Église Saint-Taurin
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Ville | Évreux | |||
Pays | France | |||
Région | Haute-Normandie | |||
Département | Eure | |||
Culte | catholique romain | |||
Type | église paroissiale | |||
Début de la construction |
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Fin des travaux | ||||
Style(s) dominant(s) |
L'église Saint-Taurin située à Évreux est dédiée à Taurin d'Évreux, premier évêque de la ville.
Sommaire |
[modifier] Historique
L'église Saint-Taurin faisait partie d'un ancien monastère bénédictin installé dans un endroit de la ville d'Évreux sillonné de canaux et de bras de rivière.
Selon la légende de Saint Taurin, le tombeau de ce saint évêque aurait été découvert par Landulf au VIe siècle, lequel aurait construit, sur cet emplacement, un modeste oratoire en bois, détuit lors des invasions normandes à la fin du IXe siècle.
Après le Traité de Saint-Clair-sur-Epte, en 911, et suite à la réorganisation de la nouvelle province de Normandie, l'abbaye Saint-Taurin fut fondée par Richard Ier de Normandie dit Richard sans peur.
C'est Robert le Magnifique père de Guillaume le Conquérant qui plaça l'abbaye sous la dépendance des moines de Fécamp. Elle fut l'objet de nombreuses destructions durant le conflit opposant les Ducs de Normandie (devenus rois d'Angleterre) et les rois de France, et menaçait ruine.
Au XIIIe siècle, Gilbert de Saint-Martin fut élu comme abbé, c'est sous son gouvernement que l'abbaye devint indépendante. C'est à lui aussi que l'on doit la châsse de Saint Taurin, ainsi que le Portail Sud. En octobre 1259, le roi Saint Louis vint à l'abbaye, à l'occasion du sacre de Raoul de Grosparmi, nommé évêque du diocèse.
Survint la Guerre de Cent Ans, durant laquelle l'abbaye fut incendiée en même temps que la ville d'Évreux, lors de la prise de la ville en 1195 par Philippe Auguste et fut totalement ruinée, l'église devant être presque entièrement reconstruite.
Par la suite, avec la mise en place du Régime de la commende, l'abbaye tomba en décadence.[1]. Il fallut attendre le XVIIe siècle pour que la réforme bénédictine amène la Congrégation de Saint-Maur à reprendre l'abbaye en 1642. L'église est en ruine, les trois dernières travées de la nef durent être démolies. Ce sont les Mauristes qui construisirent le portail actuel, de style classique.
Sous la Révolution, l'église est transformée en salpêtrière, les derniers moines en ayant été chassés. Elle n'est rendue au culte qu'en 1801, et devient alors église paroissiale, en remplacement de l'église Saint-Gilles située alors dans le cimetière qui accupait la place Saint Taurin actuelle.
[modifier] Architecture
Le chœur est de style gothique (XVe siècle), tandis que la nef est un mélange de roman du XIIe siècle, par les piliers et arcatures du bas-côté Nord, et par le pilier sud-ouest de la croisée du transept, et gothique du XVe siècle, par ses voûtes, fenêtres et triforium nord. On y trouve aussi du style renaissance.
De l'extérieur, en plus du portail de style classique, du XVIIe siècle, on peut voir le portail Sud, donnant sur la place, avec son tympan martelé (voir photo ci-dessus), représentant le Christ entouré des Évangélistes qui possédaient un corps humain et une tête montrant l'animal symbolique qui leur était attribué.
[modifier] Vitraux
- Les trois verrières de l'abside du chœur datent du XVe siècle. Elles représentent des scènes de la vie de Saint Taurin, l'annonce de sa naissance, son baptême, son arrivée dans la ville, etc..
- Les deux grandes verrières du chœur sont aussi du XVe siècle et représentent la dormition de la Vierge et l'Ascension.
- Les fenêtres intermédiaires représentent la légende de Saint Leuffroy, elles sont du XIXe siècle.[2]
- La verrière du croisillon Sud est du XVe siècle et représente un évêque, sainte Catherine, saint Augustin, saint Ambroise et saint Grégoire.
- Les verrières du bas-côté Sud sont de Max Ingrand et montrent successivement :
- Noé après le déluge
- Le sacrifice d'Isaac
- Le pressoir mystique
- La Messe
- Vitraux du chœur de l'église, relatant la vie légendaire de Saint Taurin
[modifier] Statuaire
- Dans le croisillon Nord, on trouve :
- Une statue de Saint Fiacre du XVe siècle
- et un Saint Michel du XVIIe siècle.
- Dans la chapelle latérale se trouve un bas-relief en marbre du XVIIe siècle et un retable en bois du XVIe siècle dédié aux litanies de la Vierge.
- À l'entrée du chœur, se trouve une statue de la Vierge à l'Enfant du XVIIe siècle.
- Et dans le chœur est érigée une statue moderne de Saint Taurin, œuvre de Gérard Vincent, sculpteur ébroïcien.
[modifier] Orgue
L'orgue de l'église a été fabriqué en 1842 par Callinet et Daublaine et restauré en 1974 par Alfred Kern.
[modifier] La châsse de Saint Taurin
Elle a été exécutée au XIIIe siècle sur l'ordre de Gilbert de Saint Martin, et est en bois et argent recouverte d'une feuille d'or repoussé.
Elle retrace les différents épisodes de la légende de Saint Taurin.
[modifier] Bibliographie
- L'église Saint-Taurin d'Évreux et sa châsse - Bonnenfant - Éditions Picard - 1926
[modifier] Sources
- Monographie dans l'église Saint Taurin
- Connaissance de l'Eure - Numéro 81 - juillet 1991 - article de Gabriel Gendreau (Architecte des Bâtiments de France).