Épaule

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Sommaire

[modifier] Introduction

La région morphologique de l'épaule (nom féminin) permet la jonction du tronc avec le membre supérieur au niveau du bras. Elle comporte plusieurs articulations qui concourent à en faire l'articulation la plus mobile du corps humain. Elle permet d'orienter le membre supérieur dans l'espace, permettant en particulier à son extrémité effectrice, la main, d'assurer ses rôles de préhension et de communication avec l'environnement situé à sa portée.

[modifier] Anatomie

[modifier] Ostéologie

Le complexe articulaire de l'épaule met en relation quatre os :

[modifier] Myologie

Le complexe articulaire de l'épaule met en relation douze muscles principaux :

[modifier] Physiologie

L'épaule comporte trois articulations et deux plans de glissement (aussi appelées fausses articulations).

[modifier] Ceinture scapulaire

[modifier] Articulation Cleïdo-thoracique

Aussi appelé 'articulation Sterno-Costo-Claviculaire', l'articulation Cléïdo-thoracique est une articulation de type en selle et permet donc trois axes de rotation : Frontal, Sagital. Entre les deux surfaces articulaire on retrouve un fibro-cartilage intermédiaire de type discale ou un méniscale. A l'interieur de la capsule articulaire on distingue deux compartiments:

  • Entre la surface articulaire de la clavicule et le fibro-cartilage: le siège du mouvement
  • Entre le fibro-cartilage et la surface articulaire du sternum : l'amortisseur

En plus de la capsule articulaire on retrouve sur l'articulation Cleïdo-thoracique deux ligaments à distance :

  • Le ligament Inter-Claviculaire. Il relie les extrémités médiales des deux clavicules.
  • Le ligament Costo-Claviculaire. Il s'insère sur la face caudale de la clavicule et sur la face craniale de K1.

Sa physiologie est complexe car elle dépend des mouvements de l'articulation suivante.

[modifier] Articulation Cleïdo-scapulaire

Aussi appelé articulation 'articulation acromio-claviculaire', l'articulation Cleïdo-scapulaire est une arthrodie. Elle ne possède donc aucun axe de rotation bien qu'un faible degré de mouvement existe. C'est une articulation vrai, elle possède donc une capsule articulaire, une synoviale et deux surfaces articulaires : celle de l'acromion et celle de l'extrémité latéral de la côte. Entre les deux surface articulaire on retrouve un fibro-cartilage de type méniscal.

En plus de la capsule articulaire, on retrouve un ligament à distance: le ligament coraco-claviculaire. Comme son nom l'indique, il relie l'acromion au niveau de son angle d'environ 90°, et la clavicule. Il est constitué de trois chefs qui se différencies par leur insertion sur la clavicule. Tous s'insèrent caudalement, mais un s'insère sur l'extrémité latéral de la clavicule, un autre sur le centre de la clavicule et le dernier sur son extrémité médiale.

[modifier] Articulation omo-serrato-thoracique

L'omoplate (scapula) s'articule sur le grill costal par l'intermédiaire d'un double plan de glissement, entre le sub-scapulaire et le grand dentelé d'une part, et le grand dentelé et la paroi thoracique d'autre part. C'est une articulation de type syssarcose ou syncarthrose. La jonction scapulo-thoracique considérée comme une articulation est une notion récente (1907) due aux travaux du docteur Miramond de Laroquette.

La grande mobilité de la scapula permet de déplacer et d'orienter sa cavité glénoïde pour augmenter très fortement le rayon d'action du membre supérieur. Le rôle de la clavicule s'explique par l'anatomie du thorax : à la hauteur de l'omoplate, ce dernier à une section elliptique. De ce fait, quand l'omoplate se sagitalise (mouvement d'abduction de l'omoplate, correspondant à l'anté-projection du moignon de l'épaule), elle quitte le contact du grill costal, maintenue à distance du sternum par la clavicule, qui agit comme un point d'appui. La scapula est animée de mouvements d'abduction-adduction, élévation-abaissement et rotation médiale et latérale dite mouvement de sonnette. Cette terminologie est calquée sur les autres articulations mais s'avère inexacte ici car il n'y a jamais de déplacement dans un seul plan pour la scapula mais, compte tenu de la forme du thorax et de la présence de la clavicule, une combinaison de mouvement autour de la portion d'ellipse du tronc.

