Élisabeth d'Autriche (1554-1592)

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Élisabeth d'Autriche Portrait par François Clouet (1571).
Élisabeth d'Autriche
Portrait par François Clouet (1571).

Élisabeth d'Autriche (5 juin 1554, Vienne - 22 janvier 1592, Vienne) est la fille de l'empereur Maximilien II et de Marie d'Espagne.

Le 26 novembre 1570, elle épouse le roi de France Charles IX à Spire et fut sacrée à Saint-Denis comme il sied aux reines de France, le 25 mars 1571. Son entrée à Paris, le 29 mars, est grandiose, masquant sans doute la future vie discrète qu'elle passera en France. Elle donne à son mari une fille, Marie-Élisabeth (1572-1578), mais pas de fils.

Élisabeth ne reste que trois ans à la Cour, mais elle y laisse de bons souvenirs, par sa douceur, sa beauté et sa bonté. Très réservée, elle parlait l'allemand, mais aussi l'espagnol, le latin et l'italien, mais pas le français. Ainsi pouvait-elle communiquer que grâce à une de ses dames qui servait de traductrice, la comtesse d'Arenberg. Elle reste une des reines les moins connues de la Renaissance. Se liant d'amitié avec sa belle-sœur Marguerite de France, elle trouva en celle-ci une confidente. Elles correspondront même après le retour d'Elisabeth dans son pays natal (1576). Lorsque que cette dernière apprit que Marguerite se trouvait sans revenus, elle lui cèda généreusement la moitié de son douaire.

Charles IX la trompe avec Marie Touchet. Ses vertus édifièrent : le célèbre Pierre de Brantôme en fit l'éloge. Il qualifia Elisabeth d'une des meilleures, des plus douces, des plus sages et des plus vertueuses Reines qui régnât depuis le règne de tous les Rois.

A la mort de son mari, son père souhaita alors la marier au nouveau roi, Henri III, mais celui-ci rejette cette avance. Un autre projet de mariage s'offrit alors à la reine douairière : Philippe II d'Espagne, son oncle maternel, se trouvait veuf de sa sœur Anne. Elle refusa : Les Reines de France ne se remarient point, comme l'avait naguère dit Blanche de Navarre. Elle regagna donc l'Autriche où elle fonda un couvent de clarisses près duquel elle s'installa, à Vienne. Elle s'y éteint à l'âge de 38 ans, dans la plus grande dévotion.

De cette mort, Brantôme dira : « lorsqu’elle mourut, [...] l’Impératrice [sa mère] [...] dit : El mejor de nosotros ha muerto. (Le meilleur d'entre nous est mort) ». Pierre de L'Estoile remarquera qu'Elisabeth fut fort aimée et regrettée des Français.

Jean Antoine de Baïf lui dédie son Antigone (1573):

O Reine, quand le ciel vous mena dans la France,
Comme un astre bénin répandant tout bonheur,
Paix vous accompagnait, et l'ancien honneur
Revint à la vertu par si bonne alliance.
Les Muses, qui gisaient sous l'obscure oubliance, (5)
Se montrèrent au jour, en nouvelle vigueur [...].
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Stuart

Élisabeth
d'Autriche
reine de France
1571-1574
Louise de
Lorraine-Vaudémont