Évènements ouvriers de Limoges

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Une usine de porcelaine à Limoges, au début du XXe siècle : l'usine Charles Haviland, avenue Garibaldi
Une usine de porcelaine à Limoges, au début du XXe siècle : l'usine Charles Haviland, avenue Garibaldi

Sommaire

[modifier] Description

Le terme d' évènements ouviers de Limoges en 1905 est utilisé pour désigner les grèves et les manifestations des ouvriers, principalement les porcelainiers, qui eurent lieu entre février et mai 1905.

Protestant contre les bas salaires et les contremaîtres, les ouviers de la chaussure et du feutre sont les premiers à se mettre en grève.

En mars, l'arrivée d'un nouveau général à la tête de la division de Limoges est mal perçue, et les ouvrières de Haviland (porcelaine) rejoignent le mouvement en solidarité avec leurs camarades renvoyés.

Les grèves se généralisent en avril à l'imprimerie. Dans la la porcelaine, les ouvriers réclamnent le renvoi d'un contremaître, dans chacune des deux usines Haviland (Charles Haviland, avenue Garibaldi, et Théodore Haviland, place des Tabacs). Le drapeau rouge est hissé sur le toit de la seconde, en réponse au patron qui, d'origine américaine, avait hissé le drapeau des Etats Unis.

Le président du Conseil Maurice Rouvier demande à ce que les échanges entre ouvriers et patrons aboutissent. Le pourparler est repoussé. Le lock-out est engagé.C'est à dire que les patrons porcelainiers mettent les ouvriers à la porte, le 13 avril.

L'armée intervient le 14 avril. Une bagarre éclate, des barricades sont dressées dans l'un des faubourgs populaires (ancienne route d'Aixe). On déplore un cheval tué, la jument Estacade, dont le corps devient le centre d'une nouvelle barricade.

Des renforts militaires sont envoyés. Tout attroupement est prohibé par la préfecture, des armureries sont pillées.Une bombe explose devant la maison du directeur de l'une des usines Haviland, l' automobile (rare à l'époque) de Théodore Haviland est incendiée. Des arrestations interviennent.

Le 17 avril, un cortège formé après un meeting de la CGT se rend à la préfecture demander la libération des personnes arrêtées. Sur le refus du préfet, la foule se rend à la mairie demander l'intervention du maire, Émile Labussière (socialiste). Celui-ci tente une démarche qui échoue. Les manifestant gagnent alors la prison départementale (place du Champ-de-Foire) et en défoncent l'entrée. Une troupe de cavaliers (dragons) est dépêchée. S'en suit un violent affrontement. L'infanterie est envoyée au secours des cavaliers empèchés d'agir; les émeutiers se réfugient dans le jardin d'Orsay, qui domine la place, mais est occupé par des badauds. Sous le jet de projectiles divers et (selon certaines sources, non avérées, après avoir subi des coups de feu, la troupe ouvre le feu et prend le jardin d'assaut. On déplore plusieurs blessés et un mort, du nom de Camille Vardelle (19 ans), ouvrier porcelainier qui se serait trouvé là comme spectateur.

Les funérailles du jeune Vardelle sont suivies, deux jours plus tard, par des dizaines de milliers de personnes.

L' évènement de Limoges est relaté dans les grands quotidiens français et étrangers, donnant à Limoges son surnom de ville rouge.

Le 21 avril, le travail reprend dans la porcelaine après la fin des négociations, mais les salariés n'ont pas obtenu satisfaction sur leurs principales revendications.

Le mouvement continue encore, dans d'autres secteurs, et surtout à la couperie de poils de lapin Beaulieu, rue d'Auzette. Les grévistes bloquent l'usine et la maison du patron. Le siège est finalement levé.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

Le Populaire du Centre

[modifier] Bibliographie et discographie

  • Disque de 1986 réédité en 2005 en CD : "Rue de la Mauvendière", avec Philippe Destrem, Françoise Etay et Jean-Jacques Le Creurer.
  • 1905, le printemps rouge de Limoges, éditions Culture et patrimoine en Limousin

[modifier] Liens