Akira Amari

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Akira Amari lors du forum économique mondial de Davos le 27 janvier 2007
Akira Amari lors du forum économique mondial de Davos le 27 janvier 2007

Akira Amari (甘利 明, Amari Akira?), né le 27 août 1948 à Atsugi dans la préfecture de Kanagawa, est un homme politique japonais, membre du Parti libéral démocrate. Il est élu à la Chambre des représentants du Japon pour le 13e district électoral de Kanagawa depuis 1983, et est ministre de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie du Cabinet Abe puis du Cabinet Fukuda depuis le 26 septembre 2006.

Sommaire

[modifier] Formation et carrière professionnelle

Diplômé de la faculté de droit de l'Université Keiō en 1972, il rejoint dans un premier temps la Sony Corporation. Toutefois, il en démissionne dès 1974 pour se présenter en indépendant à la direction du comité Parti libéral démocrate de Kanagawa. Battu, il devient alors l'assistant parlementaire de son père, Tadashi Amari, membre de la Chambre des représentants.

[modifier] Carrière politique

[modifier] Engagé très tôt

Suite au retrait de son père de la vie politique, il est élu pour le remplacer dans sa circonscription de la préfecture de Kanagawa à la Chambre des représentants en 1983, sous l'étiquette du Club néo-libéral, un petit parti fondé en 1976 par des dissidents du PLD. Lorsque ce mouvement se dissout au sein du PLD en 1986, il rejoint, comme de nombreuses autres figures du petit parti défunt, la faction du Premier ministre en place, Yasuhiro Nakasone, à savoir le Seisaku Kagaku Kenkyūjo (政策科学研究所?) ou Seikaken ou encore faction Nakasone, signifiant littéralement Institut de recherche de science politique).

Il obtient sa première expérience gouvernementale, quoique non membre du Cabinet, comme vice-ministre parlementaire auprès des ministres du Commerce international et de l'Industrie (MITI) successifs Kajiyama Seiroku puis Hikaru Matsunaga des Cabinets Uno et Kaifu du 3 juin 1989 au 28 février 1990. Mais ce n'est véritablement que dans les années 1990 qu'il connait l'essentiel de son ascension politique.

[modifier] L'ascension jusqu'au premier plan

Réélu à la Chambre des représentants en 1990, il devient rapidement l'un des spécialistes des questions économiques de la Diète et du PLD. Il devient ainsi premier directeur en décembre 1990 puis président en septembre 1995 de la Commission du Commerce et de l'Industrie à la Chambre, il est également directeur de la Commission sur la Réglementation et l'Administration de 1991 à 1993 et directeur de la Division du PLD chargée du Commerce international et de l'Industrie.

Lors des élections législatives d'octobre 1996, la première faisant suite à la réforme électorale de 1994 et unissant un système uninonimal de circonscriptions à un tour (contrairement au précédent système plurinominal à un tour) au scrutin proportionnel pour certains sièges, il est battu dans le 13e district électoral de Kanagawa (formé d'une partie de l'ancienne circonscription dans laquelle il était précédemment élu) mais est élu sur la liste du PLD à la proportionnelle. Un mois plus tard, il devient vice-président du très important Conseil de la recherche politique du parti et est élu secrétaire général adjoint du PLD à partir de septembre 1997.

[modifier] Le ministre du Travail

Le 30 juillet 1998, il fait sa première entrée au Cabinet du Japon, en tant que ministre du Travail du gouvernement alors dirigé par Keizō Obuchi. Il doit à l'époque surtout faire face à la montée du chômage suite à la mauvaise situation économique née de l'éclatement de la bulle japonaise de 1989 et à la crise asiatique de 1997, le nombre de sans emploi atteignant alors son plus fort taux depuis le début des années 1960, à 4,4 % de la population active en décembre 1998[1]. De plus, il avoue lui-même estimer ce taux en réalité plus élevé du fait du phénomène du chômage invisible dans le secteur privé[2].

