Utilisateur:VladoubidoOo/Pierrefonds

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La France est aujourd'hui célèbre pour son patrimoine historique et culturel, riche, varié, et surtout dans un état de conservation admirable; elle se place en effet au premier rang mondial pour ce qui est des technologies mises à disposition dans ce but. Il faut cependant se souvenir que ce ne fut pas toujours le cas, et que ce que nous nommons de nos jours «monuments historiques» ont, au cours des siècles, été traîté de façons parfois si irréspectueuse qu'enfin le XIXe siècle pousse certains grands hommes à s'en insurger.

Parmis eux, il y a Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1879), architecte, peintre et écrivain, qui réalisa de nombreux travaux de restauration dans la France entière. Ces mêmes travaux n'ont pas tous été approuvés, et aujourd'hui encore l'oeuvre de Viollet-le-Duc est propos à discussion: la question se pose en effet de savoir si l'apport de ce dernier fut bienheureux ou malheureux à la mise en valeur du patrimoine français. Question à laquelle nous tenterons de répondre au travers du cas du château de Pierrefonds, et selon la problématique suivante:

Peut-on dire que la restauration du château de Pierrefonds par Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc est constructive dans le cadre de la revalorisation du patrimoine en France? Dans quelle mesure cette question sucite-elle des réactions polémiques?


Sommaire

[modifier] Une restauration spécifique à Viollet-le-Duc

[modifier] Le contexte dans lequel l'idéologie de Viollet-le-Duc s'est développée

[modifier] Un univers architectural en pleine mutation

Cette redécouverte du château de Pierrefonds, intervient après une longue période de mépris total envers les vieux édifices "féodaux". Verrues indésirables dans le paysage pour certains, symboles d'un régime d'oppression pour les autres, la plupart avaient été vendus comme biens nationaux durant la Révolution et dépecés afin de récupérer les pierres taillées. Au début du XIXe siècle, à titre d'exemple, Jean-Baptiste Lefort faisait sauter le cœur de l'abbatiale Notre-Dame de Jumièges. Et de nombreux pillards de pierres sévissaient à Pierrefonds au XVIIIème siècle[1]. La qualité de conservation des monuments médiévaux fut ainsi grandement touchée.

Cependant, à cette même époque, certains historiens tel Jules Michelet se remémorèrent qu'il existait mille ans d'histoire coincés entre l'Antiquité et la Renaissance. Doucement des voix s'élevèrent pour rappeler que l'architecture ne se limitait pas aux seules conceptions d'Hippodamos de Milet, de Vitruve ou plus récemment à celles de Le Vau ou de Mansard, mais que l'art médiéval avait un réel interêt[2], tant historique qu'architectural. Le moyen-âge fait donc progressivement l'objet d'une certaine réhabilitation, notamment au sein du style néo-gothique, qui revisite l'art du bas moyen-âge.

On peut comprendre les travaux de Viollet-le-Duc par l'enguouement apporté aux reconstructions de bâtiments, à la modernisation des édifices au XIXème siècle et aux innovations architecturales. Les années 1857 et 1858 voient la concrétisation d'une politique de grands travaux: Les réaménagements du baron Haussmann à Paris commencent, tandis que l'on inaugure la ligne de chemin de fer entre Coutras et Périgueux, ainsi que celle entre Bordeaux et Sète. On observe également la mise en service de la gare de Perpignan et la percée du tunnel du Mont-Cenis. Toujours à Paris, on peut citer l'élévation de l'Opéra de Charles Garnier. Cette reconstruction quasi-totale du château de Pierrefonds s'inscrit donc tout naturellement dans cette ère de création architecturale et monumentale, chère au règne de Napoléon III.

[modifier] Un contexte politique propice

En 1852, Louis-Napoléon Bonaparte, alors prince-président depuis 1848, organise un coup d'état et se proclame empereur sous le nom de Napoléon III. Il épouse Eugénie Palafox de Guzman-Portocarrero y Kirkpatrick de Closburn, dite Eugénie de Montijo, qui sera sa conseillère non seulement au niveau politique, mais aussi au niveau culturel. La cour impériale, qui aurait dû, selon la mode bonapartiste, s'installer au château de Fontainebleau, choisit finalement Compiègne, pour son style et son confort (le château de Compiègne fut totalement reconstruit sous Louis XV), et surtout sous l'impulsion de l'impératrice Eugénie qui appréçiait particulièrement cette demeure. Au moment où Napoléon III demande la reconstruction de Pierrefonds, il est au faîte de sa gloire: Nice et la Savoie sont rattachés à la France et le percement du canal de Suez avance. La prospérité de la France permet ainsi de stimuler les travaux de grandes ampleur, notamment ceux de Pierrefonds, et, en général, sont favorables à la mise en pratique des perspectives architecturales ambitieuse de Viollet-le-Duc.