[modifier] Épaule anatomique

[modifier] Bourse séreuse sous acromio-deltoïdienne

Aussi appelé de manière abusive, '2e articulation scapulo-humérale', la bourse séreuse sous acromio-deltoïdienne permet principalement au muscle supra-épineux et au tubercule majeur de glisser sous le muscle deltoïde et sous la voûte acromio-coracoïdienne lors de l'abduction du membre supérieur.

C’est une articulation synoviale de type sphéroïde. Elle réuni l’extrémité supérieure de l’humérus à la scapula. C’est l’articulation la plus mobile de corps et est de ce fait soumise à de nombreux phénomènes de luxations, d’inflammations…

Surfaces articulaires:

1)Extrémité supérieure de l’humérus : forme 1/3 de sphère vers le haut, l’arrière et le dedans. Elle a un diamètre de 6 cm et il est supporte par un col qui à 2 reliefs remarquables:

    -En haut et en avant : Le tubercule majeur
    -En avant et en bas : le  tubercule mineur
  

Elle est recouverte de cartilage hyalin La surface humérale se glisse dans la cavité glénoïdale.

2) La cavité glénoïdale est trois fois moins étendue que la tête de l’humérus ; elle est de forme ovalaire avec un grand axe verticale et est orientée vers l’avant et le dehors.

Il y a donc une forte disproportion entre les 2 surfaces articulaires.

Moyens de renforcements :

-Bourrelet glénoïdale : c’est un anneau fibrocartilagineux qui repose sur le bord de la cavité glénoïdale. Il permet ainsi d’en augmenter la surface et la profondeur. Son sommet est libre, sa face périphérique répond à la capsule ; sa face interne répond à la face articulaire de l’humérus

Elle est également renforcée par deux tendons :

   -Le long biceps
   -Le  long triceps

La capsule articulaire est un manchon fibreux très lâche. Son insertion ce fait sur le col de l’humérus et sur la cavité glénoïdale ; elle est renforcée par deux ligaments : un passif et un actif.

  Le passif : C’est en fait une individualisation de la capsule articulaire (fragment supérieur)  il est constitué de deux ligaments : -Coracohuméral→ 2 faisceaux partant du processus coracoïde vers les tubercules majeur et mineur.
                                                       _Gléno huméral→3 faisceaux :
   1)Supérieur : dans la partie Antérieur-supérieur de la capsule vers le bas et le tubercule Mineur
   2)Moyen : dans la partie antérieur supérieur de la capsule vers le coté, le bas et le tubercule mineur  
   3)Inférieur : dans la partie antérieur inférieure, vers le tubercule mineur ; c’est le plus puissant des trois ligaments.

! Entre les ligaments glénohumérals supérieur et moyen se trouve une zone de faiblesse→c’est le foramen ovale ; il est simplement recouvert par le tendon du muscle sub-scapulaire.

 Il y a un autre point de faiblesse entre les ligaments inférieur et moyen→ c’et la zone de luxation antérieure de l’humérus

L’actif : Ce sont les tendons des muscles voisins (péri articulaire)

      -Muscle sub- scapulaire (qui recouvre le foramen ovale en avant)
      -Tendon des muscles supra et infra épineux et du muscle petit ronds (ils terminent  tous sur le tubercule majeur)

3)Moyens de glissements :

 Membrane synoviale→ relie le cartilage de la tête de l’humérus au bourrelet glénoïdal. Elle forme au niveau des tendons une bourse. Elle délimite la cavité synoviale (et constitue ainsi une bourse séreuse).

4)Vascularisation :

 Par une branche de l’artère supra scapulaire et une collatérale de l’artère circonflexe.
Innervation par le nerf supra- scapulaire.

5)Mouvements : C’est une articulation sphéroïde ;qui peut donc réaliser des mouvements dans les trois plan de l’espace :

  On fixe l’angle inférieur de la scapula pour mesurer les angles des mouvements :
  -Mouvement de flexion (50°)/ extension (25°) dans le plan sagittal
  -Mouvements d’abduction (90°) / adduction (10°)
  -Mouvements de rotation latérale (35°) ou médiale ( 95°)

La combinaison de ces trois mouvements donne un mouvement de circumduction (cône de révolution)

[modifier] Physiologie générale et anatomie fonctionnelle du complexe articulaire de l'épaule

S'il est traditionnel de mesurer les amplitudes articulaires,cette pratique a très peu de sens quand on évalue l'épaule. En effet, le nombre exceptionnel d'articulations et de degrés de liberté impliqués dans les mouvements de l'épaule rendent cette mesure imprécise, et ne permettent de toute façon pas d'en tirer des conclusions utiles. C'est pourquoi l'évaluation de l'épaule est avant tout fonctionnelle. On affinera l'exploration par une étude qualitative de la mobilité spécifique des articulations (liberté de mouvement dans tous les axes répertoriés), ainsi que par la recherche de limitations extra-articulaires.

