Virelai

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Le virelai est un poème à forme fixe, avec un nombre variable de strophes à deux rimes. L'un de ses vers sert de refrain et réapparaît à la fin de chaque strophe ou parfois selon une ordonnance plus complexe. Les mètres d'un virelai peuvent être identiques ou variés.

Le mot virelai vient de lai et de virer dans le sens de tourner, ce qui évoque à la fois la danse et le refrain, ce dernier pouvant être repris en chœur. Les premiers virelais datent de la fin du XIIIe siècle et le genre fut surtout populaire au XIVe et au XVe siècles. Parmi les auteurs de virelais, l'un des plus importants est Guillaume de Machaut, qui en écrivit 39 sous le nom de chansons balladées.

Quant je sui mis au retour de veoir ma Dame,
Il n'est peinne ne dolour que j'aie, par m'ame.
Dieus! c'est drois que je l'aim, sans blame de loial amour
Sa biauté, sa grant doucour d'amoureuse flame,
Par souvenir, nuit et jour m'espient et enflame
Dieus! c'est drois que je l'aim, sans blame de loial amour
Et quant sa haute valour mon fin cuer entame,
Servir la weil sans fotour penser ne diffame.
Dieus! c'est drois que je l'aim, sans blame de loial amour

L'un des poèmes les plus connus de Christine de Pisan est un virelai :

Je chante par couverture,
Mais mieux pleurassent mes œils,
Ni nul ne sait le travail
Que mon pauvre cœur endure.
Pour ce muce ma douleur,
Qu’en nul je ne vois pitié.
Plus a l’on cause de pleur,
Moins trouve l’on d’amitié.
Pour ce plainte ni murmure
Ne fais de mon piteux deuil.
Ainçois ris quand pleurer veuil,
Et sans rime et sans mesure
Je chante par couverture.
Petit porte de valeur
De soi montrer déhaitié,
Ne le tiennent qu’à foleur
Ceux qui ont le cœur haitié.
Si n’ai de démontrer cure
L’intention de mon veuil,
Ains, tout ainsi comme je seuil,
Pour celer ma peine obscure,
Je chante par couverture.