Étienne de Montfaucon

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Étienne de Montfaucon, (né en 1325, décédé en 1397), est le fils d'Henri de Montfaucon et d'Agnès de Chalon, (troisième fille de Renaud de Bourgogne, héritière du comté de Montbéliard au décès de son père). Etienne fut Seigneur de Montfaucon et Comte de Montbéliard de 1367 jusqu'à sa mort. Il épousa Marguerite de Chalon-Arlay, fille de Jean II de Chalon-Arlay.

Durant les dernières pérégrinations guerrières d'Henri Ier, son fils Etienne, nouveau comte de Montbéliard, qui avait épousé Marguerite de Chalon-Arlay en 1356, commandait déjà toutes choses au pays. Il disposait de 300 vassaux répartis sur les terres de la Comté-Franche, dans le Pays de Montbéliard, dans les châtellenies de Granges, de Clerval, de Passavant, d'Etobon, dans le Val de Morteau, ou à Marnay, près de Gray, à Montfaucon et jusqu'en Suisse dans le Pays de Vaud, à Orbe, Yverdon, Echallens. Le comte Etienne, maintenant âgé, était veuf, et régnait depuis trente ans sur le comté. Son épouse lui avait donné quatre enfants : Henri l'aîné, puis Jean-Philippe, Louis, et une fille, Jeanne. Il fut cruellement abattu, car tous ses hoirs allaient disparaître de son vivant. A la mort en couche de sa fille Jeanne en 1389, dans un désespoir incommensurable, il se retira dans le château de ses ancêtres à Montfaucon, ne supportant plus son existence dans le comté de Montbéliard ; la mort avait entre temps emporté un à un tous ses fils.

Henri de Montfaucon, sire d'Orbe (petite ville située en Suisse dans la vallée de Joux) avait donné au comte Etienne une petite-fille qui se prénommait Henriette. Puis il s'était croisé contre le sultan Bazajet et devait disparaître en 1396 au cours de cette entreprise devant Nicopolis en Hongrie (aujourd’hui Nikopol en Bulgarie). Mais en dépit des désastreux et lointains échos de l'expédition qui parvenaient au pays, le comte Etienne gardait l'espoir que son fils aîné fût encore vivant. Hélas ! au cours de l'année suivante, les nouvelles dramatiques que l'on recueillit ne laissèrent guère de doute sur sa disparition. Le comte Etienne, effondré, envoya encore des émissaires à sa recherche. En vain …

Ainsi, le vieux Etienne, dernier comte authentique de l'illustre famille de Montfaucon, seul à présent, sans hoirs directs à qui transmettre la succession, comprit soudain que le danger menaçait inexorablement ses terres. Qu'allait à sa mort devenir le comté de Montbéliard ? Tomber en déshérence ? Etre partagé entre ses puissants voisins ? Aussi, par testament, fit-il coucher la transmission de ses biens à Henriette, l'aînée de ses quatre petites-filles. Nous étions en 1397 ; elle avait dix ans et le comte Etienne, par jeu politique, la fiança à la personne d'Eberhard IV, jeune prince du Wurtemberg, duché situé dans l'Empire. Le petit prince était âgé de neuf ans. Désormais, Montbéliard allait tourner son regard vers le nord de l'Europe pour quatre siècles. Les fiançailles eurent lieu le 13 novembre 1397 au château de Montbéliard. Dans les faits, le comte Etienne ne put y assister. Déjà, il avait reçu les sacrements de l'Eglise le 2 novembre, et ses funérailles eurent lieu le 19 suivant.

C’est ainsi que le comté de Montbéliard passa dans la Maison de Wurtemberg jusqu'à la Révolution française. Le mariage du jeune couple eut lieu en 1407, mais on ignore le lieu et les circonstances. Toutefois, on ne peut guère s’écarter de Stuttgart.

Références : Le Roman d'une Principauté. D. Seigneur. Editions Cêtre – Besançon.

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