Victor de Vita

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Victor de Vita (vers 440 - après 484), Victor episcopus Vitensis, évêque en Byzacène, auteur de la principale source sur les incursions vandales en Afrique romaine, Histoire de la persécution vandale en Afrique. Il est fêté le 23 août.

Sommaire

[modifier] Éléments biographiques

Victor de Vita a vraisemblablement vu le jour entre 440 et 445. Il est vraisemblablement issu de la patria Vitensis, siège d'un évêché situé a priori dans la partie Nord de la province de Byzacène : dans son récit des incursions vandales, Victor manifeste sa connaissance de la région de Thambeae et d'Aquae Regiae, non loin l'actuelle ville de Kairouan.

Les indications les plus précises le concernant remontent en 477, date du règne d'Hunéric. Dès 480, il semble établi comme membre du clergé de Carthage. Il assiste personnellement aux premières violences et persécutions qui sont exercées contre les fidèles catholiques. En 482-3, il est contraint à l’exil et doit abandonner son église. Victor partage le sort des chrétiens persécutés et assiste les évêques et les clercs proscrits qu’il accompagne en exil. Il est de retour à Carthage en 484 où se perpétuent les exactions vandales.

[modifier] Œuvres

  • Histoire de la persécution vandale en Afrique,

«  Quant à moi, soumettant une nuque d'obéissance à l'injonction celui qui me donne ordre, je m'efforcerai de faire connaître, de façon succincte et brève, les événements survenues dans les contrées africaines quand s'y déchaînaient les Ariens ; et tel un ouvrier dans les campagnes, les épaules lasses, je recueillerai l'or des filons cachés. Mais cette matière, prise encore dans une gangue d'impuretés, je la remettrai sans tarder à l'artiste pour qu'il lui fasse subir l'épreuve du feu et qu'il puisse en façonner des pièces de monnaie. » (extrait du Prologue).

Cet ouvrage fut rédigé vraisemblablement sous le règne de Gunthamund. Son dessein est de dresser le tableau des persécutions anticatholiques sous les premiers règnes vandales. Quelques indications suggèrent que la rédaction fut destinée à la Cour de Constantinople ou plus largement aux autorités impériales catholiques. Le premier livre concerne le règne de Genséric et celui de son fils Hunéric occupent les deuxièmes et troisièmes parties. Le terme de son récit est déterminée par le décès d'Hunéric, le 22 septembre 484.

Il s’agit, comme son titre l'indique, d’une source défavorables aux Vandales et à ce titre, elle fut longtemps regardée comme excessive. Mais cette partialité n’est peut être reprochée à son auteur. Le titre est effet à valeur de programme même si l’ouvrage en son entier est marqué par une « dramaturgie du témoignage » (Serge Lancel). L’ensemble est servi par un art achevé du témoignage et du récit.

Sur bien des points, Victor de Vita est l'unique source pour appréhender cette période troublée. Mais l'Histoire des persécutions ne constitue cependant pas une histoire de l’Afrique vandale. Au-delà, par son intention avouée, elle a pu contribuer à forger la légende noire des Vandales en Afrique et leur prétendu goût pour la destruction gratuite.


  • La Passion des Sept martyrs
  • Registre des provinces et des cités d'Afrique

[modifier] Bibliographie

  • Claude Bourgeois, « Les Vandales, le vandalisme et l’Afrique », Antiquités africaines, n°16, p.213-228.
  • Serge Lancel (edition et préface de), Histoire de la persécution vandale en Afrique, Les Belles Lettres, 2002 (Introduction).

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