Abderrahmane Zenati

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Abderrahmane Zenati est un artiste peintre et écrivain marocain né à Oujda en 1943.

[modifier] Biographie

Né à Oujda, en 1943, dans un milieu très pauvre, orphelin de père dès l’aube de   son enfance, Abderrahmane Zenati 

se trouva fatalement abandonné dans la rue, livré à lui-même, dans une ville sans pitié. Sans attache ni point de repère, il vagabondait nuit et jours dans les quartiers malfamés et les terrains vagues. Comme des centaines d’autres gamins abandonnés, comme lui, pour subsister, il cherchait dans le fond des poubelles, enfouies dans des nuages de mouches, le reste de nourriture qu’il disputait aux chiens galeux et aux chats de gouttière. Son enfance déchirée n’a été bercée que par les rêves secrets et les contes fantastiques que narrait le vieux conteur populaire cheikh Tayeb dans la "Halka". A force de vivoter dans la saleté et de manger n’importe quoi, à douze ans, Abderrahmane Zenati se retrouva cloué dans un lit de l'hôpital d’Oujda, les poumons perforés de tuberculose. C'est là, face à la douleur, face aux discussions profondes entre malades, qu’il prit conscience de la réalité de la vie… de sa vie. Lui, qui, jusque-là, ne se souciait que de seulement survivre, la pensée de savoir de quoi son demain serait fait, avait soudain germé dans ses pensées. Et seul, dans son lit de malade, par instinct, il se mit à gribouiller des dessins sur n’importe quel papier lui tombant sous la main. Puis, avec passion, petit à petit, il s’initia à la lecture et bientôt à l’écriture. Depuis plus de 40 ans, cet artiste autodidacte, qui a vaincu la misère et la marginalisation, se consacre à l'art sous toutes ses formes, allant de la peinture à l'écriture en passant par la musique et le théâtre. Installé à Oujda, au Maroc, il met à profit ses fréquentes randonnées dans les profonds quartiers de la médina de cette ville mystérieuse pour enrichir sa palette et sa plume. Zenati, considéré par ceux qui le connaissent comme une légende vivante, a mainte fois exposer ses œuvres au Maroc et à l'étranger, notamment en France et en Allemagne. Ses nombreux écrits permettent d'apprécier sa sensibilité.

[modifier] Ses œuvres

Abderrahmane Zenati peint et écrit à Oujda et sur Oujda depuis 45 ans.


UN HOMME… UN DESTIN

« Extrait »


« ….Je me rappelle de ces algériens que j’ai connus autrefois à Oujda...

Je peux dire que certains  d’entre eux étaient des hommes magnifiques 

Des hommes de grande culture,pieux et fiers.

Beaucoup étaient incontestablement de vrais bâtisseurs de nationalisme. Ils avaient une grande vision sur l’unification du Maghreb…

Ils furent des militants actifs, qui dépensaient leur énergie sans compter au service de leur communauté et de leur pays...

Je revois le docteur Haddam qui, avec altruisme, consultait les marocains indigents de maison en maison dans les quartiers les plus déshérités…

Je n’oublie jamais le pharmacien Abrous… Homme sensible d’une humanité exemplaire… cultivé, soigné et toujours élégant, il encourageait l’art et la culture dans la ville. C’était ce Abrous qui m’avait acheté mon premier tableau et qui avait cru en ma vocation de peintre.

Je revois l’avocat Triki... Homme raffiné, courtois et jovial…

je revois maître El Grari, sérieux et compétant…

Je n’ai jamais oublié Abbés, Fasla, Osman, Brixi et Ben Sahla.