[modifier] Une restauration qui permet à Viollet-le-Duc d'appliquer sa conception de la restauration d'un édifice

Né en 1814 dans une famille bourgeoise, Eugène Viollet-le-Duc est élevé dans le goût artistique dès le plus jeune âge. A titre d'exemple, son oncle Etienne-Jean Delécluze, est peintre d'histoire, critique d'art, et a travaillé dans les ateliers de David. On trouve d'ailleurs chez les Viollet-le-Duc toute une pléïade d'amis et d'artistes: l'historien Mignet, le directeur de la manufacture de Sèvres Alexandre Brongniart, Stendhal, Ludovic Vitet, Prosper Mérimée et les architectes Achille Leclère et Jean-Jacques Huvé. Ces deux derniers lui enseigneront l'architecture, Eugène ayant refusé d'entrer à l'Academie des Beaux-Arts. Découvrant les écrit de Charles Nodier, du Baron Taylor et d'Alphonse de Cailleux, le jeune homme se lance à la découverte des monuments français dont il produit un certains nombre d'aquarelles, parcourant ainsi l'Auvergne, Lyon, le sud de la France, puis, grâce à la vente de certaines de ses œuvres, la Normandie. C'est durant ces voyages qu'il s'inicie aux dessins de châteaux, notamment ceux de la Loire. Ses aquarelles lui rapportent ensuite assez pour entreprendre un voyage en Italie, destination oblige pour tout artiste en quête d'inspiration. Ces découvertes sont décisives pour Viollet-le-Duc; il y apprend à "Imaginer le monument tel qu'il vivait dans le passé", dit comprendre qu'il y a un "langage muet entre les bâtiments et les hommes""[3] et affirme que "Dessiner c'est voir, et voir c'est savoir. Le dessin et l'étude minutieuse de l'architecture deviennent ainsi la figure de proue de l'apprentissage autodidacte de Viollet-le-Duc.

Déjà son ami Prospère Mérimée, nommé en 1834 à la suite de Ludovic Vitet au poste d'inspecteur des monuments historiques, s'inquiétait auprès de l'archéologue Narcisse de Caumont des restauration hazardeuses que subissent certains monuments.

"Vous savez mieux que personne, Monsieur, à combien d'ennemis nos antiquités ont été éxposées. Les réparateurs sont peut-être aussi dangereux que les destructeurs."[4]

Sa première préocupation en tant qu'inspecteur est donc tout naturellement celle de trouver des architectes qui connaissent les structures des monuments anciens, principalement antiques et médiévaux. Et c'est ainsi qu'il confie, en 1840, la responsabilité de Sainte-Madeleine de Vezelay au jeune Viollet-le-Duc, alors âgé de 26 ans. Plus tard, il fera encore appel à lui pour la restauration du chateau de Pierrefonds.

On se souvient de l'appretissage autodidacte d'Eugène Viollet-le-Duc de l'architecture, or peut-être est-ce cela même qui lui permet d'aborder la restauration d'un édifice, ici d'un château médiéval, d'une façon singulière et originale. En effet, à ses yeux une restauration va au delà du simple nettoyage ou empilage de pierres; il s'agit plutôt d'une restitution fidèle non pas de l'édifice tel qui devait être, mais tel qu'il aurait pu être, réaliste non pas par rapport aux plans même du châteaux, mais par rapport au style architectural de l'époque à laquelle il est construit.

«Restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c'est le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné.»[5]

Ainsi, bien que Viollet-le-Duc respècte les thèmes médiévaux employés dans la décoration architecturale de cette époque, il s'accorde un certain nombre de libertés. Un exemple en est qu'aimant beaucoup les chats, il en fera sculpter 32 sur les fenêtres de la facade principale[6], alors que ce sont généralement des animaux liés au culte sataniste au moyen-âge. Ici donc, Viollet-le-Duc invente sans prendre compte des mœurs de l'époque, dans un interêt plus ludique et esthéthique que scientifique. On peut aussi citer la salle des Preuses, qui parmis les rares pièces du château achevées, est celle qui comporte le plus d'éléments Viollet-le-Duciens et non pas moyenâgeux. Ce fantaisisme de Viollet-le-Duc peut être tantôt critiqué, tantôt admirer pour l'imagination dont elle est témoin. Nicolas Dejardin-Hayart (administrateur du château) considère que: "Pierrefonds est l'aboutissement de décennies de travail et de reflexion, le théoricien, le créateur et le visionnaire s'y sont exprimé librement", et en parlant des nombreuses statues de chats qui peuplent les toits: "Viollet-le-Duc s'amuse! Au-delà de toutes théories, il apporte sa fraîcheur personnelle au XIXème siècle".

[modifier] En particulier dans la cas de la salle des Preuses

La plus grande salle du château, la salle des Preuses, est une pure invention de Viollet-le-Duc, dans laquelle il fait étalage de toute la délicatesse de l'art néo-gothique et où sa vision d'un "interieur médiéval" est la plus explicite. Placée au Ier étage de l'aile l'ouest, cette salle d'apparat de 52m de longueur sur 9,50m de large et 12m de haut est couverte d'un plafond en forme de coque de navire renversée, peint d'un ocre doré reflétant la lumière. Elle est ouverte par une porte monumentale sculptée représentant Charlemagne et quatre princes paladins. Cependant, on remarque qu'elle est dominée par un aigle impérial, il s'agit donc de pure courtisanerie, (puisque le château était déstiné à recevoir l'Empereur) que de restitution fidèle de l'art du Moyen-Âge.[7]. Cette salle, dévolue aux récéptions et célébrations, incarne le goût du faste lié aux fêtes du Second-Empire. Une grande tribune d'orchestre la domine.

