Violette de Toulouse

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La violette de Toulouse est l'emblème de la ville de Toulouse.

Sommaire

[modifier] Historique

Les débuts de la violette à Toulouse sont mal connus. Les historiens la datent plus ou moins précisément durant l'année 1854[1]. Les premières cultures connues se situent au nord de la ville. Les producteurs vendaient leur production sur le marché aux violettes des Jacobins et dans les rues du centre-ville. En 1908, une coopérative est créée : la coopérative de violettes et d'oignons. La violette de Toulouse a ses heures de gloire durant la première moitié du XXe siècle. Elle est exportée en Europe et jusqu'en Russie. Cette culture occupe alors 600 producteurs sur une vingtaine d'hectares. Mais, la culture de la violette connaît une crise qui finit par tuer la plupart des producteurs. L'hiver de 1956 très rigoureux provoque de nombreuses pertes. Le développement des techniques de culture sous serres permet désormais d'obtenir d'autres fleurs que la violette en hiver. En 1983, la coopérative disparaît et seuls quelques producteurs subsistent.

En 1985, un ingénieur agronome, Adrien Roucolle, décide de relancer la culture de la violette à Toulouse pour éviter l'extinction de l'espèce. Un conservatoire des plantes est mis en place pour sa sauvegarde. En 1992, la culture in vitro de la violette est possible et permet de produire les plants de violette exploités aujourd'hui par une dizaine de producteurs.

[modifier] Description

Violette de Toulouse
Violette de Toulouse

La violette de Toulouse fait partie du groupe des violettes de Parme (parmensis). C'est une plante vivace poussant en touffes ou en pied sur lesquelles les fleurs dépassent de quelques centimètres. Elle est caractérisée par des feuilles cordiformes et luisantes et par des fleurs doubles très parfumées. La plante ne produit pas de graines mais utilise les stolons pour se propager. La plante est gélive et nécessite un abri l'hiver. La floraison se déroule durant 7 à 8 mois et la cueillette s'effectue d'octobre à mars.

[modifier] Culture

C'était autrefois une culture des maraîchers. La violette s'inscrit dans les rotations de cultures légumières et permet un appoint de revenus sur la période hivernale. Elle était cultivée sur six communes du nord de la ville : Lalande, Launaguet, Aucamville, Castelginest, Saint-Jory et Saint Alban.

Son cycle de culture traditionnel est très long. Il nécessite une année et demi et demande beaucoup de main-d'œuvre. Au mois de septembre, les stolons et leurs jeunes plantules sont prélevés sur une culture en place et mis en terre sous châssis pour produire de nouveaux plants. Au mois d'avril, les jeunes plants sont plantés en pleine terre. Tout l'été, les plants sont entretenus, désherbés et arrosés. Au mois de juillet, les violettes sont fauchées pour imposer un repos végétatif durant les fortes chaleurs. Le fauchage permettait un approvisionnement supplémentaire en feuilles pour les industries de la parfumerie, abandonné de nos jours. Les stolons sont arrachés pour conserver toute sa vigueur à la plante pour sa floraison. Traditionnellement, la culture était paillée avec du fumier de cheval permettant le réchauffement des plantes pendant l'hiver. Au mois de septembre, les plantes sont protégés sous châssis puis à partir des années 1975, sous des tunnels plastiques. La récolte des fleurs se déroulent d'octobre à mars à la veillée avant l'arrachage de la plantation au printemps.

[modifier] Produits issus de la violette

La fleur de violette est vendue en bouquet. Ce fut pendant longtemps la seule fleur commercialisée en hiver. Mais à partir de la fleur de violette, plusieurs produits sont réalisés :

  • la violette cristallisée dans le sucre : elle apparaît à la fin du XIXe siècle.
  • le parfum « violette de Toulouse » créée en 1936 par les établissements Berdoues.
  • la liqueur de violette créée en 1950 par M. Serres.
  • le sirops de violette.
  • le miel de violette
  • l'encens...

[modifier] Le conservatoire de la violette de Toulouse

Le conservatoire de la violette a été créé en 1994 dans les serres municipales de la ville afin d'héberger une collection de plants de violette. Elle se compose de 80 variétés de violettes venant de différents pays comme la Chine ou le Japon.

[modifier] Notes et références

  1. La haute-Garonne, encyclopédie illustrée, page 396, (ISBN 2-7089-5811-9)