Aaron Burr

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Portrait de Burr exécuté en 1809 par John Vanderlyn.
Portrait de Burr exécuté en 1809 par John Vanderlyn.

Aaron Burr Jr. (né le 6 février 1755 à Newark (New Jersey) et décédé le 14 septembre 1836) est un homme politique et aventurier américain, 3e vice-président des États-Unis et qui est particulièrement connu pour un duel qui l’opposa à Alexander Hamilton, duel dit duel Hamilton-Burr.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Premières années et service militaire

Burr naît à Newark dans le New Jersey le 6 février 1756. Son père, Aaron Burr Sr., est alors le second vice-président du collège du New Jersey (actuellement université de Princeton) et sa mère, Esther Edwards, est la fille du célèbre théologien calviniste Jonathan Edwards. Ses parents meurent tous les deux alors qu’il est encore enfant et il est élevé avec sa sœur par son oncle maternel.

Il commence en 1769 ses études sur la trace de son père à Princeton et obtient son diplôme en théologie trois ans plus tard. Il change alors complètement de voie pour se lancer dans des études de droit à l’école de Litchfield, dans le Connecticut. Cependant, le déclenchement de la guerre d'indépendance va le forcer à interrompre ses études.

[modifier] La guerre d’indépendance

Engagé dans l’expédition du général Benedict Arnold au Canada en 1775, il se distingue en traversant les lignes britanniques déguisé en prêtre catholique pour rejoindre Montréal où se trouve enfermé le général Richard Montgomery pour prévenir ce dernier de l’arrivée des renforts. Cet acte de bravoure lui vaut une promotion au rang de major et une nomination au quartier général de George Washington.

Gravement malade, il doit quitter l’armée le 3 mars 1779 et reprend alors ses études et est finalement admis au barreau en 1782. Cette même année, il part pour New York où il épouse Theodosia Prevost avec qui il a une fille (également appelée Theodosia, elle décède en 1813) l’année suivante.

[modifier] Engagement politique

En 1789, Burr est nommé procureur général de l’État de New York puis, en 1791, est élu au Sénat où il reste six ans avant de perdre les élections. Il s’applique alors à organiser et développer le parti démocrate dans l’État, en particulier par la création du Tammany Hall. En 1800, il est candidat à la présidence. Il obtient alors exactement le même nombre de voix du collège électoral (73) que son rival, Thomas Jefferson, qui obtient finalement la victoire sur décision de la Chambre des représentants, Burr devenant alors automatiquement vice-président des États-Unis d'Amérique, en vertu de la loi en vigueur à l'époque. Suite à cette controverse, le Congrès vote le douzième amendement à la Constitution.

[modifier] Vice-présidence

Comme président du Sénat, Burr est reconnu même par ses plus féroces ennemis politiques pour son travail. Cependant, son ambition et son opportunisme l’éloignent de ses collègues professionnellement et socialement. Ses relations avec le président Jefferson sont on ne peu plus tendues, ce dernier ne lui pardonnant jamais son refus d’admettre sa défaite lors des élections.

Sa principale activité comme vice-président sera la présidence du procès en impeachment de Samuel Chase, juge à la Cour suprême. En 1804, alors qu’il parait clair que Jefferson veut l’écarter de la nouvelle élection présidentielle, il se présente à l’élection pour le poste de gouverneur de New York.

[modifier] Le duel

Représentation du duel
Représentation du duel
Icône de détail Article détaillé : Duel Hamilton-Burr.

Le 11 juillet 1804, Burr et Alexander Hamilton se retrouvent dans un champ en dehors de la ville de Weehawken dans le New Jersey pour un duel à mort au pistolet. Les raisons de ce duel sont nombreuses, Burr et Hamilton s’étant opposés, souvent violemment, à de très nombreuses reprises à partir de 1791. Blessé mortellement, Hamilton succombe le lendemain et Burr se retrouve accusé de meurtre dans les États de New York et du New Jersey. Il s’enfuit en Caroline du Sud auprès de sa fille qui y vit avec sa famille, mais retourne quelque temps plus tard à Washington pour terminer son mandat de vice-président. Il ne sera jamais jugé pour cet acte.

[modifier] Conspiration et procès

Icône de détail Article détaillé : Conspiration de Burr.

Au terme de son mandat de vice-président, Burr s’exile à Philadelphie où il fait la connaissance de Jonathan Dayton. Les deux hommes, rejoints par la suite par plusieurs autres aventuriers, mettent en place une conspiration à grande échelle (appelée par la suite conspiration de Burr) dont le but, à long terme semblait être de former un nouvel État indépendant dans l’Ouest formé de territoires soit conquis sur le Mexique, soit situés sur les plaines à l’Ouest des Appalaches dont Burr aurait été le dirigeant.

Ses plans se basent alors sur la certitude d’une guerre entre les États-Unis et l’Espagne. Dans cette optique, il achète des terrains au Texas qui doivent servir de base avancée pour une expédition militaire. Cependant, il ne peut réunir qu’une faible troupe d’environ 80 militaires pratiquement sans aucun matériel militaire lourd.

Après un incident mineur dans les environs de Natchitoches en Louisiane entre les forces armées espagnoles et étatsuniennes, l’un des participants à la conspiration, le général James Wilkinson révèle au président Jefferson les plans de Burr. Jefferson reste sans réaction pendant l’année 1806 et attend 1807 pour émettre un avis d’arrestation contre Burr qui l’apprend dans un journal le 10 janvier 1807. Il tente alors de fuir en direction de la Floride (alors possession espagnole), mais est arrêté le 19 février 1807 en Alabama.

La même année, il est jugé pour trahison par un tribunal fédéral établit à Richmond en Virginie. Le procès, sous la présidence de John Marshall commence le 3 août 1807. Burr est acquitté le 1er septembre, car l’accusation ne peut présenter les deux témoins directs de ses actes de trahisons demandés par le président de la cour.

Les opposants à Burr prétendirent, quelques années plus tard, que son rêve était alors de créer un empire en Amérique latine contrôlant la plupart des fermes et des commerces d’Amérique du Nord et que s’il était parvenu à ses fins, les États-Unis seraient fatalement tombés dans une guerre civile.

[modifier] Fin de vie

À la suite de cette affaire, Burr abandonne tout espoir de retour à la vie politique. Il part pour l’Europe dans le but de reconstruire sa fortune personnelle. Il y vit de 1808 à 1812, passant son temps entre l’Angleterre, l’Écosse, le Danemark, la Suède et la France. Dans chacun de ces pays, il tente sans succès de faire passer sa vision de la conspiration auprès des différents gouvernements. Finalement, Burr retourne vivre à New York en 1812 où il passe les dernières années de sa vie tranquillement. Pendant ses années, il garde un œil attentif sur le processus de conquête de l’Ouest et a, à propos de la révolution du Texas, cette phrase : « Ce qui était considéré comme une trahison pour moi treize ans plus tôt est aujourd’hui considéré comme du patriotisme ».

Aaron Burr décède en 1836 dans un hôtel de Port Richmond et est enterré, tout comme son père, au cimetière de Princeton.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Biographie

  • (fr) Vidal-G, L’irrésistible ascension d'Aaron Burr, vice-président des États-Unis (Belfond, 1998) ASIN 2714411401
  • (en) Milton Lomask, Aaron Burr (2 volumes, New York, 1979 et 1983)
  • (en) James Parton, The Life and Times of Aaron Burr, (2 volumes, Boston et New York, 1898)

[modifier] Sites externes