Une bonne compréhension de l'anatomie fonctionnelle de l’épaule sera donc essentielle au professionnel de la santé lors de l'évaluation et de l'élaboration du plan de traitement avec le patient affecté par un problème d'épaule douloureuse.

Au niveau de l'articulation scapulo-thoracique, les muscles grand dentelé, rhomboïde, sterno-cléido-mastoïdien et trapèze déterminent le positionnement de l’omoplate par rapport à la cage thoracique. La stabilisation et le positionnement adéquat de l’articulation scapulo-thoracique contribuent à l’ensemble des mouvements du membre supérieur mais deviennent essentiels aux mouvements de plus de 90 degrés de flexion ou d’abduction (par exemple, des mouvements amenant le bras au-dessus du plan horizontal en position debout).

Au niveau de l’articulation gléno-humérale, les muscles du plan anatomique profond (la coiffe des rotateurs et la longue portion du biceps) ont comme rôle principal de stabiliser la tête humérale dans la cavité glénoïde pendant que les puissants muscles des plans anatomiques plus superficiels génèrent la force et la vitesse nécessaire au mouvement visé. Ces muscles sont le deltoïde, le muscle grand pectoral, le grand dorsal et le grand rond.

Lors des mouvements de lancer, c’est la coordination du mouvement des articulations scapulo-thoracique et gléno-humérale qui, combiné à ceux du tronc, du coude et du poignet qui permet de générer une vitesse optimale.

[modifier] Pathologie

La douleur à la région de l’épaule est la plainte à caractère musculosquelettique la plus fréquente en médecine après les maux de dos. À l’exclusion des fractures, les causes les plus fréquentes de douleurs à l’épaule et leurs caractéristiques principales seront décrites brièvement ci-après.

  • Les douleurs référées d’origine cervicale : Une douleur à la région de l’épaule peut être le résultat d’un conflit affectant l’une ou l’autre des racines nerveuses au niveau de leur origine aux différents niveaux du rachis cervical et innervant le membre supérieur. La présence d’une douleur concomitante à la région cervicale, une irradiation de la douleur au niveau de l’avant-bras ou de la main, des déficiences sensitives ou motrices et une douleur bilatérale sont des éléments qui permettent d’évoquer la possibilité d’une douleur d’origine cervicale.
  • L’entorse acromio-claviculaire (communément appelée « séparation de l’épaule »): Elle est habituellement le résultat d’un traumatisme direct à la région de l’épaule qui produit une ou plusieurs déchirures, à des degrés variables, des ligaments acromio-claviculaires et coraco-claviculaires. Un mécanisme classique d’entorse acromio-claviculaire est la force antéropostérieure résultant du contact entre l’épaule et un opposant circulant en direction opposée au hockey sur glace. Elle est typiquement associée à une douleur post-traumatique importante à la région antérosupérieure de l’épaule qui est augmentée par la palpation directe de l’articulation et par l’adduction horizontale du bras.
  • L’instabilité de l’épaule (incluant la luxation et la sub-luxation)
  • Le syndrome d’accrochage de l’épaule
  • La capsulite rétractile
  • La déchirure de la coiffe des rotateurs

[modifier] Chirurgie de l'épaule

[modifier] Prothèses d'épaule

Les indications de la prothèse d'épaule incluent les pathologies traumatiques complexes de la tête humérale, l'arthrose gléno-humérale, l'arthrite inflammatoire, la nécrose avasculaire de la tête humérale.

Il y a différents types de prothèse :

  • L'hémiarthroplastie consiste en un remplacement de la partie humérale sans toucher à la glénoïde.
  • La prothèse totale consiste en le remplacement des 2 composantes, donc de la surface articulaire de la tête humérale et de la glénoïde (omoplate).

La prothèse inversée est une prothèse avec une composante sphérique fixée à la glénoïde et une composante en forme de cornet cimentée à la diaphyse de l'humérus.

Le resurfaçage huméral est une composante avec une quille qui est cimentée à la tête humérale sans fixation à la diaphyse humérale.

[modifier] Liens externes