Élisabeth Françoise Armide de Rochechouart

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Élisabeth François Armide Durey de Morsan, comtesse de Rochechouart (1750-1805) fut une ardente royaliste et une contre-révolutionnaire. Elle épousa en 1775 le comte Jules de Rochechouart, à qui elle apporta un million en dot et 50.000 livres de rente.

Très introduite à la Cour, elle devint l'une des proches de la reine Marie-Antoinette. Après l'arrestation de cette dernière, elle tenta de la faire évader. En 1794, son projet était sur le point d'aboutir, mais la reine fit savoir qu'elle ne pouvait laisser ses enfants derrière elle. L'évasion fut ainsi reportée à plusieurs reprises, et ces allées et venues donnèrent l'éveil aux autorités. Après enquête, un mandat d'arrêt fut lancé contre la comtesse, accusée de conspiration. Absente lorsque les gendarmes se présentèrent à son domicile, elle fut avertie in extremis par son fils Louis, âgé seulement de douze ans, et put échapper à une mort certaine. A la suite de cet évènement, sa fille Cornélie, âgée de sept ans, fut retirée par les autorités de la pension où elle séjournait; elle mourut après deux jours d'errance dans la capitale.

Exilée à l'étranger (Angleterre, Hollande, Allemagne, Pologne...), la comtesse de Rochechouart s'impliqua à plusieurs reprises dans des intrigues visant à rétablir la monarchie. Elle y dépensa beaucoup d'argent, avec pour seul résultat des ennuis politiques qui la poussèrent a changer plusieurs fois de pays. Elle mourut en 1805 à Kherson en Russie (actuelle Ukraine), où elle vivait dans un grand dénuement. Son fils Louis-Victor-Léon, arrivé à son chevet un jour après son décès, écrivit: "Ainsi se termina la vie de cette femme si intéressante et si malheureuse; elle possédait tout ce qui peut contribuer au bonheur terrestre: belle, spirituelle, aimable et riche, mariée à dix-huit ans à un homme qui lui donnait ses entrées à la Cour; la Révolution et les intrigues dans lesquelles elle s'était jetée inconsidérément l'ont précipitée des grandeurs dans un abîme de malheurs, de souffrance et de misère." (Général de Rochechouart, Souvenirs sur la Révolution et l'Empire, Ed.Plon, 1889)