Sur le manteau de la cheminée à double foyer, au fond de la salle, se distinguent les statues des neuf preuses, héroïnes des romans de chevalerie (que Viollet-le-Duc inséra également dans sa restauration du château de Coucy). Détails remarquable, la reine Sémiramis (au centre) est représentée sous les traits de l'impératrice Eugénie. Les autres sont les portraits des dames de la cour: Tamaris (maréchale Canrobert), Deijenne (princesse Murat), Lanpédo (duchesse de Malakoff), Hippolyte (baronne de Pierres), Pentésilée (duchesse de Cadore), Taucqua (duchesse de Bassano), Deisille (comtesse de la Poeze), et Ménélippe (madame Carette)[8], (la seule statue qui ne soit pas couronnée, car Madame Carette était la seule des huit dames qui accompagnaient l'impératrice à ne pas être d'origine noble).

Comme le dit Louis Grodecki, "l'inspiration de ces statues, toutes aimables et maniérées, exprime bien l'esprit de ce "romantisme d'emprunt" du second Empire". C'est là un bon exemple de la liberté que s'accordait Viollet-le-Duc quand aux représentations décoratives. Bien que le thème soit respécté (le thème des neuf Preuses guerrières étant un thème récurent dans les décors médiévaux), Viollet-le-Duc n'hésite pas à y apposer la trace des nouveaux occupants, et l'on peut aisément là encore y voir un acte de simple courtisanerie.

Les vingt-deux fenêtres de la salle sont considérés comme des chefs d'œuvre du néo-gothique. Cette salle n'est aujourd'hui meublée que de deux banquettes circulaires déssinées par Viollet-le-Duc lui-même. Ces banquettes dites "ottomanes", "bornes" ou "indiscrets"[9], typiques des salons écléctiques du Second-Empire, ne correspondent pas au mobilier du XVème siècle, qui serait tout de même plus approprié! La salle pouvait acceuillir plus de 300 invités[10]. Abritant dès 1866, la collection personnelle d'armure anciennes de Napoléon III (aujourd'hui aux Invalides), elle sert aujourd'hui de salle d'éxpositions temporaires.

[modifier] Des travaux et des amménagements qui évoluent selon l'utilité attribuée au château

[modifier] Une ruine partiellement reconstruite

Depuis son démentèlement par Richelieu, le château était à l'état de ruines. Bien qu'il éveille l'attention de certains passionés au XVIIIème siècle, il n'est à la Révolution française, qu'une ruine désèrte et enfouis derrière une épaisse forêt. C'est ainsi qu'en 1798, les ruines sont vendues comme bien national pour 8100 francs, avant que Napoléon Ier en fasse l'acquisition en 1810 pour 2950 francs seulement. Pendant la Monarchie de Juillet, il sert de décor à un somptueux banquet organisé le 11 août 1832 par Louis-Philippe à l'occasion du mariage de sa fille, Louise, avec Léopold Ier de Saxe-Cobourg Gotha, roi des Belges[11].

En 1848 le site est inscrit sur les listes des monuments historiques, ce qui attèste d'un interêt évident pour la valeur historique du château, qui n'est plus vu comme une simple ruine paysagiste.

Après la découvèrte de deux sources sulfureuses et férrugineuses, Pierrefonds devient une station thermale spécialisée dans les maladies de l'appareil respiratoire, comme Enghien-les-Bains. Deux pavillons devant protéger chacun une source, des buveurs d'eau, et une établissement de bains comportant douches et pulvérisations, furent élevés dans les jardins.

La cour de Napoléon III s'installe à Compiègne, et se rend plusieurs fois à Pierrefonds. En effet, Prosper Mérimée, alors inspecteur en chef des Monuments Historiques et ami de l'impératrice, aurait inciter celle-ci à visiter les lieux et Viollet-le-Duc en fit une déscription si élogieuse que l'empereur consentit à lui ouvrir un crédit de 4 ou 5 millions sur sa cassette.[12] C'est donc le 15 juillet 1850 que Napoléon III, grand féru d'art et d'archéologie[13], visite les lieux avec sa femme Eugénie, mais c'est seulement en 1857 que Napoléon III charge Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc de restaurer l'édifice. Il a alors en tête de faire de Pierrefonds une "ruine pittoresque"[14], en accord avec la mode romantique. En 1858, les travaux commencent.

Viollet-le-Duc réfléchissait depuis longtemps à la restitution du château: En 1854, il publiait dans les premier volume du Dictionnaire deux vues de la tour nord-est et de la courtine nord, fournissant en parallèle l'état ruiné et une proposition de réstitution[15]. En 1857, il rédige une Description du château de Pierrefonds qui comporte des plans et un état complètement réstitué en vue cavalière générale. Il publie ces documents l'année suivante dans le tome III du Dictionnaire raisonné de l'architecture française[16]. Viollet-le-Duc propose de ne restituer que le donjon et deux tours, bien que l'ensemble doit être restaurer et dépoussiéré, pour éviter une ambiance "assez triste"[17].

[modifier] Un demeure imperiale

Dès 1859, les choses s'accélèrent. Il est décidé d'étendre la restauration de l'édifice, qui se limitait alors aux deux tours de la façade nord-est, et d'entreprendre la réféction de plusieurs tours d'enceinte[18].

