Affaire Servin-Casanova

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'« affaire Servin-Casanova » est le nom donné à la procédure d'exclusion dirigée en 1961 par le Parti communiste français contre certains de ses responsables, particulièrement Marcel Servin et Laurent Casanova, accusés de révisionnisme.

[modifier] Déroulement

Après le XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique de 1956, Khrouchtchev desserre l'étau du stalinisme sur le mouvement communiste international. En France, la direction du PCF, avec à sa tête Maurice Thorez, peine à s'émanciper de la doctrine stalinienne. Seuls quelques membres du Parti - les « khrouchtchéviens » - s'orientent vers les nouvelles thèses de Moscou.

Sur le plan politique français, certaines de leurs analyses diffèrent de celles de la direction du Parti. Il en va ainsi de Jean Pronteau sur la perception de plusieurs tendances au sein de la bourgeoisie ou de l’évolution probable de de Gaulle vers une indépendance réelle à l’égard des États-Unis. Parallèlement, dès la fin de 1959, Laurent Casanova et Marcel Servin désirent intensifier la lutte du PCF contre la guerre d'Algérie, prônant des initiatives plus audacieuses telles que l'aide directe au FLN ou la participation à des manifestations unitaires.

En toile de fond de ces luttes d'influence, Maurice Thorez craint que Casanova tente de s'emparer du pouvoir au sein du parti communiste. Ainsi, il voit d'un mauvais œil l'attribution du prix Lénine pour la paix par Khrouchtchev à Casanova en 1960. Lors du Comité central des 23 et 24 février 1961 s'engage un processus d'épuration des membres proches des tendances révisionnistes, aboutissant à leur mise en cause, puis à la destitution de leurs responsabilités. Outre Casanova et Servin, Jean Pronteau, Maurice Kriegel-Valrimont, Jean-Pierre Vigier, Philippe Robrieux, Claudine Chomat et Yvonne Dumont seront concernés.

[modifier] Bibliographie