Église Saint-Eustache de Paris

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Église Saint-Eustache de Paris
Ville Blason de Paris Paris Ier
Pays France France
Région Île de France Île-de-France
Département Paris
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattaché à Archidiocèse de Paris
Début de la
construction
1532
Fin des travaux 1624
Style(s)
dominant(s)
???


L'église Saint-Eustache est une église de Paris.

Sommaire

[modifier] Une construction difficile

La tour inachevée de Saint-Eustache
La tour inachevée de Saint-Eustache

L'église Saint-Eustache est une église dont les origines remontent à la renaissance. On trouve dans l'église un des deux exemplaires connus des Disciples d'Emmaüs de Rubens peint vers 1611.

René Benoist, curé de Saint-Eustache en 1569, acquit une telle influence sur les paroissiens, qu'il fut surnommé le Pape des Halles. En 1578, il fit imprimer une requête afin d'obtenir des secours pour l'achèvement de son église. Commencée en 1532, elle n'avait pu être terminée, et Benoist lui-même n'avait pas encore entrepris de travaux malgré la « plus grande affluence de peuple qu'en aucune église paroissiale de la France et par aventure de la chrétienté ». La lettre obtint sans doute quelque somme d'argent, car on construisit à cette époque plusieurs piliers de la nef et plusieurs autres fenêtres.


La partie inachevée (que l'on peut apercevoir sur la partie gauche de la photo - la tour s'arrête brutalement) fut réalisée entre 1617 et 1624. L'église, déjà grande, aurait probablement atteint une taille et une hauteur impressionnante si elle avait été terminée.



Tombeau de Colbert
Tombeau de Colbert

[modifier] Dimensions principales

  • Longueur extérieure : 105 mètres.
  • Largeur extérieure (au niveau du transept) : 43,5 mètres.
  • Hauteur sous voûte : 33,46 mètres.

[modifier] Une église de dimension royale

L'édifice fut longtemps considéré comme une église royale grâce à sa proximité avec le haut lieu de la monarchie, le Louvre.

Louis XIV y fut baptisé, Colbert, Scaramouche, Rameau, François de Chevert entre autres y furent enterrés ; les obsèques de la mère de Mozart y furent organisées. Sully et Pomponne s'y sont mariés.


Le tableau Tobie et l’ange (1575), du peintre florentin Santi di Tito (1536-1603) se trouve, pourtour du chœur, côté gauche, dans la troisième chapelle.

[modifier] Quelques vues de l'église


[modifier] Les grandes orgues

Les grandes orgues
Les grandes orgues

Avec 8000 tuyaux, il est le plus grand orgue de France, juste devant les instruments de Notre-Dame-de-Paris (107 jeux) et de Saint-Sulpice (102 jeux).

Depuis 1989, il est composé de :

  • 5 claviers de 61 notes et un pédalier de 32 notes
  • 101 jeux, 147 rangs, 8000 tuyaux

St Eustache possède un orgue depuis le XVIe siècle, mais on ne dispose que de très peu d'informations sur sa composition d'origine. L'orgue de facture classique de Saint Germain des Près lui fut ensuite attribué (XVIIIe siècle ?). Remanié au début du XIXe siècle par les facteurs Daublaine et Callinet, il est détruit par le feu en 1844, peu de temps après son inauguration. Reconstruit en 1854 par Barker (3 claviers), reconstruit à nouveau après la Commune puis modifié par l'organiste Joseph Bonnet dans les années 20 et 30 (l'orgue passe à 4 claviers).

Les grandes orgues de Saint-Eustache ont été reconstruites presque intégralement par le facteur hollandais Van Den Heuvel en 1989, à l'exception du buffet qui est d'origine et de quelques jeux dont les grands tuyaux de la Montre qui datent de 1854. Les grandes orgues de Saint-Eustache font partie des plus prestigieuses du monde actuellement, en grande partie grâce à l'aura exceptionnelle de son titulaire depuis 1963 : Jean Guillou. Elles firent même l'objet d'une visite exceptionnelle de la reine Elisabeth II d'Angleterre, après leur inauguration par M. Jacques Chirac, alors Maire de Paris.

L'orgue, conçu par Jean-Louis Coignet, expert de la Ville de Paris, et Jean Guillou possède deux consoles : une, à traction mécanique avec machines Barker, qui se trouve en tribune et une autre, à traction électrique, destinée aux concerts, qui se trouve dans la nef.

Parmi les caractéristiques rares de cet instrument, on remarque :

  • le grand plein-jeu basé sur le 32 pieds au Grand Orgue,
  • les séries harmoniques allant jusqu'à la neuvième : en 32 pieds à la Pédale (Théorbe : 4 4/7, 3 5/9), en 16 pieds au Grand-Chœur, en 8 pieds au Solo (Harmoniques : 1 1/3, 1 1/7, 8/9), et jusqu'à la septième, en 8 pieds, au Positif,
  • le Plein Jeu Harmonique 2-8 du Grand-Chœur,
  • la Batterie d'anches basée sur le 32 pieds au récit,
  • l'ensemble de Tubas 16, 8, 4, coudés vers la nef, au Grand-Chœur,
  • les cinq rangs de chamades au Solo, alimentés par de l'air à pressions croissantes (6 pressions différentes).
  • On note aussi, parmi les couleurs exceptionnelles, la série de flûtes harmoniques (8, 4, 2 2/3, 2, 1 3/5, 1) au Solo, qui est une innovation de Jean Guillou déjà introduite par lui-même avec grand succès dans les orgues du Chant d'Oiseau à Bruxelles et de la Tonhalle à Zürich.