Mon estime est restée intacte pour Kh’lil le tailleur, Kébir le directeur, El Andaloussi le libraire et Benabadji le rentier…

Je revois encore dans mes souvenirs Gaouar, Kaouadji, Kachouane…

Je revois Sid Ahmed Bouteflika, l’infirmier qui travaillait avec moi à l’hôpital d’Oujda. C'était le frère de celui qui allait devenir Président de la République Algérienne… Sid Ahmed était un infirmier aussi compétant et efficace qu’un médecin…

Je me souviens de Ben Yakhlef, de Sidi Lahcen et de beaucoup d’autres qui ont marqué ma vie… »


L’HOMME D’ARGILE

« Extrait »

« … Je suis Touhami, mon corps est miné par les virus !…Bientôt, je vais mourir !... Le docteur Talha est formel : je dois mourir dans moins d’une année ! A présent que j’ai révélé mon nom, tous mes concitoyens, tous ceux qui m’avaient côtoyé à Oujda me reconnaîtront sans peine… « Qu’il souffre !... avait dit l’imam de mon quartier, el hadj Tayeb. Qu’il meurt ! C’est le châtiment du Tout-puissant qui lui ronge les entrailles. C’est l’Enfer qui l’attend, dans l’autre monde, ajouta-il. » Non, monsieur l’imam Tayeb !… Vous n’êtes plus le croyant dévoué à la parole de Dieu. Vous ne distinguez plus le vice de la vertu. Vous êtes au stade primaire de la croyance. Vous donnez plus d’importance à la religion qu’à la foi, à la forme qu’au fond, au moyen plus qu’à la fin. Le « Chitane » a chassé de votre âme le courage, la générosité, l’amour, la sensibilité, la pudeur ; Il a planté la lâcheté, la cupidité, la haine, la froideur, la licence, la concupiscence. Il triomphe sans pitié, avec un éclat tel qu’il a semé la confusion dans votre esprit. Ne savez-vous pas, Monsieur l’imam Tayeb, que l’Islam et toutes les autres religions révélées enseignent la compassion, la bienveillance et la fraternité entre tous les êtres humains dans le malheur et l’adversité ? … L’Islam ne recommande-t-il pas la solidarité entre frères et voisins dans le besoin ? N’ordonne-t-il pas le respect, l'amour et le soutien de l'homme par son frère dans le revers et le désarroi ? Continuez à rire de mes larmes, Monsieur l’imam Tayeb !… Continuez à vous amuser de mon amertume ! Même profondément religieux, comme vous semblez l’être, vous ne savez pas lire le chagrin apparent dans les yeux des âmes tristes et le désespoir des malades incurables !… Vous continuez toujours à vous moquer des laids et des laides, des bancals, des culs-de-jatte, des bossus, des anormaux, des estropiés, des impuissants, des maris trompés, des vieilles filles, des filles-mères et des bébés abandonnés… La religion, tout en libérant les hommes spirituellement, n’a pas réussi à les libérer socialement…

AL HOGRA

« Extrait »

« …— Mon colonel, dit Madad calmement. Jouons franc jeu. Vous savez qui je suis et je sais qui vous êtes. Vous savez pourquoi les Marocains ont pris les armes contre la France... Vous connaissez les raisons qui ont fait naître la haine en nous contre vous... Si votre pays vivait le même drame que le nôtre, peut-être auriez-vous pris les armes autant que moi... En plus d’exploiter notre peuple, vous avez exilé notre Roi bien aimé... Vous nous avez humiliés, battus, torturés dans notre chair... Et puis, qu’avez-vous fait pour nous ? Avez-vous essayez de nous instruire, réellement, comme vous l’avez fait pour l’Algérien ? Avez-vous essayez de nous comprendre ? De nous aimer? De nous tendre la main, avant que nous prenions les armes et de nous révoltés ?... C’est vous qui nous avez pousser à vous haïr, après vous avoir aimé au point d’avoir envoyer nos propres enfants se faire tuer pour vous, pour que la France vit !... Il est trop tard pour vous... Le Maroc est un grand garçon majeur et il est toujours triste pour des parents, adoptifs, de voir leurs enfants grandir, atteindre l’âge de la majorité et les quitter pour voler de leurs propres ailes... Rendez-nous notre roi, donnez-nous notre Indépendance et rentrez chez vous... Pourquoi attendre que le pire arrive ? Et le pire, mon colonel, serait une guerre de religion, une guerre sainte... Il n’est pas trop tard pour arrêter le sang et la haine... C’est à vous d’essayer de sortir vos soldats, avec le moins de casse possible... C’est à vous de faire le premier pas, sans fausse honte, et de reconnaître vos erreurs ! ... Et n’oubliez pas que vous avez besoin de nous, comme nous, nous avons besoin de vous...»


