourne de ses projets de suicide, et imagine un stratagème pour échapper au grand dieu. Elle supplie Léda de prendre sa place dans la sombre chambre nuptiale ; Léda y consent.

Jupiter, au courant de la supercherie, passe tout de même la nuit avec son ancienne compagne. Puis il organise, au grand désespoir de la reine, une seconde nuit, à laquelle, elle ne peut se dérober. Son mari s'interpose alors, mais malgré ses protestations, il est obligé de se plier à la volonté du grand dieu. C'est ainsi que la pauvre Alcmène se retrouve dans sa chambre nuptiale avec le terrible Jupiter.

Elle tente alors une dernière esquive désespérée, en lui proposant un marché : elle lui propose de devenir son amie ce qui est inédit car les dieux ignorent tout de l'amitié. Après diverses précisions, Jupiter comprend et accepte. Une dernière épreuve est imposée par Jupiter ; si la malheureuse arrive à justifier son refus aux Thébains, il la laissera. Comme elle y parvient, le grand dieu la quitte comme un ami. Toutefois il lui fait promettre d'avoir un fils, qu'elle nommera Hercule. Alcmène accepte et est heureuse d'être restée fidèle.

Or, par deux fois, la reine a entrevu la terrible vérité : Jupiter, profitant qu'Amphitrion était parti à la guerre, s'est métamorphosé en ce dernier et a passé la nuit avec la belle Alcmène, qui s'est donnée comme à son pauvre mari. Si Jupiter a renoncé et accepté l'amitié, c'est parce qu'il avait obtenu satisfaction.