École de Versailles

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L'école de Versailles fut le berceau de l'équitation savante française jusqu'en 1830.

Sommaire

[modifier] Chronologie

  • 1680 : création de l'École de Versailles par la réunion à Versailles de la Petite et de la Grande Écurie du roi
  • 1682 : inauguration par Louis XIV alors âgé de 44 ans.
  • 1793 : suppression par la Convention de toutes les écoles royales
  • 1796 : le directoire exécutif arrête qu'une « école nationale d'équitation » serait créée au manège de Versailles
  • 1810 : fermeture de « l'école d'équitation Versailles » transformée en « l'École spéciale de cavalerie de Saint Germain »
  • 1814 : réouverture du manège sous la direction du vicomte d'Abzac
  • 1830 : fermeture définitive de l'École

[modifier] Écuries

L'école de Versailles était composée des grandes et petites écuries. La bâtisse avait été réalisée de telle manière que, des fenêtres du château, l'on puisse admirer le parc et les bois au loin.

[modifier] Grandes écuries

Les grandes écuries abritaient les chevaux de guerre, de manège, de parade et de chasse.
Elles étaient dirigées par le grand écuyer, dit « M. le Grand ». Elle était composée de trois catégories d'officiers : ceux qui servaient quotidiennement, ceux des haras du Roi et ceux qui faisaient le service des cérémonies. Dans cette dernière catégorie figuraient les hérauts d'armes, les poursuivants d'armes, les porte-épées de parement et le corps des musiciens. Le grand écuyer avait aussi autorité sur l'école des pages fondée en 1682 par Louis XIV.

[modifier] Petites écuries

Les petites écuries abritaient les chevaux d'équipage et les voitures qu'ils tractaient.
Elle était dirigée par le premier écuyer, dit « M. le Premier ». Elle était composée des vingt écuyers servant par quartier, des trente pages et des vingt-quatre petits valets de pied, sans compter les cochers, selliers, palefreniers, postillons.

[modifier] Écuyers

Les écuyers, qui commencèrent à fonder la célébrité du manège de Versailles, sont

  • Du Vernet du Plessis (1620-1696) ou Duplessis à qui Louis XIV confia l'éducation équestre du Dauphin.
  • Du Vernet de la Vallée, cité par La Guérinière ainsi que le précédent, dans son École de Cavalerie.
  • Antoine de Vendeuil, maître de La Guérinière
  • Casaux de Nestier (1684-1754), Premier écuyer cavalcadour, donna des leçons d'équitation au jeune roi Louis XV
  • François de Salvert
  • Comte de Lubersac (1713-1767), dirigea l'école des Chevau-légers
  • Montfaucon de Rogles (1717-1760), « Écuyer ordinaire de la petite Écurie du Roi, commandant l'équipage de feu Monseigneur le Dauphin » définit dans son Traité d'équitation(1788) la doctrine des écuries Royales de Versailles.
  • Jean François Brunet de Neuilly écuyer jusque 1773
  • Charles-Eugène de Lorraine, prince de Lambesc (1751-1825)
  • Marquis de la Bigne, qui mit une heure pour traverser la place d'armes, sans quitter le galop.
  • Vicomte Pierre Marie d'Abzac (1744-1827) qui enseigna l'équitation à 3 rois, Louis XVI, Louis XVIII et Charles X.
  • Chevalier Jean François d'Abzac , frère du précédent (1754-1820)
  • Antoine Philippe Henry Cartier d'Aure

On nommait au XVIéme siècle cavalcadour le cavalier qui exerçait les poulains et montait les chevaux sous la direction du cavalerice,dénomination par laquelle on désignait l'homme de cheval qui réunissait l'expérience au talent et au savoir. Ce terme resté en usage en France jusqu'à la chute de l'ancienne monarchie, c'est-à-dire jusqu'en 1830. Seulement cette dénomination ne s'appliquait plus, comme au temps de La Broue, au cavalier encore inexpérimenté, mais à l'écuyer qui, chez le roi et chez les princes, commandait l'écurie des chevaux qui servaient à leur personne. Quant à la qualification d'écuyer ordinaire, elle s'appliquait aux écuyers dont les fonctions se continuaient toute l'année, par opposition à ceux qui servaient par quartier.

[modifier] Organisation

A Versailles, les élèves étaient en nombre restreint. Ils comprenaient :

  • Quelques jeunes gens de famille, aptes à devenir élèves écuyers ou écuyers. Les élèves écuyers étaient employés spécialement au service du manège. Les écuyers étaient de différentes sortes, répondant à des charges de cour. Les écuyers de manège étaient les moins nombreux.
  • Quatre gardes du corps, envoyés par les compagnies pour faire des instructeurs. Un refus formel avait été opposé aux demandes réitérées d'admettre un plus grand nombre de Gardes du corps et des officiers de la garde royale.
  • Quelques élèves, en très petit nombre, qui, par faveur toute spéciale, venaient apprendre pour eux-mêmes et sans autre but ;
  • Les pages du roi, futurs officiers de cavalerie, dont l'organisation datait seulement de novembre 1820. La durée des études était de trois ans et le recrutement annuel de vingt deux, en moyenne. En comprenant la dernière admission, celle de 1830, les pages furent, en tout, deux cent dix huit. Ils ne montaient au manège que trois fois par semaine et la leçon n'avait pas plus de vingt à vingt cinq minutes de durée.
  • Les gens du service des écuries, destinés à être un jour sous piqueurs ou piqueurs. Ces élèves piqueurs se divisaient en deux catégories, en « élèves bleus » et « élèves galonnés ». Ils tiraient leur nom de leur uniforme même, simplement bleu pour les premiers ; de même couleur, mais rehaussé de galons aux manches et aux poches, pour les seconds.

Ils étaient attachés ait service de la selle, à celui du manège et, par exception, au service des attelages. A la réorganisation des écuries du roi, en 1816, il y avait sept « élèves bleus » et, six « élèves galonnés ». Par la suite, leur nombre a varié. Les vacances de piqueurs étaient rares et des raisons d'économie en firent encore diminuer le nombre. Ainsi, de 1819 à 1830, et laissant en dehors les services de la selle et des attelages qui réclamait un service de piqueurs plus nombreux, le manège de Versailles proprement dit n'eut pour son service particulier qu'un piqueur, Bellanger, et qu'un sous-piqueur, Bergeret.

(Alexis L'Hotte - Un officier de Cavalerie)

[modifier] Enseignement

A l'époque de sa création (1682), la lourde amure du moyen âge disparaissait. Les grands écuyers de l'école préconisèrent donc une position plus souple et plus naturelle, avec une utilisation plus fine et plus diversifiée des aides. C'est à ce moment que naît la notion de tact équetsre. L'équitation devient un art.

  • Dégager « l'équitation de toutes les superfluités, de toutes les inutilités en vogue au temps de Pluvinel » (d'Aure) ;
  • Rechercher « la regularité et l'élégance de la position, la finesse des aides, la douceur dans l'emploi des moyens de domination » (l'Hotte) ;
  • Rejeter « tout ce qu'en équitation le bon goût réprouve ».;
  • Obtenir la perfection de la position du cavalier: "Dans ce manège, les plus grands soins étaient donnés à la rectitude, à l'élégance de la position, à ce point qu'il suffisait de voir passer un cavalier sortant de cette école pour pouvoir dire : « C'est un élève de Versailles. » A cette époque, on disait : « Celui qui n'est pas bel homme à cheval ne peut, être bon homme de cheval. »(l'Hotte) ;

[modifier] Influence