TERRE TRAHIE PAR LES SIENS

« Extrait »

« … Zakaria le «Poète fou» arracha violemment une partie du poster en couleur de l’ancien ministre oujdi candidat aux élections, la mit dans sa bouche, la mâcha un instant avec rage et la cracha avec dégoût, avant de partir d’un grand rire caverneux : — Ah, le «Mégalo» ! Espèce de scélérat et de vieux polisson ! As-tu oublié, dis, que mes compatriotes t’ont tous dit «nous sommes avec toi », que tu étais reçu chez nous, comme un roi ? As-tu oublié que nous t’aimions et que nous avions tous confiance en toi et en ton choix ? Aujourd’hui, tu es immensément riche et tu ne portes que des chemises en soie… A présent que tu fais la loi, tu as fait sur Oujda une croix, nous laissant aux abois… Alors quoi ? Tu veux encore ma voix, tu veux encore me tromper comme tu as trompé l’autre Roi ? Tiens mon doigt ! Tu veux encore me baratiner et dandiner, comme une biche qui triche, au Parlement des fourmis endormies et des cigales qui se régalent de la richesse du peuple et qui râlent sans morale devant les caméras de la télévision ? Ah, le «Mégalo» ! Je sais maintenant que ce n’est pas le savoir et l’intelligence qui sont les vertus les plus hautes chez toi, diplomate triste, mais c’est ta puissance d’actions en bourse, ta réaction et ton érection. Or toi, toutes les femmes disent que tu ne bandes pas, bandit ! Je sais maintenant faire la différence entre la maturité, l’imbécillité et l’humilité, c’est ce qui fait ma nudité et ma misère ! … Tu me dégoûtes, le «Mégalo», tu me dégoûtes et tu me déroutes, sans aucun doute ! — Ah, le «Mégalo» ! En plus de ministre raciste sur la piste triste, tu veux être parlementaire ! Tu veux avoir tout, petit vers de terre ! Tu ne veux pas te contenter de ce que tu as, de ce que tu es et te taire ?… »


MEMOIRES D’UN ANE DE L’ORIENTAL

(EXTRAIT)

« … Quand je repense à certaines périodes de mon enfance misérable dans les rues d’Oujda, j’ai l’impression d’avoir vécu une autre vie. Lorsque j’avais un peu plus de huit ans, à cause de l’extrême pauvreté, ma mère ne pouvant plus subvenir à mes besoins. Croyant bien faire, elle m’avait placé comme apprenti chez les artisans.. Je me rappelle particulièrement de cet affreux tailleur de djellaba. C’était un djebli avec l’accent nasillard qui venaient à peine de débarqué à Oujda, venant de la banlieue de Fès. Comédien inné, il faisait croire à son entourage qu’il était un Fqih issu d’une riche famille de Fès de Dar Dbibagh.. Fumant du kif, il était figé dans une sorte d’ivresse permanente. Ses yeux brillaient anormalement. Une pâle dégénérescence assombrissait son visage anémié par la laideur qu’aggravait de surcroît une constitution chétive qui lui donnait l’apparence d’un tuberculeux aux jours comptés. Cet escroc qui engendra toute une lignée d'aigrefins, de fourbes et d’imposteurs qui feront beaucoup parler d’eux à Oujda, à l’aube de l’Indépendance du pays, se montraient en société comme nationaliste et homme pieux. Il faisait ses prières à la grande mosquée et passait à la boutique ses journées à évoquer Allah et son prophète. Il donnait de lui l’image d’un sage et soignait bien sa fausse réputation d’homme sérieux, raisonnable, sobre et honnête… Mais au fond, avec nous autres apprentis, il se montrait tel qu’il était réellement : un pédophile avec des pratiques sadiques. C’était vraiment un être antisocial, destructeur et nettement nuisible … Oui, ce maâllam était un monstre. Il avait des tendances de perversion et profitait de l’innocence de ses apprentis pour abuser d’eux sexuellement. Il est vrai que lorsque je n’étais qu’un petit enfant travaillant chez les artisans, je n’avais pas eu l’occasion de voir un patron sincèrement bon, mais c’était ce maâllam qui m’avait marqué le plus… »