En 1861, le château prenant forme, Napoléon III décide de faire de Pierrefonds une demeure impériale et demande à Viollet-le-Duc de le rendre habitable. C'est donc pendant ces travaux de totale-réhabilitation que l'empereur d'Autriche François-Joseph de Habsbourg visite les lieux en 1862.

Viollet-le-Duc, dans cette optique d'aménagements, abandonne plusieurs aspects préliminaires de la restauration: Il place des lucarnes de distance à distance sur le chemin de ronde[19] orné de mâchicoulis, abandonne l'idée de réstituer le fossé défensif autour du donjon et orne de sculptures plus nombreuses les tourelles du perron. Il donne un air imposant à l'édifice en surèlevant la façade éxterieure de plus de 20 mètres[20]. Il recrée de toute pièce le pont-levis, invente la cour d'honneur et sa galerie, inspirée de la première Renaissance, visible dans certains châteaux du bords de Loire. En 1866, Viollet-le-Duc décide de doubler la grande salle en rez-de-chaussée de la galerie entresolée et d'établir à l'éxtrémité nord un escalier à double révolution (encore une inspiration de la Renaissance, comme au château de Chambord), et ce dans le but de satisfaire la circulation de la foule et l'agrément du regard. Viollet-le-Duc prend donc en compte la vie de cour qui doit figurer dans ce château, et adapte les espaces suivant cette contrainte. Dès 1866, Le gros de l'œuvre est achevé. Le couple impérial inaugure la salle des Preuses dont les riches décors remportent un franc succès. Elle sera dès lors le théâtre de nombreuses récéptions.

Comme dans la salle des Preuses, Viollet-le-Duc orne les intèrieurs de nombreux symboles impériaux, comme l'aigle impérial, et les fameuses abeilles de Napoléoniennes [21]. On observe également quelques murs tapissés de porc-épics dorés, pourtant emblème de Louis XII, roi de France à la Renaissance. Louis XII en effet, fut avant son règne, duc de Valois, est possédait ainsi la terre de Pierrefonds. Nous devons donc voir dans ces porcs-épics à première vue surprenant un clin d'oeil au passé médiéval et Renaissant du château.

[modifier] Un musée

À partir de 1867, le château de Pierrefonds transite vers un interêt muséographique et est finalement ouvert au public. C'est notamment grâce à l'impulsion donnée par l'exposition universelle de 1867 que Napoléon III ouvre Pierrefonds au public. Cette même année, le châteaux acceuillit près de 120 000 visiteurs. Napoléon III présente ainsi sa collection d'armures anciennes, ayant judicieusement pensé qu'une salle d'armes était indispensable dans un monument destiné à reproduire le type le plus pur et le plus complet de l'architecture militaire française au XVe siècle. Le château est d'ailleurs classé monument historique en 1868, alors que les travaux de construction sont encore inachevés. Le musée était ouvert deux jours par semaine et, lors des séjours de la cour à Compiègne, des excursions y étaient organisées.

Le succès de ce tout nouveau musée médiéval et avant tout dû à son allure, car il ressemble parfaitement à l'idée dont se font les visiteurs d'un château médiéval, et correspond ainsi à un musée non pas seulement au sujet des œuvres présentées, mais également par rapport à son architecture. Le lieu constitue ainsi un musée en lui-même.

La guerre de 1870 marque la chute du Second-Empire. Les travaux sont stoppés et les collections sont évacuées. Cette guerre stoppe la réfléxtion de Viollet-le-Duc sur la réstitution du château, ne lui laissant pas le temps d'apporter à l'édifice tout le confort nécéssaire à son occupation. Ainsi, les programmes de chauffages, de cuisines et de sanitaires ne seront pas réalisés dans leur intégralité.

Mais Viollet-le-Duc n'abandonne pas son projet et écrit en 1871 au ministère de l'instruction publique pour lui faire part de l'état des travaux et demander de reprendre le chantier. La poursuite des travaux sera autorisée deux ans plus tard, l'état déboursant une somme de 850 000 francs dont la première partie ne sera versée qu'en 1878. En 1879, à la mort de Viollet-le-Duc, c'est son gendre, Maurice-Augustin-Gabriel Ouradou, qui poursuit le chantier en se contentant de terminer les décors intèrieurs. En 1882, la facade de la chapelle est terminée. Ouradou cède la place à Juste Lisch en 1885. La même année, les travaux qui ne sont plus que décoratifs sont stoppés pour de bon.

On a également la trace d'un autre architecte qui travailla à la restauration du châteaux, Lucjan Wyganowski (1809-1884), qui fut vraisemblablement chef des travaux auprès de Viollet-le-Duc et Ouradou.

Ce musée du moyen-âge s'inscrit dans un réel engouement muséologique sur l'art médiéval. En effet, pendant la deuxième moitié du XIXème siècle, de nombreux musée ouvrent leur porte aux oeuvres moyen-âgeuses. L'hôtel de Cluny à Paris est notamment devenu musée du moyen-âge en 1843, sous l'impulsion d'Alexandre du Sommerard, l'un des premiers amateur d'art à s'intéresser au moyen-âge[22]. En 1898, on observe également la naissance du musée Condé, à Chantilly, aujourd'hui l'une des plus importante colléction d'art du moyen-âge et de la Renaissance[23]. Autant dire qu'à cette époque, les musées concernant le moyen-âge sortent enfin de l'oeuf des colléction privées et bourgeoise, et qu'ainsi, l'art médiéval se démocratise nettement.

