Trente-six grands poètes

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Les « Trente-six poètes immortels » aussi appelés les « Trente-six grands poètes », sont une liste de poètes japonais jugés illustres en leur temps. De cette sélection faite sur le nombre tente-six, et qui connu un très grand retentissement à l'époque, découlent aussi les « Trente-six poétesses immortelles », ou encore les « Trente-six nouveaux poètes immortels » (tous au service de l'empereur Go-Toba).

Sommaire

[modifier] Le choix des « Trente-six poètes immortels »

Vers le milieu ou la fin du IXe siècle apparut un choix de « Six poètes immortels » (六歌仙, rokkasen) dans l'une des préfaces du Kokin Wakashū (souvent abrégé en Kokinshu), tous auteurs de waka, et dès la fin du Xe siècle un choix de « Trente-six grands poètes » fut décidé, les Sanjūrokkasen (三十六歌仙, i.e. les trente-six poètes sages).

[modifier] Les poètes choisis

1. Kakinomoto no Hitomaro 19. Saigū no Nyōgo
2. Ki no Tsurayuki 20. Ōnakatomi no Yoritomo
3. Ōshikōshi no Mitsune 21. Fujiwara no Toshiyuki
4. Ise 22. Minamoto no Shigeyuki
5. Ōtomo no Yakamochi 23. Minamoto no Muneyuki
6. Yamabe no Akahito 24. Minamoto no Nobuakira
7. Ariwara no Narihira 25. Fujiwara no Kiyotada
8. Henjō 26. Minamoto no Shitagō
9. Sosei 27. Fujiwara no Okikaze
10. Ki no Tomonori 28. Kiyohara no Motosuke
11. Sarumaru 29. Sakanoue no Korenori
12. Ono no Komachi 30. Fujiwara no Motozane
13. Fujiwara no Kanesuke 31. Ōnakatomi no Yoshinobu
14. Fujiwara no Asatada 32. Fujiwara no Nakafumi
15. Fujiwara no Atsutada 33. Taira no Kanemori
16. Fujiwara no Takamitsu 34. Mibu no Tadami
17. Minamoto no Kintada 35. Kodai no Kimi
18. Mibu no Tadamine 36. Nakatsukasa

[modifier] La représentation picturale

Le très important essor de la création poétique au cours de l'époque de Heian (794-1185) dépassa largement le cadre étroit de la littérature et eut un retentissement considérable sur diverses formes d'expression artistique et tout particulièrement sur la peinture. Cette influence de la littérature sur d'autres arts s'exerça depuis cette époque considérée comme l'âge d'or de la culture classique japonaise jusqu'à la veille de l'époque moderne. De même que les fondements de la littérature japonaise étaient posés grâce aux développements pris par la forme poétique du waka, poème de trente et une syllabes, apparaissait vers la même époque, au cours du IXe siècle, un style pictural original appelé « peinture du Yamato ». Il empruntait son nom à la région du Yamato où était installée la capitale impériale. Vers le Xe siècle, une union étroite s'établissait entre l'écriture et l'image et marqua définitivement la peinture.

Ce furent tout d'abord des feuilles de papier carrées, sur lesquelles des poésies étaient élégamment calligraphiées, qui furent collées sur des paravents dont les sujet naturalistes inspiraient aux poètes de subtiles émotions. Puis ce fut dans l'art du rouleau enluminé de format horizontal que cette alliance fut portée à son apogée. Des peintures entrecoupées de textes littéraires étaient ainsi réunis en rouleaux. Seules les peintures figuraient sur un rouleau tandis que sur un autre rouleau était écrit le texte d'un roman dont la lecture se faisait séparément. Les papiers utilisés étaient de très grande valeur et constituaient bien souvent l'une des plus précieuses denrées de l'époque.

Les peintures des Trente-six poètes découlent tout à la fois de la frénésie poétique qui s'emparait à l'époque de Heian de l'aristocratie, de la prédilection des Japonais pour la classification poétique, et surtout des nouveaux goûts en matière picturale qui s'exprimaient dans l'art du portrait. Les trente-six peintures sont visibles au Musée Guimet.

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