GOUT DE CENDRE

< Extrait >

<<..Mais, où sont-ils donc, m’étais-je demandé, tous ces anciens Oujdis, si instruits, si évolués et si aimables, que je connaissais autrefois ? Où sont tous ces grands noms de familles respectables qui avaient fait la bonne réputation et la gloire de cette ville ? A part quelques exceptions, les seuls qui restaient étaient désormais totalement ruinés et crevaient de faim dans une indifférence totale. Aucune solidarité entre les Oujdis ! Hélas ! Leurs filles si belles, connues autrefois pour leur pudeur, leur loyalisme, leur dévouement et leur fidélité légendaire, étaient, malgré elles, condamnées à faire le trottoir, pour survivre, simplement ! Toute une génération avait émigré à l’étranger. Beaucoup parmi ceux qui restaient, surnageaient dans la déception et le désespoir. Nombreux, ceux qui étaient devenus ou fous, ou drogués, ou croupissaient dans les prisons, victimes de leur caractère, de leur orgueil et puis, ils n’avaient jamais eu véritablement leur chance. Trop honnêtes dans une ville de corrompus qui se pourrissait de jour en jour ! Des garçons de moins de vingt ans, mis en prison injustement ou pour un petit motif insignifiant, en sont ressortis homosexuels, toxicomanes ou assassins.


LA SECONDE ÉPOUSE

« Extrait »

« … Mon amour, ma déchirure, la vie loin de toi est impossible. Aujourd’hui il ne me reste que l’amertume du remord et l’écriture pour tromper le sommeil… Je pense à toi et, même si tu es loin de moi, je te parle, comme si tu es là, devant mes yeux… Mon amour... Je te parle parce que mon âme et mon cœur ont trop soufferts de taire leurs complaintes solitaires… Ma déchirure… Je me sens si seul. Je t’écris aujourd’hui, comme hier et comme demain. Pourquoi ? Je ne le sais pas. Par amour ? Si je t’aimais, je n’aurais pas dû écouter et épouser stupidement ta propre cousine et puis vivre avec elle durant des années loin de toi… Pourtant je l’ai fait ! Heureux ? Je ne le crois pas. Malheureux ? Pas davantage. Cependant, j’ai besoin de penser à toi pour vivre… Si tu n’existais pas, je n’aurais plus rien à faire sur cette terre ! ... Mon amour !… Depuis que ta cousine et moi avions divorcés, je pense chaque instant à toi. Tu m’accompagnes partout et je suis porté par une force allègre, car je t’aime, comme au premier jour de note rencontre, il y a trente ans… Je peux te le dire, maintenant…Je n’ai jamais aimé ta cousine. Oui, c’est vrai. Ne crois pas que je m’égare encore… Mais, puisque aujourd’hui le feu du mensonge s’est dissipé, je suis certain qu’un jour je te reverrai… Je ne peux pas soupçonner que tu ne puisses me pardonner ma trahison et mon injustifiable lâcheté envers toi… Je suis même certain que nous serons, de nouveau mari et femme… Et, de nouveau, mes mains sur tes mains nous retrouverons notre bonheur d’autrefois… Quand ? Demain ? Dans dix ans ? Peu m’importe ! Je ne suis pas pressé ! … J’ai toute l’éternité devant moi… »