[modifier] La polémique autour de la restauration d'un édifice et le cas de Pierrefonds

[modifier] La polémique à l'époque

[modifier] Une notion de patrimoine encore à définir

Afin de comprendre que, malgrès les mécontentements qu'il a soulevé, on ne peut réelement affirmer qu'Eugène Viollet-le-Duc a entrepri une restauration en opposition avec les moeurs de son temps, il est indispensable de rappeler qu'au XIXe siècle, la notion de patrimoine est encore mal définie. En effet, si dès 1790 est créée une Commission des Monuments, cette sensibilisation au patrimoine architectural ne trouvera pas de structure politique et administrative avant la monarchie de Juillet -quand sous le ministère Guizot fut créé, en 1830, un poste d'inspecteur général des monuments historiques. Il faudra d'ailleurs attendre 1837 avant que soit constituée la commission des Monuments Historiques; et pour ce qui est du législatif, la première loi de protection des Monuments apparaît en 1887, c'est à dire trente ans après que la restitution soit confiée à Viollet-le-Duc! Mais là même, elle comporte de nombreuses lacunes, et de ce fait devra être remplacée le 31 décembre 1913 par une nouvelle loi, constisuant encore aujourd'hui la véritable charte des Monuments Historiques. D'autre part, on peut difficilement identifier de restaurations tel que nous l'entendons de nos jours antérieures à Pierrefonds. En effet, les bâtisses n'étaient pas, dans la plupart des cas, prévues pour servir de musées, mais pour abriter de nouveaux occupants. Dans ces conditions, l'architecte se devait d'y integrer des éléments modernes tel que le chauffage, par souci de confort. Et au delà de cela, il n'était pas rare de voir renié ce patrimoine : murs abattus Ces éléments nous permettent de dire que lorsque la restauration du château est envisagée, il n'existe pas de structure legislative propre à définir de quelle façon cela aurait dû être fait. L'architecte est donc uniquement livré à son imagination, à ses connaissances en matières d'architecture castrale moyen-âgeuse, et à l'assentiment du commenditaire (ici l'Empereur lui-même). On ne peut donc dire que Viollet-le-Duc était hors des cadres d'une restauration traditionnelle, puisque ces cadres n'existaient pas encore ! Les critiques qui ont pu lui être adressées étaient de ce fait basées essenciellement sur des jugements personnels et esthétiques : savoir s'il avait restitué l'ambiance de moyen-âge semble pour beaucoup de ses détraqueurs plus important que savoir s'il a restitué le château en lui-même.

[modifier] Le point de vue de grandes personnalités de l'époque

Nous avons donc vu qu'une grande partie des opposants à la reconstruction du château fondaient cela sur un jugement de valeur esthétique. Or les plus véhéments de ceux-ci sont sans contexte les Romantiques. Il faut savoir que dès les années 1820, l'interêt des romantiques n'est plus essentiellement centré sur l'Antiquité: le Moyen-Âge est redécouvert, et on en exhalte les vertus chevaleresques. De plus, ils se prennnent d'amour pour les ruines, qui témoignent de la prise du temps et de la nature sur l'entreprise humaine... Il faut cependant nuancer et rappeler qu'à l'intérieur même de ce courant artistique, les avis disvergent; illustrant de ce fait la complexité d'une prise de position ferme.


Pour le Romantisme, voilà ce que sont les ruines :

"Les ruines où la nature combat l'art des hommes inspirent une douce mélancolie. Elle nous y montre la vanité de nos travaux, et la perpétuité des siens. Comme elle édifie toujours, lors même qu'elle détruit, elle fait sortir des fentes de nos monuments des giroflées jaune, des chénopodiums, des graminées, des cerisiers sauvages, des guirlandes de rubus, des lisières de mousses, et toutes les plantes saxatiles qui forment, par leurs fleurs et leurs attitudes, les contrastes les plus agréables avec les rochers."

Bernardin de Saint Pierre.

Il s'attache aux lieux pittoresques, insolites, et privilégie la puissance de la nature sur l'homme. Un château en ruine peut dès lors être considéré comme un paysage typique de l'imaginaire romantique... Et c'est dans ce contexte que celui de Pierrefonds trouve sa place, aisément, d'autant plus que ses ruines sont d'une hauteur impressionnante, et que la quasi absence de mousse sur les murs (témoignant habituellement de la prise du temps et de la nature) en font un édifice réputé propre à stimuler le fantasme des contemporains. C'est ainsi que, dès 1840, chansonniers, poètes et romantiques en tout genre se pressent à Pierrefonds pour visiter les ruines, et que le célèbre Victor Hugo lui-même s'y rendra lors d'un voyage en Picardie. Le gardien du château, monsieur Connétable-Terjus, organise les visites des souterrains et des oubliettes, contant de vieilles histoires du temps passé. On vient chercher le rêve et le frisson. Sentiments, émotions, rêveries, tout est réuni à Pierrefonds pour combler les âmes romantiques. On remarque d'ailleurs que cet attrait pour le château, lieu de "tourisme romantique" dès la fin du XVIIIe siècle, est présent dans la litterature de l'époque. Par exemple Alexandre Dumas, dans 20ans plus tard, décrit le château en ces termes:

"...les tours, quoique solides et paraissant bâties d'hier, étaient ouvertes et comme éventrées. On eût dit que quelque géant les avait fendues à coups de hache.",

tandis que Henri Dottin s'en inspirait dans ce poème :

"Oh, m'écriai-je alors, vieux débris d'un autre âge,

Vous avez donc aussi du temps subi l'outrage,

Vous qu'on disait si forts!

