Église de Brou

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Portail de l'église de Brou
Portail de l'église de Brou

L'église de Brou (église Saint-Nicolas-de-Tolentino), partie du monastère royal de Brou, à Bourg-en-Bresse dans l'Ain, fut construite à la demande de Marguerite d'Autriche (1480-1530), fille de l’empereur Maximilien Ier et petite-fille de Charles le Téméraire, veuve du duc de Savoie Philibert II, dit Philibert le Beau, et tante de Charles Quint. C'est un chef-d’œuvre du gothique flamboyant du début du XVIe siècle en France.

Le monastère de Brou, avec sa somptueuse église et ses trois cloîtres, fut édifié de 1506 à 1532, dans la campagne avoisinant Bourg-en-Bresse, alors dans le duché de Savoie. De nos jours, il est englobé dans la ville. Situé à seulement un kilomètre au sud-est du centre-ville, le quartier de Brou - autrefois un village - possède, avec l’église Saint-Nicolas-de-Tolentino et le monastère transformé en musée, un superbe ensemble architectural.

C'est dans l'église de Brou que saint Pierre Chanel, patron des missions d'Océanie, a été ordonné prêtre le 15 juillet 1827.

[modifier] Historique

Chevet.
Chevet.
Eglise de Brou.
Eglise de Brou.

La construction de l'église elle-même n'a débuté qu'en 1513, à côté du monastère au style dépouillé. Elle est d’inspiration flamande. En effet, Marguerite d'Autriche qui fut, par ses mariages successifs, dauphine de France, infante d’Espagne, duchesse de Savoie, puis de 1507 à 1530 régente des Pays-Bas, pour le compte de son neveu, Charles Quint, suivit la construction de Brou depuis Malines, où elle résidait, et c'est des Pays-Bas qu’elle envoya, pour l’église, les meilleurs artistes et maîtres d’œuvre.

Extérieurement, l’église de Brou présente un aspect trapu et une architecture flamboyante. La façade, est richement ornementée, dans un style Renaissance. En pénétrant, on est frappé par la couleur claire de la pierre et par la lumière que laissent passer de grandes fenêtres dépourvues de vitraux. À l'intérieur (1532) se trouvent un jubé et les mausolées de Marguerite de Bourbon, Philibert le Beau et de Marguerite d'Autriche, surmontés de leur gisant. Monument majestueux dessiné par le peintre flamand Jean Van Roome, le tombeau de Philibert le Beau occupe le milieu du chœur. Il comporte deux étages et deux gisants superposés. La partie supérieure, en marbre blanc de Carrare, représente le duc en costume d’apparat, entouré d’anges de style italien (putti). Soutenant cette partie, dix adorables et gracieuses petites statues féminines - les Sibylles - laissent entrevoir le gisant. La chapelle de la Vierge et les stalles sont aussi décorées avec maîtrise.

Intérieur.
Intérieur.

La nef, voûtée d’ogives et flanquée de bas-côtés et de chapelles, est baignée d’une abondante lumière qui joue sur la pierre d’un blanc doré. Avec ses murs nus, ses puissants piliers et ses verrières incolores, elle est d’une sobriété voulue qui contraste avec le jubé orné de dentelles de pierre.

Le maître d'œuvre Louis Van Beughem demanda à un peintre flamand les cartons des vitraux des grandes verrières du chœur qui renferme les tombes des deux époux et de la mère de Philibert, Marguerite de Bourbon. Ils furent réalisés sur place par un atelier regroupant temporairement des peintres verriers de Bourg (Jean Brachon), de Lyon (Antoine Noisin) et d'Écosse (Jean Orquois), entre 1527 et 1529. Les cinq baies de l'abside ont un décor en partie héraldique et superposent les 64 blasons des ancêtres et des alliances des deux époux, d'autres sont en vitrerie losangée ornée de l'écu armorié de Marguerite ou de son monogramme. La verrière de l'Assomption et du Couronnement de la Vierge inclut en partie basse, placés en vis-à-vis en avant des Apôtres au tombeau de la Vierge, au premier plan, les portraits de Marguerite d'Autriche et de Philibert de Savoie, agenouillés sur des prie-Dieu, accompagnés de leurs saints patrons.

Des travaux de réfection ont été engagés en 1996 pour restituer à l'église de Brou, d’après les indications de l’époque, sa toiture « à la française » avec tuiles vernissées de quatre couleurs disposées en losanges.

L’église de Brou, écrin funéraire, devait aussi célébrer la gloire d’une régente des Pays-Bas, magnifier les Maisons de Bourgogne, de Habsbourg et de Savoie. L'église de Brou a servi de refuge aux chouans pendant la révolution

[modifier] Bibliographie

commons:Accueil

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  • Victor Nodet, L'Église de Brou, Éd. H. Laurens, Paris, 1928.
  • Françoise Baudson, Brou, l'église et le monastère, collection « La France illustre », éditions Alpina, 1958.
  • François Mathey, Brou, éd. Caisse nationale des monuments historiques et des sites, Paeis, 1978.
  • Marie-Françoise Poiret, Le Monastère royal de Brou, Éditions du Patrimoine, CNMHS, Paris, 2000, ISBN 2-858222-959.

[modifier] Lien interne

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