Affaire Godard

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L'affaire Godard désigne la disparition, en France, en 1999 du docteur Yves Godard, de sa (deuxième) femme et de leurs deux enfants. Riche en rebondissements, cette affaire d'ordre supposément criminel est l'une des plus mystérieuses de ces dernières années. Les découvertes ont été progressives : traces de sang dans la maison familiale de Tilly-sur-Seulles au lieu-dit le pont-de-Juvigny dans le Calvados d'abord, puis départ d'Yves Godard et de ses deux enfants sur un voilier de location de Saint-Malo, quelques jours auparavant. Au cours des années suivantes ont été retrouvés sur la côte nord de la Bretagne ou en mer, un canot de sauvetage, des papiers et des cartes bancaires, le crâne d'un des enfants, et enfin des ossements d'Yves Godard.

[modifier] Déroulement de l'affaire

  • 1er septembre 1999. Yves Godard, 44 ans, médecin acupuncteur à Caen au 3 bvd.Lyautey, quitte Saint-Malo en compagnie de sa fille Camille (6 ans) et de son fils Marius (4 ans) à bord d'un voilier, le Nick de type Sun Odyssey, qu'il a loué pour cinq jours.
  • 2 septembre 1999. La douane procède à un contrôle de routine du voilier en baie de Saint-Brieuc. Les douaniers aperçoivent l'un des enfants assoupi dans le bateau. C'est la dernière fois que l'on verra le médecin et le navire.
  • 5 septembre 1999. Un bateau de pêche signale la dérive de l'annexe du voilier au nord de l'île de Batz (Finistère). On y retrouve un blouson et un chéquier au nom d'Yves Godard.
  • Le 9 septembre 1999. La gendarmerie procède à une perquisition dans la maison des Godard à Tilly-sur-Seulles (Calvados) et y découvre des traces de sang. La gendarmerie de Rennes retrouve à Saint-Malo le Combi Volkswagen d'Yves Godard maculé du sang de son épouse Marie-France (43 ans). Le lendemain, une information judiciaire est ouverte pour homicide volontaire à l'encontre du médecin. L'enquête est confiée au juge Gérard Zaug du tribunal de Saint-Malo.
  • 13 septembre 1999. Lancement d'un mandat d'arrêt international contre le docteur Godard.
  • 16 septembre 1999. Un plaisancier repêche un gilet de sauvetage du Nick au large du cap de la Hague, au nord-ouest de la presqu'île du Cotentin.
  • Septembre 1999. On repère le radeau de survie du voilier près des côtes anglaises du Dorset.
  • 14 octobre 1999. Un hôtelier de l'île de Man affirme que le docteur Godard et ses enfants ont séjourné dans son hôtel du 7 au 14 septembre.

C'est le premier d'une série de témoignages signalant la présence d'Yves Godard et de ses enfants aux quatre coins du monde. On déclarera ainsi l'avoir vu successivement sur l'île Lewis (Écosse), en Afrique du Sud, à Miami et en Crête.

  • Mi-janvier 2000. Les fouilles cessent autour de la maison de Tilly-sur-Seulles.
  • 17 janvier 2000. Un sac contenant papiers et vêtements des Godard est retrouvé au large de l'île de Batz.
  • Début mai 2000. Les vérifications faites à Madère, où Yves Godard avait ouvert un compte en banque, ne donnent rien : aucun mouvement de fonds n'a eu lieu après la disparition du médecin.
  • 6 juin 2000. Un chalutier remonte un morceau de crâne humain, mais les pêcheurs le rejettent à l'eau. Une heure plus tard, ils en remontent un deuxième, plus petit, qu'ils vont remettre à la gendarmerie. L'analyse ADN révèle qu'il s'agit de celui de Camille, la fille du médecin.
  • Février 2001. Déplacement des enquêteurs en Crête, à la suite d'un témoignage, sans résultats.
  • Février 2001. Découverte de la carte professionnelle du médecin sur l'île des Ebihens, non loin de Saint-Malo.
  • 24 mai 2001. Découverte d'une de ses cartes de crédit dans le secteur. Selon les marins locaux, l'arrivée progressive de ces différents objets ne peut être mise sur le compte des courants entourant l'île.
  • Juillet 2001. Une nouvelle carte de crédit est retrouvée sur une autre plage à proximité.
  • Juillet 2003. Un témoin affirme (source journal Ouest-France) avoir croisé à Miami un homme correspondant au signalement d'Yves Godard à trois reprises début 2002.
  • 8 août 2003. Un pécheur retrouve en baie de Saint-Brieuc une mallette au nom d'Yves Godard.
  • 9 avril 2005. Témoignage signalant sa présence en Afrique du Sud en 2004.
  • Septembre 2006. Un tibia et un fémur sont répêchés par le chalutier breton l'At Fyl, au large de Roscoff. Deux mois plus tard, deux analyses ADN confirment qu'il s'agit d'ossements du docteur Godard.
  • 22 septembre 2006. Le chasseur de mines l'Aigle de la Marine nationale est envoyé dans la zone de la découverte pour essayer de retrouver l'épave du voilier, mais sans succès. L'enquête judiciaire est alors officiellement close.
  • 27 janvier 2007. Sur indications d'une lettre anonyme, la gendarmerie fouille le débarras d'un cimetière de Lingèvres (Calvados) et retrouve des ossements que la lettre indique comme étant ceux de Marie-France Godard. Des analyses ADN sont ordonnées.
  • 23 février 2007. Après analyse des ossements, ces os n'appartiennent pas à Mme Godard. C'est un radiesthésiste normand qui s'est réclamé être l'auteur de la fameuse lettre anonyme, envoyée quelques jours après qu'une analyse a démontré que les os retrouvés par un pêcheur de Roscoff étaient bien ceux de M. Yves Godard.

L'affaire est donc close : Yves Godard a assassiné sa deuxième épouse (dont on n'a jamais retrouvé le corps), ses 2 enfants et s'est suicidé en coulant le voilier. Godard, originaire de St-Malo, né en 1955, fils d'un expert psychiatre, divorcé de sa première femme Régine en ayant eu d'elle 2 enfants, Erwan et Kevin, était aux abois financièrement et était en délicatesse avec l'ordre des médecins (qui l'avait interdit d'exercer quelques temps), l'Urssaf, le fisc ... Les problèmes financiers ont été l'élément déterminant dans cette tragédie. D'autre part il est certain que quelques jours avant le drame, une violente dispute eut lieu au cabinet médical au 1°étage au dessus du bar le Lyautey entre le docteur et son épouse, dispute entendue par les habitants de l'immeuble du 3 bvd.Lyautey.[réf. nécessaire]