Évaluation des psychothérapies

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Sommaire

L' évaluation des psychothérapies peut désigner :

  • l'ensemble des méthodes, et problèmes rencontrés, afin d'établir quelles thérapies seraient scientifiquement valides - et pour quelles pathologies
  • une technique permettant d'apprécier le déroulement d'une thérapie, afin d'en juger l'avancement. Il s'agit d'une question plus spécifique : voire thérapie cognitivo-comportementale.

[modifier] Questions générales

Il est admis par tous que le principe d'évaluer l'efficacité de différentes psychothérapies ne va pas de soi. La moindre de ces critiques semble demander comment peut-on procéder à une telle évaluation, plus encore comment réaliser une validation scientifique. Les critiques méthodologiques sont en effet les plus fréquentes.

Une autre critique est que chaque psychothérapie exigerait ses propres critères d'évaluation, ce qui ne permettrait pas la comparaisons entre différentes psychothérapies, ou seulement entre psychothérapies de la même « famille ».

La critique la plus forte considère qu'il n'est tout simplement pas envisageable d'évaluer l'état psychique d'un patient, puisqu'aucun outil ne saurait fournir de mesure objective, chaque psychothérapie poursuivant des objectifs différents.

[modifier] Familles de psychothérapies

Les études regroupent bien souvent plusieurs thérapies proches dans une « famille ». Par exemple, seront distinguées les approches familiales, les approches cognitivo-comportementales, les approches humanistes, les approches psychanalytiques (parfois nommées psychodynamiques).

[modifier] Groupes de patients

Plus controversée est la question de groupes de patients : il s'agit de comparer différents groupes, certains étant pris en charges, d'autres non, afin d'évaluer l'efficacité d'une prise en charge donnée. Les patients seront regroupés par pathologies : par exemple on comparera deux groupes de patients atteints d'un trouble obsessionnel-compulsif[1], l'un pris en charge et l'autre non.

Il va de soi qu'aucune solution simple n'existe : comment s'assurer que ces groupes soient comparables ? Par exemple, le rapport Inserm de 2004 compare des groupes de patients en utilisant les critères nosographiques fournis par le DSM-IV, lequel est reconnu par une large communauté mais pas par tous.

[modifier] Méthodologie

[modifier] Travaux

[modifier] Premières tentatives

En 1941, Knights entreprit d'étudier, au travers de comptes rendus des instituts de psychanalyse de Berlin, Londres et Chicago, le cas de près de 600 patients ayant suivi des psychanalyses. Il décida d'évaluer chez eux les symptômes, la productivité, l'adaptation, le plaisir sexuel, les relations interpersonnelles.

Si l'on retient les personnes ayant été analysées au moins 6 mois, plus de 300 patients avaient été sinon guéris, du moins avaient vu leur sort grandement amélioré, soit environ 56 %. Si l'on retient également les analysés pendant moins de six mois, ce pourcentage passe à 30 %.

En 1952, Hans Eysenck recoupe 19 études. Selon lui, 44 % des patients en analyse y trouvaient une amélioration - mais 66% des problèmes névrotiques auraient tendance à guérir « spontanément ». Enfin, 72 % des patients soignés par un médecin généraliste, ou prises en charges au sein d'un hôpital, auraient été améliorés.

On note cependant que Eysenck aurait, avec ces 19 études, regroupé des éléments inconciliables. En outre, d'après Garfield et Bergin qui critiquèrent l'étude de Eysenck, le chiffre avancé de deux tiers de guérison spontanées serait à remplacer par 30 %.

[modifier] Méta-analyse

  • 1975 Luborsky
  • 1977 Smith, Glass
  • 1981 Andrews, Harvey
  • 1983 Prioleau

[modifier] Études récentes

L'Anaes, Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé, définit en 2001 des « grades » permettant de définir le « niveau de preuves » des différentes études. Ainsi :

  • le grade A, preuve scientifique établie, est obtenu par les essais comparatifs randomisés de forte puissance, les méta-analyse d'essais comparatifs randomisés ainsi que par les analyses de décision frondées sur des études bien menées ;
  • le grade B, présomption scientifique, vaut pour les essais comparatifs randomisés de faible puissance, les études comparatives non randomisées bien menées ainsi que pour les études de cohorte ;
  • enfin, le grade C, faible niveau de preuve, vaut pour les études de cas témoins, les études comparatives comportant d'importants biais, les études rétrospectives et enfin les séries de cas.

En 2004, l'Inserm [2] produisit un rapport comparant psychothérapies familiales, cognitivo-comportementales et psychanalytiques brèves[3],[4]. L'expertise utilise la technique de méta-analyses.

D'après cette étude - et pour ne garder que les évaluations « avérées » (de grade A d'après l'Anaes) :

  • la thérapie psychanalytique fait ses preuves pour ce qui concerne les troubles de la personnalité ;
  • les thérapies familiales 5 troubles ;
  • les TCC sont efficaces pour 15 troubles.

Cette étude a été très controversée car jugée partiale dans sa méthode.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes

  1. Que le DSM range dans les troubles anxieux, la CIM dans les « troubles névrotiques, troubles liés à des facteurs de stress et troubles somatoformes »
  2. Télécharger une brève synthèse du rapport
  3. Il s'agira, ici, de présenter ce rapport et ses critiques, mais non amendements, décrets liés à ce dernier
  4. Ce rapport fut demandé par la Direction Générale de la Santé, l'Unafam et la FNAPSY