La fureur du trépas sur vous s'est assouvie;

Sa royauté partout a détrôné la vie,

Sur vos murs, dans vos forts."


Dans leur succès, les ruines de Pierrefonds ont fait l'objet de maintes représentations d'artistes plus ou moins célèbres de nos jours. A titre d'exemple, Paul Huet (1803-1869) peignit plusieurs fois les ruines, et Jean-Baptiste Camille Corot vint peindre à Pierrefonds de 1834 à 1866, comme en témoigne une vue d'ensemble de Pierrefonds. Certaines oeuvres de Eugène Lavieille (qui avait souhaité être impliqué dans les travaux de restaurations du château), représentent également quelques vues du château.

Aussi, lorsque la restauration est annoncée, elle se heurte à la désaprobation d'un large public romantique qui privilégiait la protection des ruines -sources d'inspiration- et non pas la reconstruction du château. L'opinion dans sa globalité était défavorable à cette reconstruction, mais rappelons pourtant qu'au sein même du Romantisme une autre doctrine se créée, favorisant la reconstruction. En effet, le mouvement Romantique accordait une grande importance aux éléments pouvant donner une tonalité ancienne, puisant son inspiration dans l'époque médiévale et la Renaissance. De là certains désiraient voir revivre le passé dans un cadre remanié, quitte à perdre le caractère autentique des ruines. Les travaux étrangement réalistes de Viollet-le-Duc, recréant dans le château toute l'atmosphère féodale avec une éxtrème précision, prennent toute leur valeur aux yeux de ces romantiques. Il ne faut cependant pas faire d'amalgame entre Viollet-le-Duc et le romantisme: Bien que dans sa jeunesse, il adopte des idées proche de ce mouvement, il se revendique en tant qu'architecte d'un courant bien particulier dont il est d'ailleurs créateur : le Second Empire Féodal.


et Marcel Proust nous donne dans "Du côté de chez Swann" une idée de la vivacité du sentiment que certains éprouvaient face à la restauration de Pierrefonds:

"Penser qu'elle pourrait visiter de vrais monuments avec moi qui ai étudié l'architecture pendant dix ans et qui suis tout le temps supplié de mener à Beauvais ou à Saint-Loup-de-Naud des gens de la plus haute valeur et ne le ferais que pour elle, et qu'à la place elle va avec les dernières des brutes s'extasier successivement devant les déjections de Louis-Philippe et devant celles de Viollet-le-Duc ! Il me semble qu'il n'y a pas besoin d'être artiste pour cela et que, même sans flair particulièrement fin, on ne choisit pas d'aller villégiaturer dans des latrines pour être plus à portée de respirer des excréments." (1913).

[modifier] Une restauration inspiratrice d'un "courant" architectural nouveau

_peut-être la réalisation du rêve de courant Second-Empire-Féodal, en ligne directe avec le néogothisme et l'historicisme, de Viollet de Duc ? Un des sympathisants de cette architecture est Bodo Ebhardt.

À l'étranger:

L'empereur d'Allemagne Guillaume II visite le château, ce qui l'influencera beaucoup pour la construction du château de Haut-Kœnigsbourg en Alsace, confiée alors à l'architecte allemand Bodo Ebhardt[24] qui sucita de nombreuses critiques: on qualifia notamment son travail de "réstauration d'invention grossière!"[25]. Louis II de Wittelsbach, roi de Bavière et grand amateur du Romantisme pour son côté médiéval visite le château en 1867 et se servira des décors du château pour celui de Neuschwanstein en 1869, qui sera l'écrin des éxtravagentes demeures bavaroises du souverain.

En France:

En France, au delà de l'inspiration esthétique de cette restauration, l'œuvre de Viollet-le-Duc correspond à une prise de conscience collective de la valeur fondamentale du patrimoine. D'où la notion actuelle de patrimoine architectural et ses différents moyens de conservations. La participation active de Prosper Mérimée dans la vie professionnelle de Viollet-le-Duc est également à signaler, celui-ci étant l'un des précurseurs du système de préservation du patrimoine moderne. Cette forme de restauration architecturale est également visibles dans d'autres châteaux dont Viollet-le-Duc s'est occupé, en particulier ceux de Coucy, et la forteresse de Carcassonne, qui étrangement, ne sucsite quand à elle que peut de remontrances. À Vincennes également, Viollet-le-Duc restaure la Sainte-Chapelle construite sous Henri II. Le néogothisme Viollet-le-Ducien s'est égelement éxprimé auprès d'autres demeures anciennes, telle celle d'Abadia, le château basque d'Antoine d'Abbadie, éxplorateur férru d'historicisme, grand ami de Napoléon III. Antoine d'Abbadie fit d'ailleurs appel à Viollet-le-Duc et à son collaborateur, Edmont Duthoit, pour la réalisation du château. Edmont Duthois, élève fidèle de Viollet-le-Duc, va montrer à Abbadia toute la spécificité de l'enseignement de son maître et contribuera à faire du néogothisme un courant très en vogue, notamment auprès des classes bourgeoises.