C'est également Jean Guillou qui a eu l'idée d'ajouter la Sesquialtera au Grand-Orgue : ce jeu apporte de nombreuses possibilités à la fois solistiques et en combinaison avec les mixtures.

La Contre-Bombarde 32 mérite une mention particulière. Ce jeu n'était pas prévu dans le devis, mais, considérant que le Trombone 32 existant (avec ses résonateurs en bois de taille assez modeste) n'était pas suffisant pour un orgue de cette ampleur, les frères Van den Heuvel ont offert cette Contre-Bombarde 32 à la ville de Paris. L'orgue de Saint-Eustache se trouve ainsi être le seul orgue de France disposant de trois jeux d'anches de 32 pieds. Une plaque de laiton a été placée en 2007, en hommage au jour et à la rencontre extraordinaire des initiales de Saint Eustache.

[modifier] Composition de l'orgue

Positif
18 jeux
Grand Orgue
16 jeux
Récit expressif
17 jeux
Grand-Chœur
19 jeux
Solo
11 jeux
Pédale
20 jeux
Quintaton 16'
Montre 8'
Bourdon 8'
Salicional 8'
Unda-Maris 8'
Prestant 4'
Flûte à fuseau 4'
Nasard 2' 2/3
Doublette 2'
Tierce 1' 3/5
Larigot 1' 1/3
Septième 1' 1/7
Fourniture V
Cymbale II
Douçaine 16'
Cromorne 8'
Trompette 8'
Clairon 4'
Montre 32'
Montre 16'
Principal 8'
Grosse Flûte I-II 8'
Flûte à cheminée 8'
Violoncelle 8'
Prestant 4'
Flûte 4'
Doublette 2'
Grande Fourniture IV-VIII
Plein-Jeu IV-V
Sesquialtera II
Grand Cornet II-V
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Flûte à cheminée 16'
Principal 8'
Cor de Nuit 8'
Flûte traversière 8'
Viole de Gambe 8'
Voix céleste 8'
Octave 4'
Flûte octaviante '4
Octavin 2'
Carillon III rgs
Plein-Jeu VI rgs
Contrebasson 32'
Bombarde 16'
Trompette harm. 8'
Basson-Hautbois 8'
Voix-humaine 8'
Clairon harm. 4'
Violonbasse 16'
Bourdon 16'
Diapason 8'
Flûte majeure 8'
Violon 8'
Grande Quinte 5' 1/3
Principal 4'
Flûte conique 4'
Grande Tierce 3' 1/5
Quinte 2' 2/3
Grande Septième 2' 2/7
Fifre 2'
Grande Neuvième 1' 7/9
Plein-Jeu 16' II-VIII rgs
Clarinette 16'
Tuba Magna 16'
Cor de Basset 8'
Tuba Mirabilis 8'
Cor harm. 4'
Flûte harm. 8'
Flûte octaviante 4'
Nasard harm. 2' 2/3
Octavin 2'
Tierce harm. 1' 3/5
Piccolo harm. 1'
Harmoniques III rgs
Ranquette 16’
Chalumeau 8’
Trompette en chamade I-III 8’
Trompeteria II
Principal-basse 32'
Contrebasse 16'
Flûte 16'
Soubasse 16'
Grande Quinte 10' 2/3
Flûte 8'
Violoncelle 8'
Grande Tierce 6' 2/5
Quinte 5' 1/3
Flûte 4'
Flûte 2'
Théorbe II
Mixture V
Contre Bombarde 32'
Contre Trombone 32'
Bombarde 16'
Basson 16'
Trompette 8'
Baryton 8'
Clairon 4'

Accessoires :

  • Accouplements Récit/Positif, Positif/GO, Récit/GO, GC/GO, Solo/GO, GC/GO alto, Solo/GO soprano, Solo/Récit, Positif/Récit, Solo/GC.
  • octaves graves GO, octaves grave Récit, octaves graves GC, octaves graves Solo.
  • Tirasses Positif, GO, Récit en 8' et 4', GC en 8' et 4', Solo.
  • Tremblants Positif, Récit, Solo.
  • 20 combinaisons générales et 3 par plan sonore, le tout multiplié par 32 mémoires. Pédale de crescendo avec 2 programmes : Tutti et Crescendo orchestral.

[modifier] Quelques titulaires des grandes orgues


[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur l'église Saint-Eustache.

[modifier] Bibliographie

  • Du Bastiment des Temples Materiels, pour l'exercice et profession de la religion, a l'honneur, gloire, & exaltation du tres-hault & tres-sainct, nom du Dieu vivant, tou-puissant & eternel. A Tres-Chrestienne Princesse, Catherine de Médicis, mere du Roy, & à tous autres Paroissiens de sainct Eustache à Paris. Par M. René Benoist Angevin, Docteur &…. À Paris chez Nicolas Chesneau 1578.
  • Traité sur la nécessité d'édifier temples et églises, précédée d'une adresse à la reine-mère Catherine de Médicis pour la poursuite des travaux de l'église Saint-Eustache à Paris.
  • Les orgues de Paris, Béatrice de Andia, Jean-Louis Coignet, Michel le Moël ; Ed. Action artisitique de la Ville de Paris.
  • L'Orgue, souvenir et avenir, Jean Guillou, Paris 1989, Ed. Buchet-Chastel

[modifier] Liens externes