[modifier] La faction Yamasaki

Mais il ne reste à ce poste que jusqu'au 5 octobre 1999. En effet, le 30 novembre 1998, l'ancienne faction Nakasone, dont il fait partie, se disloque suite à la dissidence d'une trentaine de membres qui décident de soutenir la candidature de l'un des leurs, Taku Yamasaki, à l'élection du président du PLD contre donc Keizō Obuchi. Ils fondent alors leur propre faction, le Kinmirai Seiji Kenkyūkai (近未来政治研究会?) ou Commission pour un futur politique , mieux connue sous le nom de faction Yamasaki. Amari adhère à cette nouvelle mouvance interne et devient en son sein l'un des principaux lieutenants de Yamasaki, en tant que président délégué. Mais ce dernier n'arrive qu'en troisième et dernière position de l'élection du président du parti, le 22 septembre 1999, avec seulement 51 voix de militants et élus. Keizō Obuchi est quant-à-lui réélu et donc reconduit comme Premier ministre, et donc lors du remaniement de son Cabinet la plupart des partisans de ses adversaires lors de ce scrutin sont écartés. Akira Amari quitte donc le gouvernement mais reste toutefois secrétaire général adjoint du PLD.

Lors des élections de 2000, il est réélu à la Chambre des représentants en remportant cette fois le 13e district électoral de la préfecture de Kanagawa. Il est réélu en 2003 et en 2005. Il continue de plus à avoir une position d'importance au sein du PLD : président de la Commission de recherche sur les petites et moyennes entreprises du parti à partir de juillet 2000 puis premier secrétaire général adjoint à partir de mai 2001. Il seconde alors Taku Yamasaki, puis Shinzō Abe qui est élu secrétaire général du parti en 2003. Il en devient un proche, ainsi que l'un des piliers de sa campagne à la présidence du PLD en 2006. En remerciement, Shinzō Abe, devenu Premier ministre le 26 septembre 2006, le nomme au très influent poste de ministre de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie (METI).

[modifier] Le ministre de l'Économie

Au METI, il définit l'essentiel de ses objectifs dans les domaines du droit de la propriété individuelle et de l'énergie. Il entend alors renforcer l'approvisionnement énergétique d'un Japon souffrant d'un manque de ressources en la matière sur son territoire. Ainsi, dès sa nomination, il apporte son soutien au projet russe de développement pétrolier et gazier sur l'île de Sakhaline, baptisé Sakhaline II, et qui avait provoqué de vives inquiétudes auparavant du gouvernement japonais mais aussi d'organisations écologiques pour ses répercussions environnementales[3]. Il annonce également en mars 2007 que le gouvernement japonais va commencer des négociations avec la Russie afin de renforcer la coopération entre les deux pays en matière d'enrichissement de combustible nucléaire[4]. Il est également chargé de négocier avec la Chine au sujet de l'exploitation des réserves gazières et pétrolières de la mer de Chine orientale, sujet de litige important entre les deux pays.

Après la démission de Shinzō Abe et l'élection interne au PLD pour désigner son successeur, il soutient le populiste et nationaliste ministre des Affaires étrangères sortant Tarō Asō contre le modéré Yasuo Fukuda[5]. Toutefois, une fois élu, Fukuda décide de maintenir Amari au METI dans son Cabinet.

[modifier] Médiatisation

Akira Amari est connu pour être l'un des hommes politiques japonais les plus médiatisés. Il est notamment un habitué de l'émission populaire de variété et de débat Ōta Hikari no Watashi ga Sōri ni Nattara... Hisho Tanaka (太田光の私が総理大臣になったら…秘書田中?), ou littéralement « Ōta Hikari : Si j'étais Premier ministre ... secrétaire Tanaka », plus généralement appelée Ōta Sōri (太田総理? « Premier ministre Ōta »). Ce programme de la chaîne Nippon TV, diffusé tous les vendredi soir en prime time, propose ainsi à la fois un divertissement et un débat sur une question de société ou de politique générale : à chaque fois, un faux Premier ministre (généralement joué par l'acteur Hikari Ōta) propose un manifeste qui, sous des allures souvent burlesques (les propositions sont souvent radicales ou en apparence ridicules, comme par exemple proposer d'inscrire dans la constitution que les phénomènes psychiques n'existent pas ou encore supprimer les indemnités du principal parti d'opposition), donne lieu à un réel débat entre hommes politiques, intellectuels, journalistes, spécialistes ou militants du milieu associatif.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Références


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