Église de Jérusalem

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Dans la tradition chrétienne, l'Église de Jérusalem est l'appellation d'une des premières, sinon de la première, communautés chrétiennes locales. La tradition veut que cette église (en grec, l' ekklesia, l' assemblée) ait été fondée par Jacques le juste qui dirigeait cette communauté après la mort de Jésus de Nazareth.

Sommaire

[modifier] La première communauté

Les membres de la communauté sont essentiellement des Juifs observants appelés nazôréens sans qu'on en sache grand chose car ils étaient à l'écart des milieux qui produiront le Nouveau Testament[1].

La vie quotidienne de cette communauté strictement juive montre des gens simples qui pratiquent une vie commune avec fraction du pain et prières, qui opèrent des guérisons par la parole, guérisons qui leur valent une réputation considérable, d'après Flavius Josèphe[2]. L'ouverture théorique aux païens se fera à travers la conversion du centurion Corneille et le concile de Jérusalem. Il n'y a cependant pas de trace de païens convertis à Jérusalem à cette époque tandis que le nom chrétiens lui-même n'est pas encore usité[3].

[modifier] Ælia Capitolina

Vers le début du IVe siècle, Eusèbe de Césarée dit que tous les premiers évêques de Jérusalem étaient des hébreux de vieille souche jusqu'à la Révolte de Bar Kokhba, issus de la famille de Jésus à l'instar de Jacques le Juste[4]. Jérusalem est réduite en cendre par Titus en 70 et reconstruite sous le nouveau nom d'Ælia Capitolina en 135. Son diocèse est alors rattaché à celui de Césarée, d'obédience chrétienne occidentale[5]. L'empereur Hadrien refusera par ailleurs d'admettre des évêques issus de la circoncision à Aeli Capitolina, ce qui aura probablement contribué à consolider la prééminence des pagano-chrétiens au sein du christianisme[6].

Eusèbe de Césarée rapporte encore que Jérusalem n'a plus à son époque de signification théologique pour les chrétiens, à l'inverse des Juifs, [7] et ils ne semblent lui avoir accordé un intérêt particulier. C'est l'empereur Constantin qui assiéra l'importance de la ville en la favorisant comme lieu de pèlerinage à partir du IVe siècle.

Ce n'est qu'en 451, le patriarcat de Jérusalem est créé par le Concile de Chalcédoine, devenant ainsi une des composantes de la Pentarchie.

[modifier] Église actuelle

Deux Églises actuelles, appartenant à des communions différentes, en sont les héritières :

Jérusalem est également le siège d'un patriarcat autonome de l'Église apostolique arménienne.

[modifier] Évêques de Jérusalem

Suite de la liste dans l'article Liste des primats de l'Église orthodoxe de Jérusalem

[modifier] Notes et références

  1. Étienne Nodet, Qui sont les premiers chrétiens de Jérusalem ?, in Aux origines du Christianisme, éd; Gallimard/Le monde de la Bible, 2000, pp. 238-245
  2. Étienne Nodet, Qui sont les premiers chrétiens de Jérusalem ?, op. cit., p. 239
  3. Étienne Nodet, Qui sont les premiers chrétiens de Jérusalem ?, op. cit., p. 243
  4. Étienne Nodet, Qui sont les premiers chrétiens de Jérusalem ?, op. cit., p. 238
  5. Étienne Nodet, Qui sont les premiers chrétiens de Jérusalem ?, op. cit., p. 238
  6. Mireille Hadas-Lebel, la destruction du Temple et ses conséquences, in les premiers temps de l'Église, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2004, p. 371
  7. Pierre Maraval, L'empereur Constantin aux origines des pèlerinages, in les premiers temps de l'Église, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2004, p. 659