Yvonne Oddon

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Yvonne Oddon, née en 1902 à Gap (Hautes-Alpes) dans une famille protestante et décédée en 1982, est une des chefs de file de la transformation des bibliothèques françaises et une résistante française.

Yvonne Oddon, après des études secondaires et une année comme lectrice au Pays de Galles, est admise comme élève à l'école de bibliothécaires crée après la Première Guerre mondiale à Paris, rue de l'Elysée, par l'aide américaine à la reconstruction. Elle y devient ensuite assistante et est envoyée en stage aux États-Unis (1926-1928). De retour en France, elle devient bibliothécaire du Musée du Trocadéro en 1929 tout en continuant des activités de conseil pour les bibliothécaires et en occupant des responsabilités à l'Association des bibliothécaires français. Son nom reste attaché au Guide du bibliothécaire amateur, publié en 1930 par Charles-Henri Bach ; le texte repris et corrigé, devenu le Petit guide du bibliothécaireet considérablement augmenté après 1945, fut réédité à de nombreuses reprises sous leurs deux noms pendant et après la guerre, certaines éditions étant illustrées. Le Musée du Trocadéro devient Musée de l'Homme et sa bibliothèque, ouverte au public et classée méthodiquement (suivant une adaptation de la classification de la Bibliothèque du Congrès) représente un tournant dans la gestion des bibliothèques d'étude. Pour l'Exposition universelle de 1937 elle est chargée, avec son collègue de l'École de la rue de l'Élysée, B.Reitman, d'organiser la section « Bibliothèques ». En 1940 elle participe à la création du réseau de résistance dit « du Musée de l'Homme » qui s'illustre d'abord dans l'évasion des prisonniers et aviateurs puis dans le renseignement. Elle est aussi présente à la naissance d'une publication clandestine pour laquelle elle trouvera le nom de Résistance. Le 10 février 1941 des participants du réseau sont arrêtés suite à la dénonciation d'un employé. Le 7 février 1942, dix membres du réseau sont condamnés à mort, mais pour les trois femmes, dont Yvonne Oddon, la sentence est suspendue et elles sont déportées en Allemagne. Yvonne Oddon connaît alors diverses prisons avant d'être conduite au camp de Ravensbrück le 20 novembre 1944. Libérée par la Croix-Rouge internationale, elle arrive à Paris le 14 avril 1945 à la suite d’un échange négocié entre la Croix-Rouge et Heinrich Himmler.

Par la suite, Yvonne Oddon, tout en poursuivant son travail au Musée de l'Homme, réalise de nombreuses missions sous l'égide de l'Unesco (Haïti, 1949) et participe à l'organisation des conférences sur l'éducation de base de Malmö 1950 et Ibadan 1954 puis à la création de l'ICOM pour laquelle elle crée un système de classification et exécute, après sa retraite de nombreuses missions en particulier pour le Centre muséographique de Jos, Nigeria.

Chevalier de la Légion d'honneur au titre de la Résistance elle est promue au grade d'Officier à sa retraite.

Décédée en 1982, elle repose à Menglon, berceau de sa famille.

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