Alterconsommation

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L'alterconsommation concerne une consommation plus respectueuse de l'environnement et éthique, c’est-à-dire où les les consommateurs veulent privilégier les produits de consommation fabriqués dans des conditions respectueuses de l'environnement, des lois de protection du travail, comme par exemple les produits distribués dans le commerce équitable.

Les "alterconsommateurs" seraient de plus en plus nombreux : ils représenteraient 15% à 25% de la population française à intégrer des critères sociaux et environnementaux dans leurs achats[1].

L'alterconsommation consiste à "aller au delà du simple intérêt des promesses d'usage d'un produit, en s'intéressant à sa genèse et à son influence sur l'environnement et la société"[2].

Les alterconsommateurs sont "des consommateurs citoyens pour qui l'achat se révèle être un acte politique"[3].

D'après Alexandre Pasche l'alterconsommation est "une alternative à la consommation de masse, plus respectueuse de l’environnement et de l’équité sociale (…) Elle concerne l'éco-conception, les produits verts, bio ou issus du commerce équitable, ou encore, les services et placements éthiques" [4].

[modifier] Cultural creative

L’émergence des alterconsommateurs est comparable à celle des Cultural creative aux États-unis, des LOHAS (Japon et ailleurs), et des courants post matérialistes.

Le mouvement, imperceptible à ses débuts, dans les années 80-90, atteint dans les années 2000 une masse critique dans plusieurs pays simultanément.

En France, le mouvement est composé de nombreuses familles qui, additionnées, forment un groupe pesant 15-25% de la population (cfr plus haut). Toutes ces familles établissent un lien entre consommation et projet social.

On distingue les déconsommateurs qui adhèrent à la simplicité volontaire et rêvent de décroissance ; les consommateurs responsables qui pensent croissance durable ; les acheteurs de produits éthiques qui agissent pour un meilleur partage avec les populations du sud ; les hédonistes exigeants et politiquement conscients du mouvement slow food ; les expérimentateurs sociaux qui cherchent à créer autour de la consommation de nouvelles formes de solidarité, et notamment avec le monde paysan (AMAP) ; les politiques se battant pour un autre progrès et utilisant la consommation comme une arme ; les traditionalistes qui, par leurs achats, veulent affirmer la supériorité du monde ancien sur la modernité ; etc.

Bien sûr, une sérieuse nuance sépare ceux qui voudraient que la consommation régresse de ceux qui souhaitent seulement l’adapter de manière à la rendre durable. Mais tous partagent une même pensée que l’on peut résumer ainsi: nous vivons dans une société dirigée désormais largement par les entreprises ; elles nous orientent vers un futur que les prévisions annoncent comme problématique ; la course du monde vers ce problème annoncé est devenue irrésistible; or les consommateurs, contributeurs clefs à la marche du système, tiennent le volant entre leurs mains; en tant qu’acheteur, chacun est déjà un acteur; il ne tient qu’à lui de devenir conducteur ; un pouvoir individuel et collectif peut être exercé sur cette base pour infléchir la trajectoire. Cette pensée est ainsi citoyenne, savante et prospective : elle réclame sa part de pouvoir, elle s’alimente aux prévisions scientifiques dont l’approfondissement est parallèle à la croissance du mouvement, elle intègre enfin le futur dans ses motivations. Individuellement, chacun se sent désormais en position de décideur. Avec entre les mains deux armes : le boycott et la sponsorisation, à savoir l’apport de sa clientèle aux marques qui lui plaisent pour des raisons « philosophiques ».

Tout indique la naissance d’une nouvelle logique de consommation, encore minoritaire, mais croissante car accrochée au développement de la « société du risque » : celle de clients mus par des affinités électives, poussant ou repoussant les entreprises auxquelles ils apportent leur clientèle en fonction du type de réalité qu’elles contribuent à construire.

[modifier] Références

  1. Le Monde du 14 juillet 2004, "La distribution est désemparée face aux alterconsommateurs"
  2. D'après Sauveur Fernandez, de l'Econovateur,
  3. Thema, "Alter versus Hyper - Mouvements dans la société des consommateurs"
  4. ls cabinets Eco&co Allegoria Consultants, qui ont mené une étude en 2005, voir à ce propos Libération du 31 octobre 2005, "Quand l'homo ecoalterus chasse l'homo ecodebilus"

[modifier] Voir également