GRAIN DE SABLE

« Extrait »

Nous nous étions connus en prison à Oujda. Moi, ignorant, illettré, la tête cabossée comme ma vie, Yassine, lui, instruit, le visage fin et fragile comme de la porcelaine. Mais nos différences ne se cantonnaient pas à l'aspect physique ou intellectuel. Yassine s’appelait en réalité Jean-Paul Christophe. Il était issu d'une famille bourgeoise française, catholique et pratiquante. Il s’était converti à l’Islam bien avant d’avoir été mis en prison pour un motif farfelu. Il parlait l’arabe aussi bien qu’un Arabe et il récitait par cœur toutes les sourates du Coran… A ma sortie de prison, Yassine Nasreddine m’attendait. Il m’avait invité chez lui en France, à Toulouse, dans le quartier Bellefontaine. Aucun visa n’était demandé à l’époque aux maghrébins. C’était Yassine Nasreddine qui s’est occupé du billet d’avion pour mon voyage. Je n’avais pas un sou devant moi.

UN HOMME... UN DESTIN

« Extrait »

"..C’est drôle ! Pensai-je tout en regardant le psychiatre sans le voir. Il y a des destins surprenants. Il existe des hommes qui naissent stupides et d’autres qui le deviennent. Il y a aussi ceux qui, sans que cela soit de leur faute, attirent des ennuis sur eux-mêmes. Tout ce qu’ils touchent se tourne en tragédie ! S’il m’était dit qu’à l’âge de cinquante ans, je serais bigame et convolerais en secondes noces à Casablanca avec une gynécologue, et en plus, la propre cousine germaine de mon épouse, j’aurais éclaté de rire… Et pourtant, c’est ce qui m’était arrivé… Et dire que rien ne semblait me vouer, moi l’artiste rêveur dont la vie a été jalonnée de rudes épreuves, à être marié à deux femmes en même temps, à mener une vie de bigame. N'empêche que le destin en avait décidé ainsi… A Oujda, avec Aziza, ma première épouse je m’ennuyais. Au début, entre ma seconde épouse et moi, c'était le grand amour. Durant les premiers temps de notre mariage, la vie me semblait une légende dorée parsemée de couleurs et de parfums, un champ printanier où chatoyaient une multitude de fleurs à peine écloses. Les jours, les heures étaient pleines d'amour et de joie de vivre! ma seconde épouse était avec moi toute bonté, toute chaleur et toute douceur. Dés la première année de mon mariage, je fis une triste découverte. cette épouse était moins sensible que je ne le croyais, et j'ai eu le sentiment d'être trompé..."

L'HOMME D'AMERIQUE

« Extrait »

"....Comme les vieux saumons et les anguilles âgées qui reviennent à leur lieu de naissance pour mourir, il fallait absolument à ce vieux marocain Jaballah El Mansi revenir à son pays, le Maroc. Né dans la misère absolue à Oujda, parti jeune clandestinement en France et de-là aux Etats-Unis, où il à fait une immense fortune, c’était pour cet ancien prisonnier politique, évadé de la prison d’Oujda, il y a plus de trente ans, un besoin vital de quitter sa superbe résidence à New York et d’entrer en contact physique avec sa ville natale. Il voulait absolument, avant de rendre l'âme, revoir une dernière fois les vieilles ruelles où il avait passé son enfance et son adolescence… Il voulait voir encore une fois cette oasis verdoyante de Sidi Yahya et cette miraculeuse grotte de Ghar El Houriates. Il voulait surtout retrouver son enfant unique héritier afin de lui léguer son immense fortune..."

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