Wat Tyler

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Tyler.
La mort de Wat Tyler
La mort de Wat Tyler

Wat Tyler (? - 15 juin 1381) est un paysan anglais, soldat démobilisé des guerres de France, qui a pris la tête d'une révolte des siens en lutte contre les impôts excessifs. Il n'est pas l'instigateur de la Révolte des Travailleurs mais il en a été certainement le fer de lance.

Sommaire

[modifier] Le contexte

Depuis le milieu du XIVe siècle, la situation du paysan anglais a sérieusement empiré. C'est lui qui a la lourde charge de payer la guerre du roi en France. Le Statut des travailleurs de 1351, empêchant une hausse des salaires, a augmenté le mécontentement. En 1380, le Parlement décide la levée d'une nouvelle poll tax et l'envoi de commissaires royaux dans les campagnes pour éviter les fraudes.

C'en est trop pour les paysans. Au début de 1381, la révolte éclate en Essex et se répand vite dans le Kent, le Sussex, le Norfolk. Partout, les nobles fuient, les châteaux brûlent. L'un des meneurs, le prédicateur John Ball, prêche l'égalité entre les humains. Arrêté en mai par les gardes de l'archevêque de Cantorbéry, Simon de Sudbury, il annonce: « Il y aura 20,000 hommes qui vont me libérer. »

[modifier] Wat Tyler et la Révolte

Après la guerre française, Wat Tyler était retourné travailler sur sa terre dans le Kent. Un percepteur royal se présente chez lui et tente de se payer en essayant de violer sa fille, une adolescente de 15 ans. Encouragé par ses voisins, Tyler assassine à coups de marteau l'agresseur de sa fille. Les paysans du Kent, qui connaissent sa valeur, l'élisent chef des rebelles. Celui-ci, qui ne peut plus revenir en arrière, accepte.

Leur première direction est Cantorbéry où ils libèrent John Ball. Puis ils décident de marcher sur Londres. Sur leur chemin, ils ouvrent les prisons et décapitent les juges qui tombent entre leurs mains. Le 10 juin, lorsqu'ils arrivent aux portes de la capitale, ils sont près de 100 000 insurgés qui exigent de parler au roi.

[modifier] Wat Tyler et Richard II

Wat Tyler ne veut pas renverser le gouvernement mais exige des réformes. C'est pourquoi il veut négocier avec le roi. C'est pourquoi aussi il impose une discipline à ses hommes en interdisant les pillages et en punissant de mort les fautifs.

Finalement Richard II accepte de le rencontrer. Le jeune garçon de 15 ans arrive à bord d'une barque sur la Tamise, mais il prend peur et décide de rebrousser chemin. Il va se réfugier à la Tour de Londres avec quelques notables, dont Simon de Sudbury, l'archevêque de Cantorbéry. Tyler assiège alors la Tour qui est prise en deux feux. Sudbury est arrêté et assassiné, peut-être à l'instigation de John Ball.

Richard II rencontre Tyler à Mile End, un faubourg de Londres. Le capitaine des insurgés exige l'abolition du servage, de la poll tax et du privilège de la chasse et de la pêche de la noblesse. Le roi veut gagner du temps car il sait que Robert Knolles est en train de lever une armée non loin de là. Il accepte tout et fixe rendez-vous au lendemain pour finaliser les détails de l'entente.

[modifier] La mort de Tyler

Le 15 juin, Tyler et le roi se rencontrent donc de nouveau à Smithfield. Richard II s'est entouré de provocateurs qui s'amusent à insulter le chef des insurgés. Celui-ci sort son épée. Prenant prétexte de vouloir défendre son roi, le Lord-Maire de Londres, William Walmorth, lui porte un coup d'épée qui le renverse. Il est aussitôt achevé par un écuyer.

Richard, qui a belle prestance, parvient à calmer les insurgés présents. Il leur fait croire que Tyler est un traître qui a voulu l'assassiner et que lui, le roi, est leur véritable chef. Il leur promet qu'il respectera sa promesse et leur demande de se disperser.

Ce sera leur faute. Robert Knolles les attend à la sortie de Londres. Ils sont écrasés. Ceux qui ne sont pas tués s'éparpillent dans toutes les régions. Les représailles suivent. Des milliers de paysans sont exécutés. John Ball, capturé dans une ancienne abbaye, est pendu et écartelé. Ce n'est que le 30 août qu'un ordre royal suspend les représailles.

Par la suite, il ne fut plus question avant longtemps d'abolir le servage ni la poll tax.