Éric Bénier-Bürckel

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Éric Bénier-Bürckel né le 12 août 1971 à Argenteuil. Il a obtenu le Prix Sade pour son premier roman, Un prof bien sous tout rapport. Son roman Pogrom, accusé d'antisémitisme, a suscité une vive polémique dans la presse française, notamment dans plusieurs quotidiens. L'auteur, poursuivi pour provocation à la haine raciale et religieuse, injure publique à caractère racial, atteinte à la dignité humaine et diffusion d'un message pornographique susceptible d'être vu par des mineurs, a été entendu au Tribunal de Grande Instance de Paris le 12 octobre 2006, où il a pu s'expliquer sur le sens de son œuvre : nuire à la bêtise, peindre l'abjection, réveiller la conscience du Mal, mettre l'homme et la civilisation face à leurs abîmes en même temps qu'à l'épreuve de leur propre énigme, les rappeler à la Vie et à la puissance rédemptrice du Verbe. Il a été relaxé le 16 novembre 2006 de toutes les poursuites que le Ministère Public avait cru devoir diligenter à son encontre et à celle de son éditeur, Flammarion. En février 2007, il a publié Un peu d'abîme sur vos lèvres à L'Esprit des Péninsules, la maison d'édition dirigée par Eric Naulleau. Le même éditeur publiera son nouveau roman Le messager en septembre 2008.

[modifier] Citations

  • « C'est dans l'immonde que j'ai connu la grâce d'écrire.»
  • « Ce qui donne le plus à penser, ce n’est pas seulement, ce n’est surtout pas, que nous ne pensons pas encore, c’est que, nous autres terriens, plus enclins à donner la mort qu’à donner la vie, plus occupés à nous terroriser les uns les autres qu’à nous entendre, plus acharnés à nous maudire qu’à écouter le mystérieux bruit de fond de nos insultes, nous ne savons toujours pas aimer, et c’est cela l’enfer ! »
  • « Epingler le Mal sur sa langue, sur son verbe, voilà la tâche de l'écrivain, du romancier ; agenouiller la bêtise et la bassesse dans le Verbe, humilier l’abjection dans le Bien qui l'illumine, noyer le péché dans la Lumière qui le subsume, voilà le défi, la vocation et le sacerdoce de l'écrivain, du romancier. »
  • « L’amour n’est pas une perturbation regrettable de l’âme, mais son chant le plus intime, son rayonnement, sa joie profonde. Il est cette vibration essentielle par quoi l’âme s’enregistre dans l’assurance d’exister autrement que dans la certitude désertique de vivre pour rien. »
  • « On n’entre pas dans le château de Silling comme dans un moulin. Les mauvais écrivains, ça ne naufrage pas jusqu’au bout de la nuit, ça se précipite sur les corniches et les remblais, ça a la trouille d’affronter l’innommable, c’est pressé de remonter au grand air confiné du monde en uniforme. Le compte rendu qu’ils donnent de leur courte descente aux enfers, un tout petit crochet interrompu à mi-chemin, est lacunaire et nimbé des plus ridicules abréviations. Ils plaquent les lieux communs sur les plus invraisemblables prodiges, dévaluant sans scrupule tout ce qu’ils expriment.»
  • « […] dépecer et désosser le langage, intercepter les chocs et les collisions qui se déchaînent dans ses épaisseurs, atteindre en plein cœur le vent qui souffle sans bruit dans le bruit du monde, donner à palper ses irradiations fuyantes, ses volte-face et ses soubresauts retentissants. »
  • « il perfore son utérus. Il gratte jusqu’à l’estomac. Ça lui fait des soubresauts sur toute la gamme des muscles et des tendons à l’hôtesse, de la grande musique dodécaphonique qui lui reflue par tous les pores. L’inqualifiable poursuit jusqu’à l’œsophage. Son bras se coule dans un conduit glouglouteux. Il se tortille dans sa graisse, lui torture tout le dedans, l’évase, l’écartèle, le cisèle en cathédrale, lui fabrique de l’infini dans les artères. ».
  • « Il s’abandonne en pacha au fil des jours. Ficelé dans les fadaises, il ressemble de plus en plus à ses collègues, et puis à la plupart des Français, à toute la clique des résignés et des soumis, à tous ceux qui ont renoncé à déborder, qui restent confinés à l’intérieur du périmètre de loisirs barbelé de stress et de contraintes dans lequel on les as enclôs comme du bétail, et qui, bouffés au-dedans par les vers, sont en avance sur la mort, moisis de paresse, suivant bêtement le programme qu’on leur a imposé, tout disposés à se laisser déporter dans le camp des amen à vau-l’eau et des éjaculations culturelles à la mode sans lever le petit doigt. […] L’aéroport de l’esprit que ça doit être, l’école de la République, un lieu d’envol pour ce qu’il y a prétendument de plus grand et de plus exceptionnel en l’homme, n’est qu’un immense abattoir d’énergie, une boucherie de la pensée, qui ruine le goût et l’exception en vous apprenant à réciter le catéchisme dominant avec le reste de la chorale. »
  • « Ils parlent un français dégueulasse d’élégance, moulé, lisse, fleuri, liquide, glissant comme de la merde. Ils croient être subversifs quand ils ne s’attaquent qu’à des moulins à vent, des simulacres vulgaires, ceux-là mêmes qu’ils ont érigés pour se distraire d’une existence sans écorchures : sexe, drogue, pédérastie, toutes les fioritures du libertinage qui n’a jamais eu autant le vent en poupe ; leurs escarmouches ne sont bonnes qu’à effrayer les vierges. »
  • « Un livre doit exploser entre les doigts, cracher des échardes dans l’œil des tabous, prendre les conventions et la censure à bras-le-corps et leur broyer les os, sans quoi il est bon pour la poubelle. »
  • "Je coupe les quatre membres de la petite fille, j'encule son tronc, je fais rôtir son cul et ses intestins, je les bouffe avec des pâtes à la sauce tomate, je me fais vomir, je récupère le vomi dans une bassine, j'asperge la chatte et les seins et la gueule de la mère vivante avec, j'enfonce le bras sectionné de sa petite fille dans son cul, je la baise dans la bouche tout en léchant sa chatte et ses seins enduits de bile grumeleuse." Un prof
  • "Dans le désert, je ne trouverais rien d'autre que le désert, mon désert intérieur à moi, un moi de sable, coulant, fin, sec et brûlant en surface, humide et glacé en profondeur, aucun moi-oasis où se déposer, où se reposer. Le désert est partout, en soi, autour de soi. Les oasis ne sont que des mirages. L'occident ne tient que par des mirages. Mais le désert croît. Et les mirages se dissipent et tout s'ensable. Je suis un homme désertique..." Un prof
  • " Comme une voix au-dessous de soi qui exhorte et qui envoûte... Tombe !" Un prof

[modifier] Œuvres

  • Un prof bien sous tout rapport (Pétrelle, 2000)
  • Maniac (Flammarion, 2002)
  • Pogrom (Flammarion, 2005)
  • Un peu d'abîme sur vos lèvres (Esprit des Péninsules, 2007)
  • Le messager - A paraître en septembre (Esprit des Péninsules, 2008)

[modifier] Liens externes