Alexandre Gendebien

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Alexandre Gendebien

Alexandre Gendebien (Mons, 1789Bruxelles, 6 décembre 1869) est un homme politique belge, de tendance libérale.

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Il fit ses études secondaires au collège de Tournai, étudia le droit et devint avocat en 1811. Il s'inscrivit au barreau de Bruxelles. Il fut l'un des partisan de l'Union des oppositions de 1828. Il était également un franc-maçon très actif à la Loge L'Espérance à Bruxelles. Comme avocat, il défendit notamment les activistes Louis De Potter et François Claes devant la cour d'assise.

[modifier] Révolution belge de 1830

Icône de détail Article connexe : Révolution belge.

L'avocat montois joue un rôle non négligeable dans la préparation de la révolution belge de 1830, mais à d'autres fins que l'indépendance belge. Il prépare l'annexion de la Belgique à la France. Dans une lettre du 16 septembre 1830, il écrit au journaliste Louis de Potter :

« Dès le 2 ou 3 août, j'ai écrit à Paris demandant qu'on s'expliquât catégoriquement si on voulait les limites du Rhin, garantissant un succès complet en cas d'attaque. Vers le 15 août, j'ai été mis en rapport direct avec un agent du gouvernement français, qui m'a dit positivement qu'il fallait tout calmer et arrêter toute explosion pendant une année, confirmant la résolution du gouvernement français de ne pas intervenir lors même que les Prussiens entreraient ici. »

Le 25 août 1830 au soir, de jeunes patriotes belges sortent du théatre de la Monnaie en chantant l'aria L'amour sacrée de la Patrie de l'opéra La Muette de Portici et commencent des troubles. Des drapeaux français apparaissent, par l'action d'agents français, des émissaires de la Société des Amis du Peuple, mais sont vite retirés et remplacés le lendemain par les drapeaux de la révolution belge de 1789. Gendebien est à Mons quand il apprend l'émeute et les drapeaux français. Ses amis montois veulent également arborer le drapeau français à Mons mais il les en dissuade, craignant les réactions.[1] Il est exaspéré par la substitution du drapeau tricolore français à Bruxelles et ira, déçu de l'échec de ses visées annexionnistes, jusqu'à qualifier plus tard les faits du 25 août comme une «mauvaise farce d'écoliers».[2]

Après les premiers troubles, il fit partie de la délégation envoyée à La Haye pour négocier. Le 18 septembre 1830, il rejoignit Louis De Potter à Lille pour tenter de le convaincre de rejoindre Bruxelles. Celui-ci refuse. Il gagna ensuite Valenciennes, où il trouva de nombreux notables belges ayant fui Bruxelles : Auguste van der Meere, Louis van der Burch, Jacques Vander Smissen, Hotton, Moyard, Sylvain Van de Weyer, Charles Niellon et Constantin Rodenbach. Dans la nuit du 24 au 25 septembre, ils rentrèrent ensemble à Bruxelles. Il devint alors membre de la Commission de sûreté publique, puis, le 26 septembre, du gouvernement provisoire. Il fut vite envoyé à Paris afin de prendre contact avec les autorités françaises. À son retour le 10 octobre il devint membre du Comité central. Il fut ensuite député au Congrès national de l'arrondissement de Mons. Il y vota pour l'indépendance de la Belgique et la monarchie (à laquelle il se rallie par pragmatisme, car il était républicain et réunioniste). Après l'élection de Louis d'Orléans le 3 juillet 1831, il fait partie de la délégation de députés envoyés à Paris proposer la couronne au jeune prince. Il fut ensuite ministre de la Justice du gouvernement d'Étienne de Gerlache. Il fonda l'Association nationale, destinée à lutter contre les orangistes. Au Congrès national, il lutta contre l'acceptation du Traité des XVIII articles. Il servit comme volontaire pendant la campagne des Dix-Jours.

Il fut ensuite élu député à la Chambre et lutta contre la ratification du Traité des XXIV articles. En 1835, menaça de démissionner de son poste de député, mais finit par le garder, suite à l'insistance des ses amis politiques. Le 19 mars 1839, il prononça un dernier discours contre l'adoption définitive du Traité des XXIV articles et démissionna définitivement. Peu après, il démissionna de son mandat de conseiller communal à Bruxelles et du poste de bâtonnier de l'ordre des avocats. Il travailla alors en tant que receveur général de l'administration des hospices. Âgé, il fut atteint de cécité.

Une statue lui est dédiée Square Frère-Orban à Bruxelles, face au Conseil d'Etat.

Paul-Henry Gendebien, Président du Rassemblement Wallonie-France et descendant de la famille d'Alexandre Gendebien, a repris le flambeau du courant politique qui existe depuis 1789-1830 et qui prône le rattachement des populations francophones de Belgique à la France.

[modifier] Notes

  1. Lucien Marchal, Histoire de Wallonie, Les Editions Europax, Bruxelles, 1952, p. 245
  2. Jo Gérard, Oui! La Belgique existe, je l'ai rencontrée., Éd. J.-M. Collet, Bruxelles, 1988, p. 231

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • (nl) Helmut Gaus, Alexandre Gendebien en de organisatie van de Belgische revolutie van 1830, Academia Press, Gand, 80 p.