Au niveau de la polychromie présente à Pierrefonds, on peut citer comme digne héritier de Viollet-le-Duc, Félix Duban, qui, dans la restauration du château de Blois, montra également un style très inspiré de Viollet-le-Duc. À Dampierre également, Honoré d'Albert, duc de Luynes, explorateur et numismate, fait appel à Félix Duban pour remanier certaines salles du château[26].

[modifier] Le château de Pierrefonds aujourd'hui, comment est-il perçu et quel est son interêt?

[modifier] 150 ans plus tard, à quoi sert-il ?

Le soin avec lequel Viollet-le-Duc a entreprit cette réstauration qui est considérée aujourd'hui comme représentative de l'architecture castrale du moyen-Age, fait de Pierrefonds un lieu "témoin". Pierrefonds fait ainsi figure d'archétype du château féodal, dans lequel de nombreuses caractéristiques du style sont clairement présentées, et dans leur forme la plus éxaustive. L'exemple en est que différents dictionnaires se servent du plan du château, de vues de Pierrefonds pour illustrer le vocabulaire castral et défensif du moyen-âge. Cela explique aussi son emploi regulier en tant que décor pour de nombreux films notamment historiques, la chronologie suivante en atestant[27]:

  • 1924: Le miracle des Loups de Raymond Bernard
  • 1929: La merveilleuse vie de Jeanne d'Arc de Marco de Gastyne
  • 1947: L'aigle à deux têtes de Jean Cocteau
  • 1959: Le Bossu d'André Hunebelle
  • 1961: Amours célèbres de Michel Boisrond et Le capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit
  • 1990: Dames Galantes de Jean-Charles Tacchella
  • 1992: Le moulin de Daudet de Jamy Pavel
  • 1993: Les visiteurs de Jean-Marie Poire
  • 1998: L'homme au masque de fer de Randall Wallace et Jeanne d'Arc de Luc Besson (notamment, pour les scènes d'audience, dans la salle des Preuses) et Les Visiteurs 2
  • 2002: Napoléon d'Yves Simoneau
  • 2005: Les rois maudits de José Dayan

Aujourd'hui, le château est partiellement occupé par les archives nationales et fait toujours l'objet d'un musée, bien que la quasi-totalité des collections sont aujourd'hui conservées ailleurs (au musée de Versailles et de Trianon, ou encore à l'hôtel des Invalides).

[modifier] Toujours un sujet de controverse auprès des spécialistes?

On peut encore aujourd'hui se poser la question de l'authenticité médiévale de Pierrefonds, et les avis divergent toujours...

Georges Pillement (1898-1984), grand défenseur du patrimoine français et européen à une période où il le considérait comme bafoué, y voyait "le modèle de ce qu'on ne doit pas faire", Yvan Christ, auteur de nombreux ouvrages architecturaux, s'emporte contre cette "oeuvre équivoque où le faux prend le pas sur le vrai".

D'après Jacques Harmand, le château de Pierrefonds n'était, et n'as toujours été qu'une simple garnison militaire, ce qui remet en cause la perspective d'amménagements visant à rendre le lieu habitable. Harmand condamne donc cette restauration, pour la simple raison qu'elle ne correspond pas du tout à la forme originelle du château[28]. Une enluminure des Très Riches Heures du duc de Berry (mois d'avril) représente le duc devant ce que certains spécialistes affirment être le château médiéval de Pierrefonds. On peut alors être choqué de voir qu'il ne ressemble en aucun point à la forteresse de Viollet-le-Duc.

Anatole France, notamment, affirmait que la restauration de Pierrefonds était un pur et simple "vandalisme" à propos de cet "énorme joujou". Achille Carlier, voit pour sa part le travail de Viollet-le-Duc comme "un acte de folie furrieuse".

[modifier] Conclusion

  • Tout au long du XIXe siècle, des personnalités aussi variées que Guizot, le créateur de la fonction d'inspecteur général des monuments historiques, Prosper Mérimée, qui fut l'un des premiers titulaires de ce poste, Victor Hugo avec « Notre Dame de Paris », ou encore l'architecte Viollet-Le-Duc ont progressivement élaboré la notion d'un patrimoine monumental appartenant à la Nation et méritant la protection de l'Etat. Ce mouvement s'est poursuivi au XXe siècle, notamment avec André Malraux qui a lancé « l'inventaire des richesses artistiques de France », permettant de mettre en lumière les différentes facettes du patrimoine, et d'en confirmer la valeur inestimable. (Rapport d'information du 24 octobre 2006 "Monuments historiques: une urgence pour aujourd'hui, un atout pour demain" de Philippe Nachbar, sénateur).


