Agrégation de l'enseignement supérieur

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L’agrégation de l’enseignement supérieur est un concours permettant de recruter des professeurs des universités dans certaines disciplines du système universitaire français[1].

Dans certaines disciplines (droit public, droit privé et sciences criminelles, histoire du droit, économie, gestion, sciences politiques et anciennement médecine, pharmacie), les professeurs des universités sont recrutés par un concours dit "concours d'agrégation" permettant aux titulaires d'un doctorat de devenir directement sur concours professeurs des universités, sans passer par le processus de la qualification nationale et l'habilitation à diriger des recherches. Le concours de l'agrégation des facultés est parfois controversé, car on y voit un mode de recrutement qui donnerait une part trop faible à la recherche et favoriserait l'endogamie (un recrutement restreint à une élite). Certains professeurs recrutés par ce biais, le plus souvent dans les disciplines juridiques, abandonneraient immédiatement la recherche pour se consacrer à des activités plus lucratives de conseil pour des cabinets d'avocats d'affaires ou de membres de conseils d'administration de grands groupes. D'autres, en revanche, voient dans ce concours le gage de la plus grande objectivité dans le recrutement des universitaires. En effet, les procédures de qualification aux fonctions de professeur d'université n'obligent en rien ces derniers à conserver une activité de recherche après leur nomination.

[modifier] Histoire

Les concours d'agrégation dans les facultés ont été créés pour recruter une catégorie d'enseignants intitulés "agrégés des facultés". C'est à partir des années 1960 que les "agrégés" sont devenus des "maîtres de conférences agrégés" puis ont été intégrés dans le corps des professeurs des universités lors de sa création en 1979.

Avant 1963, le corps des «agrégés des facultés de droit» était assimilé au corps des «maîtres de conférences» de l'époque. En 1963, le corps des agrégés des facultés de droit est devenu le corps des «maîtres de conférences agrégés des facultés de droit» puis en 1971 le corps des «maîtres de conférences des sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion».

L'agrégation des facultés a existé quelques années pour les sciences et les lettres et durant longtemps pour la pharmacie et la médecine. Elle existe toujours pour le droit.

L'agrégation de médecine a été créée en 1823 pour le recrutement d'agrégés dans les facultés de médecine de Paris, Montpellier et Strasbourg. Le statut du 16 novembre 1874 sur l'agrégation des Facultés institue quatre sections d'agrégés (anatomie et physiologie ; sciences physiques ; médecine pure et médecine légale ; chirurgie et accouchement). En 1875, le concours devient national et est destiné à pourvoir toutes les facultés et écoles ; il a lieu à Paris. En 1887, les épreuves d'admissibilité sont fixées de la manière suivante : les sujets sont tirés au sort et comprennent un exposé oral des titres et travaux et une leçon de ¾ heure avec 3 à 4 heures de préparation. Les épreuves d'admission comprennent une leçon d'une heure (après 24 ou 48 heures de préparation libre) et des épreuves pratiques. La thèse d'agrégation est supprimée.

L'agrégation de pharmacie, supprimée en 1968, est réapparue de 1995 à 1997.

[modifier] Fonctionnement

L'agrégation de l'enseignement supérieur est différente de l'agrégation du secondaire : l'agrégé du secondaire qui enseigne à l'université est souvent appelé « PRAG » (PRofesseur AGrégé en poste dans le supérieur), l'agrégé des facultés est, quant à lui, professeur des universités (PU) et occupe le niveau le plus élevé des enseignants universitaires[2]. Si le concours de l'agrégation respecte les règles d'anonymat par une épreuve d'admissibilité écrite, les épreuves de l'agrégation du supérieur relèvent davantage du concours sur dossier comme l'usage le veut dans les recrutements universitaires. Les candidats à l'agrégation de l'enseignement supérieur sont titulaires d'un doctorat et souvent Maître de conférence des Universités.


  1. site du ministère de l'éducation nationale.
  2. Un certain nombre de professeurs des universités, notamment dans les sciences humaines, sont titulaires de l'agrégation du secondaire, mais il ne s'agit pas d'une condition sine qua non.