Viridomaros

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Viridomaros ou Viridomare est un nom qui fut porté par plusieurs chefs gaulois dans l'antiquité, le plus célèbre étant un Éduen de l'époque de César.

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[modifier] Viridomaros l'Éduen

Viridomaros était un chef gaulois du peuple des Éduens qui participa à l'insurrection contre César en -52.

Il est un des chefs gaulois lors de l'insurrection de -52. Il nous est connu par les Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César. D'après César il était alors, comme son concitoyen Éporédorix, un jeune homme (adulescens). Il avait cependant un fort prestige. Ses origines étaient humbles et il devait son ascension à César, sur recommandation de Diviciacos. Parvenu aux plus hautes dignités - sans doute une des magistratures éduennes - il fut fortement impliqué dans les conflits politiques qui agitaient les Éduens. Ainsi, il s'était engagé fortement lors du conflit opposant Cotos à Convictolitavis, prenant des positions opposées à celle d'Éporédorix[1].

Lors du siège de Gergovie, l'Éduen Litaviccos le prétend mort et répand la rumeur de son exécution par les Romains afin d'obtenir la défection des cavaliers éduens qui devaient appuyer César[2]. Grâce à Éporédorix César peut cependant déjouer la supercherie. La fidèlité de Viridomaros au chef romain ne dure cependant pas : après l'échec de César devant Gergovie, Viridomaros et Éporédorix lui font défection. Ayant quitté les troupes de César pour aller tenter de rétablir la situation en pays éduen, ils changent de camp une fois parvenu à Noviodunum et passent aux côtés de Vercingétorix. Ils massacrent alors la petite garnison de Noviodunum (souvent identifié à Nevers) et les marchands romains qui s'y trouvaient, se partagent les richesses de la ville avant de l'incendier ne pouvant la conserver et ne souhaitant pas laisser de ravitaillement à César. Ayant levé des troupes, ils continuent la politique de la terre brûlée destinée à repousser l'armée césarienne[3].

César attribue toutefois leurs actions plus à l'ambition personnelle qu'à un ralliement sincère à Vercingétorix : nourrissant de hautes ambitions, ils ne se seraient subordonnés qu'à contre-cœur à l'autorité du chef Arverne : leur cité, il est vrai semblait perdre alors le premier rang que César lui avait rendu[4].

Après le début du siège d'Alésia, Viridomaros est choisi par l'assemblée des chefs gaulois révoltés pour diriger l'armée de secours avec Commios l'Atrébate, Vercassivellaunos un Arverne et l'Éduen Éporédorix[5]. Ils se trouvent alors, selon César, à la tête de 8000 cavaliers et 140.000 fantassins rassemblés en territoire éduen. Cette armée de secours est destinée à briser le siège, mais n'y parvient pas. On perd ensuite la trace du personnage.

[modifier] Viridomaros le Gésate

Viridomaros, ou Britomaros ou Britomartus ou Virdumarus était le chef des Gésates et des Insubres qui fut vaincu par Marcus Claudius Marcellus lors de la bataille de Clastidium en -222. Marcellus fut le troisième et dernier romain à recevoir l'honneur des dépouilles opimes. L'événement fut enregistré dans les fastes capitolins et raconté par Tite Live (Periochae, 20) et Plutarque (Marcellus, 6-8). Ce dernier décrit en détail l'épisode et raconte comment les Gésates passèrent les Alpes et soulevèrent les Insubres de la plaine du Pô, Viridomaros ravageant les campagnes à la tête de dix mille hommes. Marcellus les rencontra à Clastidium avec des troupes inférieures en nombre. Au cours du combat, il tua de ses propres mains Viridomaros et consacra sur le champ ses dépouilles à Jupiter Férétrien. La bataille tourna à l'avantage des Romains. Après cette victoire Marcellus put ensuite aider le reste des armées romaines, devant Milan qui était la capitale des Gaulois. Le récit des dépouilles opimes, c'est-à-dire prise par le chef des armées romaines lorsqu'il tue de lui-même le chef des armées ennemis, a fortement marqué la littérature romaine et assuré le maintien du souvenir de Viridomaros.

[modifier] Sources

  • Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, texte établi et traduit par L.-A. Constans revu par A. Balland, Paris, 1995.
  • Venceslas Kruta, Les Celtes. Histoire et dictionnaire des origines à la romanisation et au christianisme, Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6).
Wikisource

[modifier] Notes

  1. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VII, 39.
  2. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VII, 38.
  3. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VII, 54-55.
  4. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VII, 63.
  5. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VII, 76, 3.
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