  • C’est également en raison des critiques qu’il a suscitées qu’il est devenu célèbre. Elles prennent corps après 1870 : Anatole Leroy-Beaulieu conteste en 1874 les prescriptions qu’il donne pour la restauration de la cathédrale d’Évreux ; de très nombreux notables et archéologues partagent son avis. Puis lorsque la fin du siècle met en cause, partout en Europe, la pratique des restaurations trop lourdes, le nom même de l’architecte devient synonyme de mauvais goût et d’inauthentique (Anatole France, Proust, Rodin…). Cependant, lorsqu’après la première guerre mondiale, il faut restaurer les grands monuments médiévaux victimes des bombardements, sa lecture de la structure gothique et la conception qu’il se fait la restauration reviennent à l’honneur. C’est d’ailleurs une des grandes leçons que les architectes du XXe siècle ont tirées de l’œuvre de Viollet-le-Duc : concevoir la restauration non pas comme une réparation, mais comme un projet qui mette en œuvre une lecture de l’édifice.----

(Répertoire des architectes diocésains du XIXème siècle, Jean-Michel Leniaud, discponible sur l'édition en ligne de l'école de Chartres (elec.enc.sorbonne.fr)).


  • OUI, CERTES, cette restauration est critiquable, et l'idéologie Viollet-le-Ducienne n'est pas toute rose... MAIS:

Nous ne devons toutefois jamais perdre de vue, malgré certaines outrances, que cet homme de génie possédait un savoir encyclopédique et maîtrisait parfaitement son sujet. Nous ne pouvons en outre oublier qu'il fut en son temps un pionnier et qu'il contribua largement à une prise de conscience collective de la valeur fondamentale du patrimoine en France(Riches heures.net), de la survie des monuments.

«Pour le petit commerçant qui, le dimanche, va parfois visiter des edifices du «bon vieux temps», c'est quelque fois dans ceux dont toutes les pierres sont du notre, et dont toutes les voutes ont été, par des élèves de Viollet-le-Duc, peintes en bleu et semées d'étoiles d'or, qu'ils ont le plus la sensation du Moyen-Âge.»

Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, 1922-1923

[modifier] Sources

  1. Site internet www.francemonthly.com, crée par Sylvie Monthly en 2000, version de janvier 2007, article "Pierrefonds"
  2. Site internet www.richesheures.net, de Stéphane William Gondoin et Cyrille Castelant, article "Pierrefonds" dernière mise à jour, le 19 février 2005
  3. Sophie Humann "Viollet-le-Duc, le grand architecte" in "Le Figaro" (hors série), Trésors retrouvés du patrimoine français, p.46, septembre 2007
  4. Sophie Humann, "Viollet-le-Duc le grand architecte" in "Le Figaro" (hors série),Trésors retrouvés du patrimoine français, p.47, septembre 2007
  5. Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIème au XVIème siècle - tome 8 "Restauration"
  6. Le Guide Vert, Picardie-Flandres-Artois. Michelin, Édition des voyages, p.294.
  7. Site de l'internaute
  8. site "secondempire.voilà.fr"
  9. supplément de Marianne Maison n°65, "Comment reconnaître les styles (XIXème et XXème siècle)", éd. Prima Dona, p.44, novembre 2004
  10. Site des Richesheures.net
  11. Jean-Charles Volkmann, Généalogie complète des rois de France, éd.Jean-Paul Gisserot, coll.Pour toute l'histoire, p53, janvier 1999
  12. Maxime du Camp, Souvenirs d'un demi-siècle, Paris Hachette, 1949, t.I, p.220.
  13. Le Guide Vert Picardie-Flandres-Artois, Michelin-Édition des voyages, p.294.
  14. Site napolontrois.free.fr
  15. François Boudon, Le réel et l'imaginaire chez Viollet-le-Duc, pp.111-112.
  16. Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française, Tome III. p.151, fig.24 et p.157, fig.25.
  17. Louis Grodecki, Pierrefonds, Paris, 1979, pp.15-21.
  18. Jean-Michel Leniaud, Viollet-le-Duc ou les délires du systèmes, Mengès, p.102
  19. Dictionnaire raisonné, t.VI, 1863, p.211.
  20. Site de «France Monthly», janvier 2007
  21. Le Monde.fr, article de Jean-Louis Andreani, paru dans l'édition du 02/06/07
  22. D'après le site officiel du musée de Cluny, section "histoire"
  23. Site du musée Condé, château de Chantilly
  24. Site Richesheures.net
  25. éditions Atlas, fiche "Châteaux passion-Haut Koenigsbourg".
  26. Fiches "Châteaux Passion" sur Dampierre, Blois, Carcassonnes, et Abbadia, éd.Atlas
  27. d'après le site internet www.l2tc.com (lieux de tournages cinématographiques), catégorie Pierrefonds (Oise), mise à jour du 5 décembre 2007
  28. Jacques Harmand, Pierrefonds, la forteresse d'Orléans, les réalités, éditions Le Puy, 1983.


[modifier] Références diverses

  • Viollet-le-Duc ou les délires du système, Jean-Michel Leniaud, Mengès.
  • Pierrefonds le rêve gothique de Viollet-le-Duc, François Chaslin in Histoire n°205, décembre 1996
  • Viollet-le-Duc. Il a Fait revivre , à sa façon, le Moyen-Âge, Jean Girbas in Géo n°260, octobre 2000
  • Dictionnaire raisonné d'architecture, Eugène Viollet-le-Duc
  • Le réel et l'imaginaire chez Viollet-le-Duc, François Boudon.
  • Fiches collections des châteaux de France dites "Châteaux Passions", éd. Atlas.
  • Description du château de Pierrefonds, Eugène Viollet-le-Duc, Paris, 1857.