Un amour à taire

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Un Amour à taire est un téléfilm réalisé par Christian Faure diffusé pour la première fois en 2005.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Une jeune juive, Sarah, est cachée par un ami, Jean, et son compagnon Philippe, après que sa famille a été tuée par les SS.

C'est le récit de Jean, un homosexuel qui, accusé à tort d’être l’amant d’un officier allemand, est déporté dans un camp de concentration.

[modifier] Commentaires et polémiques

Christian Faure, n'en est pas à son premier téléfilm sur le thème de l'homosexualité. Il a aussi réalisé Juste une question d'amour, un téléfilm relatant une histoire d'amour entre deux jeunes hommes et diffusé sur France 2 en 2000.

C'est un des seuls films à l'heure actuelle sur la déportation homosexuelle durant la Seconde Guerre mondiale. Les producteurs se sont d'ailleurs inspirés du livre de Pierre Seel Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel (Calmann-Lévy, 1994)[1]. Il réalise ce film en hommage à Pierre Seel, déporté homosexuel décédé en 2005.

Un amour à taire apparaît comme une histoire bouleversante mais qui ne serait pas conforme à l'histoire selon l'Observatoire indépendant d'information et de réflexion sur le communautarisme, la laïcité, les discriminations et le racisme[2], composé de personnalités intellectuelles à tendance réactionnaire (soutien au député Christian Vanneste[3], positionnement contre le mariage des homosexuels[4], amalgames fréquents entre prises de positions politiques et conflits communautaristes, critique systématique des politiques de défense des minorités au nom d'une certaine conception de la liberté de penser, cynisme sous couvert d'intellectualisme).

L'observatoire met en doute la crédibilité de Jean Le Bitoux[5], référent historique du film, de Pierre Seel[6], en tant que "déporté homosexuel" et dont le film s'est inspiré. Il accuse le film de "soutenir la thèse d'une déportation homosexuelle orchestrée par la France de Vichy" alors que celle-ci n'a eu lieu que dans les territoires annexés par le Reich. L'observatoire reconnait cependant que si les Allemands considéraient l'homosexualité des peuples inférieurs comme bénéfique pour le peuple allemand, et n'ont jamais cherché à purger la France de ses homosexuels, il n'en était pas de même lorsque des officiers allemands étaient impliqués, ce qui est précisément le cas du film et rend donc la fiction plausible[7]. Ces accusations semblent de plus ignorer les explications données par un déporté homosexuel alsacien lors de l'arrivée du héros à Drancy[8]. Il y a donc bien fiction mais sur des bases historiques non falsifiées comme l'affirme l'article non signé de l'Observatoire.

[modifier] Récompenses

Ce téléfilm reçoit plusieurs récompenses au Festival du film de télévision de Luchon en 2005 :

  • Prix spécial du jury
  • Prix du public
  • Meilleur scénario
  • Jeune espoir féminin (Louise Monot)
  • Jeune espoir masculin (Nicolas Gob)

Depuis 2005 le film a été primé à plusieurs reprises dans le monde entier. Il a entre autre reçu le prix du meilleur film attribué par HBO au festival gay et lesbien de Miami.

[modifier] Fiche technique

  • Scénario : Pascal Fontanille et Samantha Mazeras

[modifier] Distribution

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes

  1. Un amour à taire, un film de Christian Faure - texte : Le Monde Télévision
  2. Manipulations autour de la déportation des Triangles roses Par l'Observatoire indépendant d'information et de réflexion sur le communautarisme, la laïcité, les discriminations et le racisme
  3. François Devoucoux du Buysson, « Peut-on encore être de droite ? » Pour l'auteur de l'article, Christian Venneste est représentatif de « l'opinion sur l'homosexualité de la frange conservatrice et traditionnelle de la société française » et se demande « s'il est encore permis d'exprimer dans le débat public des positions conservatrices opposées à l'esprit libertaire dominant. »
  4. Mariage homosexuel et homoparentalité
  5. Fondateur à la fin des années 1970 du magazine homosexuel Gai Pied, et président du Mémorial de la Déportation Homosexuelle, auteur de Les Oubliés de la Mémoire chez Hachette
  6. Pierre Seel et Jean Le Bitoux, Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel, Calmann-Lévy
  7. dans leur ouvrage Négation, dénégation : la question des triangles roses, Michel Celse et Pierre Zaoui affirment : "la politique anti-homosexuelle nazie ne visa jamais à traquer tous les homosexuels d'Europe. Elle concerna par principe les homosexuels allemands ou considérés comme allemands dans les territoires annexés ou rattachés au Reich – tels entre autres les autrichiens, les alsaciens et certains lorrains. L'homosexualité, pour les mêmes raisons qui justifiait aux yeux des nazis qu'elle fut combattue dans les populations allemandes, n'avait pas à l'être au sein de populations non-allemandes, dont elle ne pouvait que contribuer à précipiter le déclin. Les homosexuels non-allemands ne furent expressément visés par la répression nazie qu'en cas de relations impliquant un ou des partenaires allemands"
  8. Citation du film : C'est quoi ça ? - C'est comme l'étoile juive pour les pédés allemands. Moi je suis Alsacien alors maintenant j'appartiens au Reich. J'ai droit à mon triangle rose, la couleur des petites filles, c'est pour nous humilier. Et toi t'es d'où ? - Paris - ça va t'as de la chance, comme t'es Français t'auras certainement droit à la barrette bleue tu seras assimilé aux associaux, aux indésirables c'est mieux. - Mieux ? On va tous au même endroit non ? - On n'est pas tous égaux. Nous les pédés avec nos triangles roses on est plus bas que tout pire que des chiens. On meurt deux fois plus vite que les autres. Alors toi avec ta barrette bleue t'as de la chance. Je m'appelle Rudy. - Moi c'est Jean.
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