Étienne Bazeries

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Étienne Bazeries

Étienne Bazeries (né le 21 août 1846 et mort le 7 novembre 1931) était un cryptanalyste militaire français actif entre 1890 et la Première Guerre mondiale. Il est plus connu pour avoir développé le cylindre de Bazeries, une version améliorée du cylindre de Jefferson. L'appareil de chiffrement M-94 de l'US Army en bénéficia plus tard.

L'historien David Kahn le décrit comme « le pragmatiste de la cryptologie. Ses contributions sur la théorie furent insignifiantes, mais il fut l'un des meilleurs cryptanalystes naturels que la science a connu. » (Kahn 1996, p244).

Bazeries est né à Port-Vendres en France, il était le fils d'un policier monté. En 1863 il s'engagea dans l'armée et combattit contre la Prusse. Là il fut fait prisonnier de guerre mais parvint à s'échapper plus tard, déguisé en maçon. En 1874 il fut promu Lieutenant et envoyé en Algérie en 1875. Il retourna en France l'année suivante et épousa Marie-Louise-Élodie Berthon, avec qui il eut trois filles: Césarine, Fernande et Paule.

Il s'intéressa à la cryptographie à travers les jeux de cryptogrammes trouvés dans la presse et utilisa rapidement ses talents dans un contexte militaire. En 1880, il décrypta des messages chiffrés avec le système militaire français officiel de transposition, aboutissant à l'adoption d'une nouvelle méthode par le Ministère de la Guerre. En 1891, des nouvelles de ses compétences s'étaient répandues et il commença à travailler pour le Bureau de Chiffre du Ministère des Affaires Étrangères, par exemple le télégramme de Panizzardi. Bazeries continua son travail de cryptanalyste, même après sa retraite de l'armée en 1899, prêtant son assistance pour casser les codes allemands durant la Première Guerre mondiale. Il mit un terme à sa carrière en 1924, âgé alors de 78 ans.

Dans les années 1890 il cassa le fameux « Grand Chiffre », système de chiffrement par substition créé par les Rossignol (famille qui a servi la couronne pendant plusieurs générations) au XVIIe siècle notamment pour Louis XIV. L'un des messages chiffrés faisait référence à l'Homme au masque de fer et proposait une solution possible à ce mystère.

Il écrivit le livre Les Chiffres secrets dévoilés considéré, soit comme un repère de la littérature cryptographique, soit comme assez anecdotique (David Kahn, préface de La cryptographie dans l’armée française 1881-1814 par Alexandre Ollier).


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