Types de gladiateurs

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Les gladiateurs étaient de différents types.

[modifier] Gladiateurs avec armatura

Le samnite ou secutor oplomaque, gladiateur lourd, est la catégorie la plus anciennement attestée. Tite-Live rapporte qu'en 310 av. J.-C., après une défaite des Samnites, les Campaniens, alliés des Romains, récupérèrent sur le champ de bataille les armes des vaincus tués au combat et en équipèrent des gladiateurs qu'ils exhibèrent dans l'arène (Tite-Live, IX, 40). Le gladiateur samnite était armé d'un glaive droit court s'appelant la spatha.Il portait un bouclier rond et rectangulaire,l'umbro,et avait un protection a la jambe gauche. Très répandu à l'époque républicaine, il disparut sous le règne d'Auguste.

Le gaulois était un type contemporain du samnite : sans autre protection qu'un casque et un bouclier de type celtique long et étroit, il était armé d'une longue épée avec laquelle il frappait de taille. Lui aussi s'effaça au début de l'Empire.

La sica, une dague courbe tranchante des deux côtés de la lame, était l'arme caractéristique du thrace. Celui-ci était protégé par un petit bouclier, souvent de forme carrée (parma) et par deux jambières (ocreae) qui montaient jusqu'aux cuisses. Il portait un casque à rebord (galea).

Le casque de l'époque républicaine laissait le visage sans protection, puis, sous l'Empire, il fut muni d'une visière. Dans la seconde moitié du Ier siècle, la bordure s'élargit et sa courbure s'accentua. Les œilletons disparurent pour faire place à une grille, qui ne couvrit d'abord que la moitié supérieure, puis la totalité de la visière. Aux IIe et IIIe siècles, le casque devint plus étroit. L'armement défensif des gladiateurs était conçu à partir d'un principe simple: protéger les parties du corps où une blessure, même légère, pouvait gravement handicaper le combattant. Il fallait en effet que le duel durât !

L'hoplomaque était lui aussi lourdement armé. Il apparut à l'époque impériale alors que disparaissait le samnite. Leurs armes étaient de ce fait comparables: scutum, ocrea à la jambe gauche, casque à aigrette et épée droite (gladius).

Le provocator, comme son nom l'indique, est celui par lequel les gladiateurs entamaient leur cursus au ludus, c'est aussi ce type de gladiateur qui démarraient les après-midi de combats de gladiateurs dans les amphithéatres. Son bouclier est similaire à celui du légionnaire romain : c'est un scutum. Il semble que les provocators soient armés d'une dague courte. Le casque du provocator ne présente aucune crète comme le casque des légionnaires romains.

Le secutor "celui qui poursuit" maniait aussi des armaturae lourdes: gladius, bouclier long, jambière à la jambe gauche. Son casque remarquable, sans rebord, surmonté d'une crète sans arète, offrant donc moins de prise au filet que celui des autres gladiateurs. Le secutor était bien adapté à la lutte contre le rétiaire, son adversaire.

Le mirmillon, héritier direct du gaulois d'époque républicaine, était également opposé au rétiaire. Son nom provient du poisson (en grec mormyros) qui décorait son casque. « Ce n'est pas toi que je poursuis, c'est le poisson, pourquoi me fuis-tu gaulois ?» Cette chanson que le rétiaire entonnait avant de lancer l'attaque décisive prend ici toute sa signification et prouve la filiation entre le gaulois et le mirmillon. Comme celui du gaulois, l'armement défensif du mirmillon était limité à un grand bouclier, le fameux scutum murmilliconum qu'évoque un passage de Festus. Peut-être s'agissait-il d'un bouclier hexagonal allongé semblable aux boucliers gaulois.

Une stèle trouvée à Tomis (Roumanie) a permis à Louis Robert de définir une troisième armatura lourde, exclusivement opposée au rétiaire: le contra-retiarius . Ce dernier était pesamment équipé: casque, lourde cotte descendant jusqu à mi-cuisse, ocreae aux jambes, mais pas de bouclier. Son armement offensif consistait en une épée et une sorte de gaffe terminée par une lame en forme de croissant, destinée à déchirer le filet de son adversaire. Le contre rétiaire la maniait de son bras gauche protégé par un manchon métallique au bout duquel était fixé l'arme.

[modifier] Gladiateurs légers

A cause de son équipement offensif caractéristique, le rétiaire, gladiateur léger, a frappé les imaginations. Sa panoplie rappelle en effet celle du pêcheur: filet, trident (fuscina) et poignard. Son armement défensif, en revanche, est réduit au minimum: pas de casque, mais des chevillères (fas­ciae) et un brassard (manica) qui protégeait le bras gauche, le plus exposé par le maniement du filet ou du trident. Le galerus, une large épaulière, couvrait la base du cou et donnait au rétiaire une silhouette particulière. Tous, cependant, ne portaient pas le galerus, mais seulement une armure souple qui recouvrait le cou, le bras et tout le flanc gauche. Le maniement du filet, rattaché au ceinturon par une cordelette, exigeait une grande dextérité. Si son rival l'esquivait et l'accrochait, le rétiaire devait couper le lien à l'aide de son poignard. La suite du combat dépendait alors de son adresse et de sa rapidité. Il se retournait pour contenir la poursuite et lançait sa contre-attaque en tenant le trident des deux mains: la droite au bas de la hampe et la gauche serrant aussi le poignard, près de la fourche. Cette position s'observe fréquemment sur les monuments figurés (mosaïques de Cos, Reims, Bignor).

Enfin, le laquearius était proche du rétiaire par son armement défensif (manica, galerus), mais une sorte de lasso remplaçait le filet.

Quelques types de gladiateurs dérivaient des contingents militaires: par exemple les vélites, qui luttaient à distance avec des javelots qu'ils propulsaient au moyen d'une courroie de cuir. La trajectoire y gagnait en portée et en précision.

Les sagittarii combattaient aussi à distance avec leurs arcs. Pour toute protection, ils n'avaient que la manica qu'ils portaient au bras droit.

Les equites combattaient à cheval, vêtus d'une tunique courte, protégés d'un casque à visière, d'un petit bouclier rond (parma), et armés d'une lance et d'une épée courte. Il arrivait en effet que le combat se poursuivît à pied!

Les légions de César, puis celles de Claude, s'étaient opposées aux soldats bretons grimpés sur des chars légers (essedarii). Chaque char emportait deux hommes: le cocher, le plus honoré, qui tenait le rôle principal, et un guerrier, lanceur de javelots. Le gladiateur essédaire apparut dans l'amphithéâtre sous les règnes de Claude et Néron, mais nous ignorons si l'équipage comptait un homme seul ou deux. Mais comme son ancêtre l' essedaraii, il était un fameux lanceur de javelots.

[modifier] Types spécifiques

Pour quelques types de gladiateurs connus, beaucoup restent mystérieux, notamment parmi les armaturae lourdes. Le pantarius, le scisso, le pulsator paraissent devoir leur nom à des techniques particulières d'attaque. Le spatharius, qui maniait la spatha -l'épée longue-, appartenait à plusieurs armes. Le Crupellaire dont le poid de l'équipement l'empêchait de se relever en cas de chute. Le dimachère combattait avec une épée dans chaque main. Parmi les gladiateurs légers, enfin, l'hastarius était plutôt un vélite qu'un hoplomaque. Certains héros de l'arène, polyvalents, maniaient aussi bien la sica du thrace que le trident du rétiaire.

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